vendredi 5 mars 2021

Van Gogh à Montmartre (suite)


jardins potagers de Montmartre

Lors de son séjour à Paris, de début mars 1886 à février 1888, Vincent van Gogh prend ses quartiers au cœur de Montmartre, lieu de bohème et d’avant-garde artistique. Pendant cette période, il peindra plus de deux-cents tableaux ! Il a envie d’apprendre, de se confronter à la modernité des impressionnistes, des pointillistes, des symbolistes. Au contact de ces mouvements, Vincent van Gogh libère son vocabulaire plastique, laisse s’exprimer un goût pour la couleur et la lumière. Durant cette période parisienne d’expérimentation et de recherche constante, il appréhende toute la diversité de la Capitale. Cet éclectisme s’illustre par la variété des sujets, paysages bucoliques ou scènes furieusement urbaines, portraits de ses proches, banlieue proche et cœur historique.

Vincent est particulièrement séduit par le charme préservé de Montmartre. Annexé à Paris en 1860, le village champêtre perché sur une colline déploie des paysages de campagne paisible sur ses hauteurs, jardins-potagers, maisons modestes, friches, célèbre maquis et carrières de gypse. Au pied de la Butte, le quartier populaire, plus urbanisé, multiplie les cabarets, bals et hôtels louches comme autant de lieux interlopes de la vie nocturne. Van Gogh à Montmartre va se découvrir et révéler son talent. plus tard, il partira en Provence, séjournera en Arles... seul à part Théo, misérable, il se suicidera, et dans quelles circonstances, deux ans plus tard !

revoici le tableau d'hier



les carrières de gypse








la terrasse de café


l'absinthe

on comprend pourquoi on les nomme "lanternes Montmartre"






Négociant en art, formé dans les succursales de Bruxelles et La Haye de la maison Goupil & Cie depuis 1873, Théo van Gogh, son frère,  est transféré, fin 1880, début 1881, à Paris. Il officie désormais pour la galerie mère. Vincent et Théo entretiennent une relation fraternelle fusionnelle. L’abondante correspondance entre les deux frères offre un éclairage précieux sur le travail du peintre, témoignage unique sur la vie et les pensées de l’artiste. 

Bientôt, Théo devient le gérant de la galerie Boussod, Valadon & Cie, les successeurs de Goupil & Cie. Vincent lui rend visite et à l’invitation de son frère, il s’installe à Paris de façon plus pérenne. Paris et Montmartre forment l’épicentre de l’avant-garde artistique en Europe. Peintres, sculpteurs, poètes, romanciers venus du monde entier s’y rejoignent, attirés par le foisonnement des inventions et la bohème qui prend une dimension mythologique. Vincent van Gogh marque un intérêt particulier pour le travail des néo-impressionnistes. L’ébullition intellectuelle est intense et le bouillonnement des nuits montmartroises n’est pas en reste.

Lorsque Vincent rejoint Théo, ils demeurent au 25 rue Laval rebaptisée Victor Massé en 1887, à deux pas du cabaret du Chat Noir. Le logement modeste s’avère peu commode pour le peintre. Les deux frères déménagent en mai 1886, au 54 rue Lepic, au troisième étage d’un immeuble de rapport typiquement parisien, dans un appartement doté d’un espace qui sera dédié à l’atelier du peintre. Dans sa chambre sous les toits, Vincent van Gogh profite d’une vue panoramique sur la ville. La rue Lepic en bordure de maquis marque le basculement entre haut et bas Montmartre, entre ville et campagne.  Vincent y trouve certains de ses motifs préférés. Il peint des séries dédiées à la Butte Montmartre, le Moulin de la Galette, les scènes de rue villageoise, les jardins, les friches et les carrières côté Haut Montmartre, une ville bouillonnante et urbanisée côté Bas Montmartre. Ces œuvres éclairent l’évolution du style, le renouvellement esthétique inspiré par les artistes qu’il croise.  


je vous quitte pour cette fois, avec la vue de Vincent sur Paname  ...

... depuis sa fenêtre !

j'ai retrouvé cette photo d'époque, du théâtre de la rue Blanche, décembre 1887 :
debout, André Antoine
à droite, Gauguin, à gauche Emile Bernard
Vincent fume la pipe troisième à partir de la gauche