dimanche 4 août 2013

La Garonne de Louvois


Je vous ai déjà montré la Garonne, je veux dire la statue de la Garonne : une allégorie. Comme la Garonne est du sexe féminin, les sculpteurs (enfin, les sculpteurs du dix neuvième siècle, en 1840 par exemple, quand on sculptait de statues classiques) la représentaient en femme. En femme romaine, c’est à dire nue. Pas de sous vêtements comme aujourd’hui. Et sur la nudité, des voiles tels que les portaient à l’époque les dames de la haute société, attachés ou pas par des lanières précieuses et légères.


Ces dames arborent des poitrines somptueuses, symétriques et auto-tenues, sans les supports et bonnets pourtant dessinés par Zaïa (et donc sexy) des femmes d’aujourd’hui. Va savoir pourquoi (la chaleur sans nul doute), les voiles se baladent n’importe comment : l’une exhibe une cuisse –et la jambe attenante- nue du côté gauche. L’autre c’est la droite. La troisième a le bas recouvert, sauf la jambe. Toujours est-il que le sculpteur s’est amusé des plissés et des manques qui revêtent ses modèles. Le résultat est superbe.

Dans le cas d’espèce, nous sommes donc en 1840, et la scène se passe dans le square Louvois dans le second arrondissement de Paris. Paris regroupe toujours tout ce qu’il y a de mieux en province, et l’allégorie a consisté à représenter dans une fontaine les quatre fleuves féminins de France : la Seine ; la Saône ; la Loire ; et la Garonne, celle qui m’intéresse évidemment. Il manque of course les fleuves masculins, ce qui explique que le Rhône par exemple fasse défaut. Il y a d’autres fleuves féminins comme la Marne, et justement la Marne est à Versailles.
 


L’auteur, est Jean-Baptiste-Jules Klagmann, né le 1er avril 1810 à Paris où il est mort le 18 janvier 1867. Dans les années 1840, il réalise les statues de notre fontaine conçue par l’architecte Louis Visconti, futur architecte du Nouveau Louvre de Napoléon III.

Dans le cadre des commandes de Louis-Philippe de statues des femmes illustres de l’histoire de France pour le Jardin du Luxembourg, il réalise une statue de sainte Clotilde.

Dans le registre des arts décoratifs, il fournit certains modèles de pièces pour le grand surtout de table que réalise Claude-Aimé Chenavard pour le duc d’Orléans à partir de 1834 avec les sculpteurs Antoine-Louis Barye et Jean-Jacques Feuchère. Il est nommé, en 1848, membre du Conseil supérieur de perfectionnement des manufactures des Gobelins, de Beauvais et de Sèvres.































Sous le Second Empire, il participe au chantier du Nouveau Louvre, aux agrandissements du Palais-Royal et de la Comédie-Française ainsi qu’à la réfection de la fontaine de Léda.

C’est le moment de vous rendre à Paris : plein de touristes, Paris est splendide :

Allez vous balader au square Louvois

En se penchant, on peut prendre une douche…

en réalité c’est de l’eau de Seine…

mais elle vient de la Garonne !