jeudi 11 octobre 2018

Vuelvo a casa


Je ne suis plus seul à vivre le syndrome de Barcelone (1) : j'ai un illustre imitateur : Manuel Valls ! Il vient de tout lâcher à Paris, vraiment tout (indemnités parlementaires ; Mairie d'Evry ; statut d’ancien Premier Ministre incluant : voiture, chauffeur, protection) pour redevenir simple citoyen… français-catalan-barcelonais. 

une mobilité personnelle, fonctionnelle, (amoureuse) et géographique !



C’est un peu plus compliqué que ce simple changement de statut : c’est un retour aux origines : vuelvo a casa : retour à la maison ! Il s’en explique dans son livre, (on dit qu’il est écrit en espagnol, mais lui parle évidemment Français, Espagnol et Catalan) intitulé « Barcelone, je rentre à la maison » (aux éditions Espasa, filiale du puissant groupe Planeta). Ce livre, dont la couverture a été dévoilée le lundi 8 octobre par la presse espagnole, insiste sur les racines catalanes de Manuel Valls, né à Barcelone en 1962 et naturalisé Français à l'âge de 20 ans. On se souvient de son père Xavier, né Xavier Valls Subirà le 18 septembre 1923 à Horta et mort le 16 septembre 2006 à Barcelone, un artiste peintre qui a vécu à Paris à partir de 1948. Peintre de natures mortes, aquarelliste, il a aussi réalisé des compositions d'art sacré. Confronté à des accusations de parachutage de la part de ses adversaires, on comprend que Manuel ait lourdement insisté sur ses liens paternels avec Barcelone.

-"Depuis ma naissance (...) ma relation avec Barcelone a été intime, constante", a-t-il martelé au soir de son lancement. Cette candidature à une élection municipale dans une grande métropole après une carrière politique de premier plan dans un autre pays est inédite en Europe. Tout citoyen de l'UE peut se présenter à des élections locales dans un autre pays que le sien au sein de l'Union depuis le traité de Maastricht.

avec sa mère Luisa à Madrid  en mars 2017 devant un tableau de Xavier
Ce livre devrait également permettre au candidat soutenu par le parti de centre-droit Ciudadanos de développer sa vision pour l'avenir de la métropole catalane. "La ville est plongée dans une dynamique perdante. Nous devons la freiner, nous devons changer de direction", a-t-il déjà annoncé en promettant d'incarner une "Barcelone globale, ouverte sur le monde", qu'il oppose à la capitale d'une hypothétique république catalane souhaitée par ses adversaires indépendantistes.



Manuel déjeune au café de Paris, pas loin n°16, carrer del mestre Nicolau

Quand bien même il est né dans cette ville, il est présenté comme un parachuté. Le voilà alors qui brandit les clés de son scooter, avec lequel il roule intra-muros, et de son nouvel appartement. «Ils disent : Valls vit à Paris… Oui ! Carrer de Paris! (une longue rue de Barcelone, qui donne sur l’Avinguda Diagonal au Nord, et l’avenue de Josep Tarradellas au Sud)», dit-il provoquant les rires de l'assistance. Une image de plus pour signifier que l'engagement en France est une page qui se tourne. «J'ai vu qu'on m'avait accusé de trahir… Il y a des choses que je ne trahirai jamais, c'est l'Europe, c'est la France et moi-même», a argué Manuel Valls alors qu'à Evry, sa rivale de La France insoumise Farida Amrani lui tient ce procès.

Valls l'assure: «Quand j'ai été candidat aux législatives en juin 2017, je n'imaginais pas ce qui allait se passer ici. Quand on m'a proposé il y a quelques mois de penser à ma candidature à Barcelone, ça a été une surprise pour moi. Ça a changé beaucoup de choses, pas que dans ma vie politique mais aussi dans ma vie personnelle». Et d'ajouter : «Aux électeurs, je dis de respecter mon choix. C'est un choix très personnel, très beau, incroyable. C'est un choix de vie, et je l'assume. Les insultes ou les accusations qui viennent d'Evry ou de Paris ne me touchent pas».

On savait que Manuel changeait de vie, voilà, c’est fait : l’ancien Premier ministre file le parfait amour avec Susana Gallardo. Il faut dire que leur relation serait toute récente. Les deux tourtereaux se sont rencontrés en juillet dernier à Minorque et ont déjà le surnom de «couple de l’été» en Espagne.

Manuel Valls, Susana Gallardo et l'ancien général Luis Alejandre, Menorca,
dimanche 12 août 2018

Cette (belle) femme de 53 ans, trois ans de moins que Manuel, est loin d’être inconnue dans son pays. Susana Gallardo est une figure de la haute bourgeoisie catalane, écrivent les journaux locaux. Et pour cause, elle est l’héritière des laboratoires pharmaceutiques Almirall. Elle a fait ses études dans l'université d’Oxford, et est une redoutable femme d’affaires. Philanthrope et membre du conseil d’administration de l’Université nationale de Catalogne, elle est également connue pour son précédent mariage de trente ans à Alberto Palatchi. Il s’agit de la 26e fortune d’Espagne et patron de la société Pronovias, spécialisée dans les robes de mariée. Une union qui a fait d’elle une des femmes les plus influentes du pays. Ensemble, ils sont les parents de trois enfants. Ce sera donc une grande famille recomposée, puisque Manuel Valls est de son côté le père de quatre enfants.



Il m’arrive (tant ma capacité de compassion est immense) de m’interroger sur l’avenir de Manuel s’il échouait (malheureusement) en mai prochain, comme Alcade de Barcelona. J’espère que Susana lui décrocherait un poste des relations internationales aux laboratoires Almirall ? A moins que ce soit dans les robes de mariage ? ?



en tous cas, Manuel prend des risques !

Ollé !

sortie du livre le 30 octobre !