mardi 1 septembre 2015

Lâché seul (3)

L’avantage d’être constant dans une activité, c’est qu’à un moment vous devenez initié. Vous vous souvenez, les premiers vols de T. ? 

Depuis lors, l’été est passé !


Emotion avant-hier : le moniteur (qui est assis derrière) en a eu assez : le temps ne permettait pas de planer trop longtemps, pas assez d’ascendances : donc décollage. Vol court. Et puis atterrissage. Remarquez c’est ce qu’il faut pour s’accoutumer, l’atterrissage (comme en voiture on s’exerce aux créneaux) étant incontournable, autant s’habituer à les réussir sans dommage !

inclinaison à gauche.....

Donc le moniteur (c’est une sommité dans son domaine, au niveau Français, c’est même le premier, il sort d’une ballade de onze heures trente sans s’arrêter, au-dessus des Pyrénées, encore un exploit…) de décider : -« je commence à sérieusement m’ennuyer : la prochaine fois je reste à terre, tu te débrouilles seul » !

...impeccablement rectifiée

Il  parait  que ça change tout d’être tout seul. On comprend. Il ne faut pas gêner le tracteur au décollage, car c’est un ULM qui n’apprécierait pas les coups de travers sur sa propre queue : il faut rester pile derrière, ni trop haut ni trop bas, ni à gauche ni à droite. Or le vent est un peu de travers ! Et puis lâché, il faut tenter de rester en l’air ! Donc repérer les ascendances, y aller, et puis faire des ronds en montant. Quand l’altitude devient insuffisante, il faut penser qu’il va falloir redescendre et finalement atterrir  : donc filer retrouver la piste, dans l'axe, aéro-freins. Ne pas se retourner sur le nez. 

Bref, plus facile à raconter qu’à vivre !


Et quand on a réussi le premier vol solo, il faut de suite en accrocher un deuxième. Puis un troisième. Hier, T.en a fait quatre de file, il était le seul élève, tout l’encadrement s’est consacré à lui.

Pour avoir le brevet, il faut dix vols solo, dont un de plus d'une heure : T. a réussi une heure et demie !  Comme pour le code de la route, il faut savoir le livre (bleu) par cœur, répondre à la radio, éviter le coin réservé aux avions à moteurs, ne pas déranger les Airbus ni les Rafale en patrouille.

 Concentré, on n'a pas le temps de penser à autre chose que piloter !


Finalement, dix vols solo, peuvent se faire assez vite, si la météo le permet.

in fine on a le brevet (d'aptitude au planeur)

Plusieurs heures de vol (solo) après, on peut emmener un passager...

...voler comme les oiseaux

une colonie de cigognes au-dessus de la maison, fait des ronds dans le ciel

je parie qu'elles font passer un brevet à leurs jeunes

avant de migrer ?