dimanche 29 janvier 2017

Ulysse casse la baraque !

franchement, on va avoir une Première Dame
mariée à son mari, et parlant Anglais
on ne va pas se plaindre !
Spéciale Villette !

Ouf, j’ai eu peur ! L’histoire de Pénélope a eu paradoxalement du bon : elle a mis Ulysse en rage, et il vient de se lâcher ce dimanche, il y a quelques minutes à peine, à la Villette : on a découvert le Roi d’Ithaque à la manœuvre, Gaullien, voire Napoléonien, prêt à croiser le fer avec Trump, avec Poutine, (je ne vois personne d'autre dans les candidats ayant la carrure nécessaire) prêt à redresser le pays, galvanisant les 11000 militants présents pour les mener à la victoire.

Il balance contre les "quatre gauches", cite les noms, et ne laisse rien passer, Pompidolien reprenant le slogan "cessons d'emmerder les Français", hurlant contre la bureaucratie, et voulant nous rendre la France Libre.

Il faut en revenir aux fondamentaux : c’est endormi qu’Ulysse regagne Ithaque, riche des présents des Phéaciens. On se rappelle que la Schérie est une terre sur laquelle on ne parvient qu’en songe !

En revenant chez lui, Ulysse reçoit à nouveau l’aide d’Athéna qui l’invite à se venger des prétendants. La déesse le transforme en un vieillard misérable :

« Elle fit tomber ses cheveux blonds, flétrit sa peau, ternit ses yeux si beaux autrefois ; elle lui donna un bâton et une besace toute trouée ».

Gustave Boulanger
Méconnaissable, le roi mendiant va pouvoir préparer sa vengeance et reconquérir en quelques jours son royaume. Ainsi métamorphosé, il va obtenir l’affection du porcher Eumée, resté fidèle, mais aussi de Pénélope, sa propre femme, à qui il apporte des nouvelles, et promet le retour imminent du roi ! Personne ne le reconnaît, à l’exception mémorable du premier chien de la littérature, le chien Argos, qui meurt « couvert de tiques, abandonné sur le fumier » en retrouvant enfin son maître.

Ulysse, par contre, est reconnu par Euryclée, sa nourrice qui lui lave les pieds : 
«Soudain elle reconnut la cicatrice de la blessure qu’un sanglier lui avait faite autrefois ».

 Mais Ulysse lui intime l’ordre de ne rien dire. Il ne se fait reconnaître que de Télémaque :

« Alors Athéna redonna à Ulysse son apparence : elle le couvrit de beaux vêtements, le grandit, le rajeunit ; ses joues se regonflèrent, sa barbe redevint noire ».

En le voyant, Télémaque croit être en présence d’un dieu. Ensemble, ils vont préparer «le massacre des prétendants». Ils méditent un «carnage ». Le carnage aura lieu. Sanglant, et terrible.

Doucet : Télémaque reconnait Ulysse

On se souvient de la suite : l’arc que personne n’a réussi à bander. Ulysse le prend, et balance ses flèches sur les prétendants, qui nagent bientôt dans leur sang.

Homère conclut ainsi : -"il fallait ce massacre, voulu par les Dieux de l'Olympe, pour faire revenir l'ordre et l'harmonie".

On avait besoin d’un patron à la tête de l’Etat

On l’a vu à la Villette


Ouf, j’y vois plus clair ce soir !


Ulysse is back !

Nicolas-André Monsiau (1754-1837)

Thomas Degeorge (1812)
Clermont Ferrand

Ulysse et son arc, mais Télémaque finit le bulot derrière


PS1 : pour en savoir davantage : Aujourd'hui, comme ils l'expliquent dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, Marcelo Magnasco et son confrère Constantino Baikouzis font remarquer Qu'Homère mentionne quatre événements astronomiques au moment du retour d'Ulysse à Ithaque.

Il y a bien sûr ce qui semble bien être une éclipse le jour de la mort des prétendants, mais six jours après le massacre, Homère écrit également que Vénus est visible très haut dans le ciel. Vingt-neuf jours avant, l'Odyssée indique que les constellations des Pléiades et du Bouvier pouvaient être observées au coucher du Soleil. Enfin, le texte suggère que 33 jours avant la mise à mort des prétendant, Mercure est haut dans le ciel au moment de l'aurore.

Or, ces quatre phénomènes interviennent à différents intervalles de temps et ne se reproduisent jamais exactement de la même façon. Cette série précisément décrite pose des contraintes supplémentaires très fortes pour la date à laquelle ces événements auraient pu se passer.


Baikouzis et Magnasco ont utilisé un logiciel d'éphémérides astronomiques pour étudier les événements remarquables entre 1250 et 1125 avant JC. En particulier, ils ont épluché les aspects du ciel associés aux 1.684 nouvelles lunes de cette période. Résultat impressionnant : une seule date correspond aux quatre événements mentionnés par Homère, le 16 avril 1178 avant notre ère. A l'époque où l'Odyssée a été écrite (probablement vers le huitième avant Jésus-Christ), ces événements sont donc très anciens...

PS 2  : regardez Vénus (l'étoile du Berger) briller dans le ciel :
N'avez-vous pas remarqué un point inhabituellement lumineux dans le ciel ces derniers jours ? Il ne s'agit pas d'une étoile mais de Vénus. Et la planète va se mettre à briller de plus en plus jusqu'en février, rivalisant avec Sirius l'étoile la plus lumineuse de notre ciel nocturne. Mais pourquoi une telle apparition ? L'explication est simple : Vénus est la deuxième planète la plus proche du Soleil, orbitant en moyenne à 108 millions de kilomètres contre 150 millions pour la Terre. Elle gravite donc plus vite et finit immanquablement par rattraper notre planète. C'est ce qui se produit actuellement. Vénus se rapproche de la Terre, à raison de 1,1 million de kilomètres par jour, explique Guillaume Cannat, auteur du blog Autour du ciel hébergé par le Monde. C'est ce rapprochement rapide qui permet à Vénus d'apparaître encore plus brillante dans notre ciel que d'habitude. D'après les calculs, elle va continuer de se rapprocher durant plusieurs semaines, jusqu'au 25 mars où elle doublera la Terre. A cette date, les deux planètes seront alors séparées de 42 millions de kilomètres seulement.  Une luminosité maximale pour mi-février Si le rapprochement maximal aura lieu en mars, c'est entre le 17 et 20 février (selon les sources) que Vénus, l'étoile du Berger, sera la plus brillante. Sa luminosité sera alors augmentée de 20% avec une magnitude apparente de -4,7. A titre de comparaison, c'est 20 fois plus brillant que Sirius qui atteint une magnitude moyenne de -1,5. Après ce maximum, la luminosité de Vénus se remettra à baisser bien qu'elle continue de s'approcher. Ceci s'explique par le fait que l'aspect de la planète dépend de son exposition au Soleil. A l'instar la Lune, depuis la Terre, nous ne voyons donc que la partie éclairée de Vénus qui peut prendre la forme d'un quartier, d'un croissant ou d'une phase pleine. Jusqu'à la mi-février, il suffira donc de lever le nez au ciel pour apercevoir la brillante Vénus. Elle sera visible à l’œil nu le soir après le coucher du Soleil et depuis la planète entière. Néanmoins, pour une meilleure observation, il est conseillé de choisir un lieu situé loin des villes et  dépourvu de pollution lumineuse. Publié par Maxime Lambert, le 27 janvier 2017