dans la vallée de l’Ourse…
Pas difficile de se dépayser : cap à l’Ouest, on arrive dans les Hautes-Pyrénées, dans la Barousse. Réfléchissons un peu : Barousse : Ce nom, d'un gascon pré-latin Barroça, est basé sur la racine basque ibar qui signifie « vallée » et d’une variante fermée du suffixe toponymique -oç. D'autres ont proposé d'y voir le nom « Ourse » de la rivière.
Le fond linguistique basque est bien perceptible au travers de toponymes comme l'Ourse, Loures-Barousse, Izaourt, Sarp, Ourde, Esbareich, Sost…
Les Romains, n’oublions pas que nous sommes tout proches de Saint-Bertrand de Comminges, ont laissé des noms de domaines comme Antichan, Samuran.
On entend toujours la langue gasconne dans les noms de Créchets (petit précipice), Bramevaque (elle meugle la vache), Troubat (trouvé ?) ou Cazarilh (petit hameau).
Le nom d'Ilheu rappelle celui de la vallée d'Ilhéou.
Il y a 50 000 à 60 000 ans, la vallée a été envahie par le glacier de la Garonne comme en témoignent d'imposants dépôts glaciaires. On leur doit un étranglement à mi-vallée, le verrou de Troubat.
La haute vallée est couverte de forêts alors que la partie centrale se prête aux prairies. Le paysage karstique nous permet d'apprécier le gouffre de Saoule dans lequel l'Ourse de Ferrère plonge en cascades. Je vous ai déjà parlé de pertes et de résurgences exploitées par les Romains pour alimenter Saint-Bertrand de Comminges (1)
Le calcaire (dolomitique) était extrait d'anciennes carrières à Thèbe. À l’ouest du mont Sacon, on exploite le minerai de magnésium pour alimenter l’usine métallurgique de Marignac.
L'eau de source de Saint-Nérée, en amont de Ferrère, fait également l'objet d'une exploitation com-merciale.
Nous avions déjà parcouru le secteur cet automne, à la recherche des cerfs qui brament, attirant des flots de voitures pour les écouter (bramer) dans les prés.(2)
Dans une vie antérieure, à Paris, je me souviens de la quête d’authentiques produits du terroir, cuisinés à l’ancienne, et susceptibles d’égayer une table de fête : ils sont ici, à Anla, une conserverie à l’ancienne, des bocaux de grand-mère, aux titres ronflants : pistache ; petarram (on devine la présence des haricots tarbais) ; tête de veau ; rôti de porc…hum… ! Les moulins se succèdent, transformés en restaurants.