vendredi 25 mai 2018

Poblet (1)


Voir un lavabo cistercien en état de marche c’est bien, mais peut-être un peu juste ? Santes Creus était tout près. Poblet est à 70Km, ce qui n’est pas une distance infranchissable avec les routes modernes : on se décide à visiter.


l'entrée de l'église : du pur baroque

à gauche Saint Benoit, à droite Saint Bernard

au centre, l'assomption de la Vierge

Le comte Raymond Berenger IV était prolifique et a fondé Poblet aussi, en 1150, en y important des moines du monastère de Fontfroide, du diocèse de Narbonne. La nouvelle abbaye devient un foyer de culture, d’humanisme et d’activité économique. Elle devient surtout un foyer de vie spirituelle où, sous le regard de Dieu (et de la Vierge) l’homme apprend à se situer sagement dans la réalité. On devine le rôle joué quand il s’est agi d’affermir le pouvoir chrétien sur la Catalogne reprise aux Maures. Dès le début, le monastère comptera avec la protection royale, jusqu’à devenir le panthéon de la dynastie catalo-aragonaise et avoir un rôle important dans la vie politique de la nation catalane.








A peine arrivés, billets payés, je me précipite dans l’ouverture de la porte de gauche (à droite c’est l’église on y entre après) et tombe directement sur le cloitre, envahi par un groupe harangué en catalan par la guide. Tout le monde se lave les mains, la règle de Saint Benoit est vite retrouvée. Le lavabo est nettement plus chic qu’à Santes-Creus puisqu’il a deux étages, le supérieur faisant carrément douche (mais uniquement pour la vue).


















Le Paradis représenté dans le cloitre est très différent, composé de plantes médicinales typiques des jardins de simples. Les cistes sont plus chics, avec une tache sombre proche du centre. Il y a des absinthes ; des iris bleus magnifiques ; des centranthes. Les cyprès énormes ont-ils mille ans ?

Les chapiteaux sont moins ornés, pas d’animaux fantasmagoriques, de simples entrelacs.

On peut s’asseoir tout autour, se laver les mains avec le touriste voisin ; se les sécher. Bavarder avec sa voisine, méditer, ne rien faire, c’est un lieu de paix, on est bien dans le bruissement des micro-cascades.














On ira dans l’église après, somptueuse, on nous recommande le rétable du maître d’autel, sculpté dans l’albâtre par Damià Froment en 1527, en pleine Renaissance catalane. Et le panthéon royal, avec les tombeaux gothiques des comtes-rois de la couronne catalano-aragonaise, projet personnel du roi Pierre III le Cérémonieux.

Je vous donnerai la liste de ces rois, qui nous sont inconnus, régnant entre 1213 et 1500.



(à suivre)