Tout ce printemps, notre chemin
du confinement était rempli de feuilles de gouet, et de curieuses fleurs, des spadices, faisaient penser à un organe
sexuel ... c’en était un ! L’Arum tacheté ou le Gouet tacheté (Arum
maculatum) est une plante herbacée des régions tempérées de la famille des
Araceae. L'inflorescence sapromyophile émet de la chaleur et diffuse des odeurs
d'excréments pour attirer de petites mouches qui assurent la pollinisation. Il était autrefois appelé la Chandelle, le Pied-de-veau, le Manteau de la
Sainte-Vierge, la Pilette ou la Vachotte….c’est une plante toxique, vous allez
voir !
Arum en latin et aron en grec
désignaient diverses espèces de ce genre. La forme des feuilles a suscité
autrefois le surnom de pied-de-veau car
elle évoque les traces de pas laissées par les sabots des bovins. Une légende
religieuse prétend que cet Arum a poussé au pied de la croix et que les taches
sur les feuilles correspondant aux gouttes du sang du Christ. Chez nous, les taches observées fin mars étaient blanches, ni noires encore moins rouges. L'arum tacheté
fut jadis qualifié de « vit de prêtre »
ou « de chien » pour la grêle et
blême érection de son spadice ce que
je vous racontais plus haut. Cette image grivoise fait référence à l'abstinence
des prêtres qui était supposée avoir une influence sur la taille de leur pénis.
Jadis, l’Arum maculatum était
considéré comme une plante magique associée à la magie blanche. Autrefois on
pensait que le tubercule du pied-de-veau enveloppé dans une feuille de laurier (d'Apollon) favorisait les entreprises juridiques
Chez l’homme, l’absorption de ces
fruits (en principe limitée car le goût est terriblement âcre dès la première
bouchée !) provoque des réactions fortes : vomissements, soif,
hypersalivation pouvant aller à un stade comateux pour une absorption de plus
de 15 fruits. Cette toxicité leur a valu plusieurs noms autour des serpents
(symbole du « malin », le diable) comme viande de vipère : on prétendait que
ces dernières mangeaient ces fruits pour reconstituer leur venin ! d’où le nom
destiné à faire peur aux enfants pour qu’ils ne mangent pas de « raisin de serpent »
Dans la nature, ces épis de
fruits sont néanmoins consommés par les rongeurs et les cervidés ; au cœur de
l’été, quand il fait chaud, merles et rouges-gorges les recherchent comme
source d’eau et propagent ainsi leurs graines rejetées dans leurs excréments.
Si les fruits ne sont pas consommés, l’épi finit par tomber au sol en début
d’automne et les graines peuvent au pire germer sur place.
le temps passe, l'été avance, et la nature évolue
déjà mi-juillet !