mercredi 8 juillet 2015

Atropos (2)

Texto nouveau : Christian a vu une nouvelle chenille : 2 cm. Bizarre, madame Atropos aurait pondu deux fois, ça c’est normal, mais à presque un mois de distance pour avoir une progéniture si différente ? Peu vraisemblable !

Je confirme disposer toujours d’une faculté unique, singulière, restée dormante toutes ces dernières années, consacrées à bien d’autres occupations (sans doutes plus vaines les unes que les autres). C’est un don, je n’y puis rien : je pourrais savoir soigner les autres. Leur passer une énergie vitale. Non ! Je pourrais prédire l’avenir ? Non ! Je pourrais savoir gagner de l’argent, seule faculté reconnue dans notre monde de brutes ? Non, alors pas vraiment ! Je pourrais savoir confectionner des Citroën ? Oui, mais là, ça n’intéresse vraiment personne !


Je raisonne comme un papillon ! Drôle de pouvoir, drôle de don, ça n’a, mais alors strictement, aucun intérêt pour personne !

Sauf pour Christian ?

Car après le texto, journée de travail réciproque terminée, chaleur (un peu) apaisée, je roule les 1,5 Km qui nous séparent, pour aller sur place. Si on était à la télé, ce serait comme une scène de crime. J’ai pris une vieille cage délabrée de mes exploits antiques. J’ai emmené un sécateur pour prélever des pousses de l’olivier magique. Voyons cette chenille.

Hélàs, aucun rapport : certes elle est verte, ornée de deux lignes longilignes jaunes. Des poils font le tour du corps, en rangées régulières. J’ignore ce que c’est, mais pas le frisson qui vous emporte le dos devant une belle chenille de sphinx. On ne peut réussir à tous les coups, et trouver un animal camouflé dans une canopée d’olivier aux feuilles argentées est voué à l’échec.

Nous sommes sur l’olivier du milieu, celui qui fait des feuilles, pas d’olives.

Mu par mon don (ce don qui n’a aucun intérêt marchand), je suis attiré (une force irrésistible) par l’olivier d’extrèmité : il a un gros tronc qui manifeste son grand âge. Du milieu partent deux branches en Y. Et le feuillage est donc clairsemé, difficile de voir avec le soleil dans les yeux. Je pense Madame Atropos, (mon don est un don de composition) je viens donc du Sud, depuis les terres d’Afrique d’où j’ai émigré. Je suis immigrante-sans-papiers. Et je me fais le raisonnement : -«droit du sol, j’y ponds, mes gosses seront Français ». Pas mal raisonné ! Alors (je me mets toujours à sa place), visualisant les feuilles à « bouffer », et ménageant ma réserve d’œufs camouflés dans mon gros abdo, je ponds un œuf dans le vieil olivier. Un autre dans celui bien approvisionné de feuilles. Et un autre dans le troisième. Les autres sont dans les propriétés d’à côté ?

Donc il y a une chenille dans le vieil olivier. Raisonnement cartésien comme celui de Lavoisier découvrant Neptune, c’est le génie Français.

Et Christian, qui est très grand, la voit le premier (normal, c'est lui le proprio) : elle se découpe sur le ciel, superbe, avec les rayures, le jaune, la queue, et comme elle nous entend, elle se met en position de sphinx.

Conclusion : jamais deux sans trois, à quand la troisième ?

Les deux premières sont bien cachées, protégées, alimentées
























Je vais leur donner notre nationalité

(petite cérémonie dans l'intimité)

et bien m’en occuper !


en rouge les pays d'origine
en jaune, l'espace Schengen où migre notre ami


Madame a un gros abdo

plein d'oeufs pour pondre des BB