dimanche 19 juillet 2020

Labyrinthes d'aujourd'hui (3/4)

Voilà, Villard de Honnecourt avait parcouru une partie de l'Europe sans se rendre en Crète. Avait-il lu Ovide ? En tous cas, il avait dessiné un labyrinthe dans son carnet :

je plaisante, car ce dessin serait une chaufferette : le labyrinthe est dessous


la rose de Chartres
la rose de Lausanne


Logiques ces dessins : il était d’usage, pendant le moyen âge, de disposer, au milieu de la nef de certaines grandes églises, des pavages de pierres blanches et noires ou de carreaux de couleur formant, par leurs combinaisons, des méandres compliqués auxquels on donnait le nom de labyrinthe, de chemin de Jérusalem ou de la Lieue. Nous ne saurions dire quelle fut l’origine de ces sortes de pavages. M. Louis Pâris, dans son Mémoire du mobilier de Notre-Dame de Reims, prétend que ces pavages étaient une réminiscence de quelque tradition païenne : c’est possible ; cependant il n’en est fait mention ni dans Guillaume Durand, ni dans les auteurs antérieurs à lui qui ont écrit sur les choses touchant aux églises. Les plus anciens labyrinthes que nous connaissions ne sont pas antérieurs à la fin du XIIè siècle, et le seigneur de Caumont, dans son Voyaige d’oultremer en Jhérusalem, en parlant du labyrinthe de Crète, ne dit rien qui puisse faire croire à une tradition de cette nature, c’est-à-dire qu’il n’établit aucun point de comparaison entre le labyrinthe du Minotaure et ceux qu’il avait évidemment vus tracés sur le pavé des églises de son pays. 

Le labyrinthe de la cathédrale de Reims s’appelait dédale, méandre, lieue ou chemin de Jérusalem. Quelques archéologues ont voulu voir, dans ces pavés à combinaisons de lignes concentriques, un jeu des maîtres des œuvres, en se fondant sur ce fait, que trois de ces labyrinthes, ceux de Chartres, de Reims et d’Amiens, représentaient, dans certains compartiments, les figures des architectes qui avaient élevé ces cathédrales. Nous nous garderons de trancher la question. On trouve les tracés de la plupart de ces labyrinthes dans l’ouvrage de M. Amé intitulé : Carrelages émaillés du moyen âge et de la Renaissance. M. Vallet, dans sa description de la crypte de Saint-Bertin de Saint-Omer, établit que les fidèles devaient suivre à genoux les nombreux lacets tracés par les lignes de ces méandres, en mémoire du trajet que fit Jésus de Jérusalem au Calvaire. La petite basilique de Reparatus à Orléans-Ville (Algérie) montre, sur son pavé, une mosaïque que l’on peut prendre pour un de ces labyrinthes, c’est-à-dire un méandre compliqué. Or cette basilique date de 328, ainsi que le croit M. F. Prévost. Cet usage est-il venu d’Orient après les premières croisades ? ou est-il une tradition locale ? Nous inclinons à penser que la représentation des maîtres de l’œuvre sur ces pavages les rattacherait à quelque symbole maçonnique adopté par l’école des maîtres laïques, d’autant que nous ne voyons apparaître ces labyrinthes sur les pavages des églises qu’au moment où les constructions religieuses tombent dans les mains de cette école puissante. Si ces méandres avaient été tracés pour représenter le trajet de Jésus de la porte de Jérusalem au Calvaire, il est à croire qu’un signe religieux aurait rappelé les stations, ou du moins la dernière ; or on ne remarque rien de semblable sur aucun des labyrinthes encore existants ou sur ceux dont les dessins nous sont restés. De plus, nous trouvons des carrelages émaillés qui représentent des combinaisons de lignes en méandres dans des dimensions si petites, qu’on ne pouvait, à coup sûr, suivre ces chemins compliqués, ni à pied ni à genoux, puisque quelques-uns de ces labyrinthes, comme celui de l’église abbatiale de Toussaints (Marne), n’ont pas plus de 0,25 c. de côtés. À vrai dire, ces derniers méandres datent du XIVè siècle et peuvent passer pour une copie d’œuvres plus grandes ; mais, encore une fois, les petits ou les grands ne renferment aucun signe religieux.

Ce texte nomme les labyrinthes les plus  connus, les voici :

Notre Dame de St Rémy Rochefort

Amiens

Cologne

Chartres (pour approfondir, voir ci-dessous PS 1)
St Quentin


Guingamp

Le Labyrinthe est un thème artistique (littérature, cinéma, peinture, dessin) moderne, il est toujours d’actualité, selon l’écrivain Michel Tournier, qui écrit dans Célébrations (éd. Mercure de France, 1999) : -"En vérité, s’il nous touche si vivement, c’est sans doute parce que l’homme n’est qu’une superposition de labyrinthes. Il y a à la base les méandres de l’intestin, au sommet les circonvolutions du cerveau, et entre les deux le réseau infini des artères et des veines.

plus on est “labyrinthique”, 

plus on est humain


musée Madrid

PS (1) pour approfondir, il faut lire les textes de Stéphane Cardinaux



https://www.geniedulieu.ch/appareils-quantiques
 comme les Cathédrales ont été implantées sur des lieux où s'exercent les ondes magnétiques ; des forces telluriques ; des énergies.... parcourir l'église elle-même comme nous le faisons à Valcabrère ; le cloitre d'un monastère, et le labyrinthe, correspond à un parcours particulier nous mettant en résonance avec ces forces :


Pour lui, "le labyrinthe de la cathédrale de Chartres est un parcours de charge du biochamp humain

"Il comporte une cheminée cosmo-tellurique en son centre, elle a des bras positifs. Il y a également un croisement majeur du réseau tellurique "fer" qui passe au centre du labyrinthe. La conjonction des deux fait passer ceux qui le parcourent par une alternance de points positifs et négatifs pour le biochamp humain. Le parcours du labyrinthe a pour effet de faire un parcours de charge, qui fait grandir le bio-champ humain.

"C'est très bien conçu. Les retournements de sens sont en général placé sur des points positifs. Ainsi le pélerin va passer plus de temps sur les points positifs et ainsi faire un vrai parcours de charge et pas de décharge" !







c'est presque terminé... si l'on peut dire :

Villard de Honnecourt, toujours lui, inventeur de la sérotomie ?

demain !

puis mardi, la si jolie église XVIIIè d'Encausse-les-Thermes