mardi 11 juin 2024

Quand les Romains occupaient Sétif (Algérie) (1)

 


je dois avouer que je suis un suiveur inconditionnel 
sur facebook de cette publication : on y voit les Romains, s'éclater en Algérie
sans beaucoup de différence avec nos conditions de vie
dans les années 1900 :


je montre dans les lignes suivantes 
que rien n'a changé en politique :

Je réalise que je suis aujourd'hui le (bien lointain) descendant d'un Gaulois colonisé, d'abord Gallo-romain, puis devenu peu à peu Français, (il faut ajouter "de souche"), le produit d'une Normande (descendante d'envahisseurs Vikings blonds), et d'un Béarnais un peu Basque, nez de Cyrano (sans doute venu d'Hispanie, elle-même colonisée Hispano-romaine) ! 

Et nos amis, si l'on peut dire, Algériens, colonisés par les Français, l'ont été d'abord et ce bien avant, par les mêmes Romains, y reproduisant leurs coutumes, leur architecture, leur Art dont l'art si particulier de la mosaïque.


Et le triomphe de Dionysos est sublime, une réalisation exceptionnelle, et des scènes d'une richesse particulière : qui par exemple aurait imaginé que des tigresses puissent remplacer les chevaux pour tirer le char d'un Dieu, accompagné naturellement d'une si jolie Victoire-dénudée, tenant sa palme ? 

C'est parce que nous sommes en Inde, un sacré voyage à l'époque, 
ces Romains voyagaient donc partout !


Une girafe ! un éléphant ! un lion ! des dromadaires ! Un faune noir aux pieds de bouc, longues oreilles, et cornes sur la tête ! un véritable cirque !

Selon Euripide, Dionysos (le Bacchus des Romains) installe son culte en Lydie, en Phrygie, en Perse et en Asie, et ne vient en Grèce qu'ensuite. Il faut rappeler que Dionysos est le seul dieu olympien né d'une mère mortelle : dès Homère et Hésiode, il est présenté comme le fils de Zeus et de Sémélé (Ζεμελώ / Zemelố, « terre », ancienne déesse Terre), fille du roi de Thèbes Cadmos et d'Harmonie. Plus précisément, le récit de sa conception montre que Dionysos est né de la Terre frappée par la foudre, « la Terre Mère fécondée par l'éclair céleste du dieu Ciel », naissance caractéristique d'un Feu divin.

Il n'y a qu'Emmanuel Macron pour avoir, Dimanche soir, lancé sa propre Foudre Jupiterienne, comme un énorme coup de tonnerre, un coup de poker géant, fermement décidé, en imitant le Scorpion s'infligeant le hara-kiri suprême, à éviter en mai 2027 d'avoir publiquement à remettre les Clés de l'Olympe, à la Déesse maudite Marine Lepen.

vous voyez, seule la Mythologie peut expliquer la situation du jour, avec l'émergence du Sauveur espéré : 
le mortel Laurent Berger, tout prêt, dès quelques semaines, à passer dans le Royaume des Dieux




Dans l'épopée Les Dionysiaques, où Nonnos de Panopolis fait la synthèse de plusieurs traditions concernant le dieu, Dionysos doit prouver sa valeur aux autres dieux de l'Olympe en commençant par conquérir les Indes. Nous y voilà ! Il part avec une armée de bacchantes, de ménades et de satyres, et affronte de nombreux ennemis, dont il convainc une partie en leur faisant découvrir le vin.


le principe : dolor transformé en furor
ou le délire éthylique base de la tragédie antique :
Andromaque devient folle de la mort d'Hector



Je ne puis évoquer les bacchantes et ménades qu'en termes prudents : les textes anciens ont transmis un certain nombre de mots désignant les femmes qui s'adonnaient aux rites de la transe bachique. Le terme féminin « bacchantes » est majoritairement utilisé. Ce nom existe sous une forme masculine, mais il indique alors un état transitoire et non une qualité inhérente : un homme n'est donc pas « un Bacchant » mais « fait le bacchant » ; « Le bacchant, loin d'être impossible sur le plan rituel, a été banni de toute expression, mais pas de la réalité cultuelle ». Bacchos désigne Dionysos en tant que dieu des pratiques orgiaques. 

Voilà lâché le mot : "orgiaque".

La mosaïque du triomphe indien de Sétif représente la victoire de Dionysos sous une forme beaucoup plus classique. Je rappelle qu’elle a été révélée en 1970 par de fortes pluies, dans une zone non fouillée du quartier dit « du Temple », près d’une route moderne qui limite le chantier et recouvre la presque totalité de l’édifice auquel appartenait ce pavement. Le tableau (4,40 m x 1,60 m) et sa bordure à rinceau (large de 0,75 m) occupaient le centre d’un vaste triclinium rectangulaire d’environ 8 m x 10 m.

comme souvent, l'encadrement est énorme par rapport à la scène centrale

On peut dater l’ensemble du début du IVe siècle. Depuis l’article publié en 1988 par M. Donderer, le pavement a fait l’objet de quelques commentaires ; les photographies prises par cet auteur ont été publiées en couleurs en 1997, avec un texte qui reprend aussi son hypothèse – surprenante — de l’attribution du modèle de la mosaïque au peintre Alexandrin Antiphilos, faisant dire aux textes de Pline l’Ancien beaucoup plus qu’ils ne disent.

Dans sa totalité, le tableau figuré illustre et proclame la victoire de Dionysos, au retour de sa guerre contre les Indiens, selon un dispositif comparable à celui de plusieurs cuves de sarcophages de la fin de l’époque antonme ou de l’époque sévérienne. Tous les éléments du cortège triomphal sont présents



A l’arrière-plan, apparaissent le butin et les prisonniers transportés à dos de dromadaire : deux cratères en or dont le vin a maîtrisé les Indiens, un arc et un carquois ciselé, puis les captifs au teint sombre, aux cheveux en désordre, deux combattants ligoté dos à dos. Ici s’intercale le protomé d’une girafe, symbole des contrées exotiques conquises par le dieu. Enfin de nouveau, porté par un éléphant, le butin : deux boucliers, une défense d’éléphant, un cratère et une corne à boire en or.
 

 

Au premier plan, à droite, Silène conduit le cortège ; son visage sévère, les deux rides barrant son front désignent « Silène le pédagogue, dignement affublé d’une tête socratique et muni du bâton des philosophes cyniques »  ; marchent ensuite, entre Silène et Pan qui les conduit, deux captifs enchaînés.

Attendez ! "Un philosophe cynique", on sait qui c'est ! Diogène de Sinope (en grec ancien : Διογένης ὁ Σινωπεύς / Diogénês ho Sinopeús), également appelé Diogène le Cynique et Diogène le Chien, est un philosophe grec de l'Antiquité, le plus célèbre représentant de l'école cynique (Sinope, vers 413 – Corinthe, vers 323 av. J. -C.). Il vit dans son tonneau, et écarte le Président venant lui vendre son programme des Européennes, et qui lui cache le soleil : il le vire fissa ! 

Michel Onfray, philosophe et auteur de nombreux ouvrages développant d'étroits rapports entre éthique et esthétique, porte à sa manière un regard cynique sur la philosophie occidentale, à bien des égards toujours soumise au modèle platonicien : c'est donc lui qui est réincarné dans le Silène qui conduit le cortège ! Il va être content de lire mes modestes lignes ! ! 

L’homme, pieds nus, est recouvert d’un grand manteau rouge et ses cheveux en broussaille sont ceints d’un diadème. La femme est richement vêtue et couronnée. Le concepteur de la mosaïque a probablement voulu rehausser la victoire du dieu par l’ostentation de captifs de rang princier.

Les membres du thiase, deux ménades, la liknophore et deux satyies, se regroupent et défilent gravement devant le char de leur dieu ; les deux tigresses, qui symbolisent la maîtrise de Dionysos sur la nature sauvage, sont tenues en bride à la fois par le dieu Pan, figure axiale du tableau, et par Bacchus lui-même.

En tous cas, à l'époque, Dyonisos est parfaitement compatible avec notre immédiate stratégie : en contenant ses tigresses, il démontre sa maitrise sur la biodiversité, et intégre magistralement l'Ecologie dans sa gouvernance : il suffit maintenant à la ménade Marie Toussaint de se rallier à la liste de gauche, que va conduire Laurent Berger, (qui n'a plus qu'à se mettre au vin, et à enivrer les membres de LFI pour qu'ils se rendent à lui, comme Dyonisos à l'époque avec les Indiens) ! 
 
 

Le char de Dionysos ferme la marche. Le dieu se tient seul aux côtés de la Victoire dans la large caisse de son bige. Il est vêtu, sur une tunique bleu foncé aux manches ornées de galons dorés, de la grande robe rouge traditionnelle, de la pardalide maintenue par une ceinture dorée et d’un ample manteau pourpre, et il est coiffé de la mitre. Il tient de la main droite un long thyrse appuyé sur son épaule mais qui passe devant la caisse du char. 

A sa gauche se tient la Victoire aux ailes dorées repliées, à peine drapée dans un manteau bleu-vert : elle porte une palme et tient au-dessus de sa tête une couronne de laurier ornée d’une gemme. Dionysos tourne son regard vers la bacchante possédée qui court ou danse auprès du char en tenant un thyrse et un tympanon. C’est la nudité laiteuse, ombrée de rosé, de la Victoire qui domine le tableau. Ce groupe de trois personnages fermant cortège est courant dans les sarcophages à triomphe indien. On le retrouve dans deux mosaïques de Byzacene, dont le cortège ne comporte pas les éléments spécifiques d’un triomphe indien : celle d’El-Djem, où Silène a relégué la Victoire au second plan mais où la hacchante est dans la même position qu’à Sétif ; celle de Sousse, où la bacchante danse devant le char.

vous avez lu :  "la bacchante possédée" ? vous avez reconnu .... Mathilde Panot ? Vous avez compris comme en ce moment même que ce soit Zeus ; Jupiter ; ou Dieu cosmocrator, nous manipule avec une jubilation céleste ?

La représentation de la Victoire joue ici le rôle que lui a dévolu l’art officiel romain : elle incarne, auprès d’un Bacchus missionnaire invincible de la piété, la Virtus civilisatrice du dieu cosmocrator. Il est remarquable que les combats entre des fauves et des centaures, êtres mi-humains, mi-bestiaux, soumis à Dionysos au point de souvent traîner son char, soient situés dans les axes médians, notamment celui que forme la figure du dieu Pan : celui-ci relie les deux parties du cortège en tenant d’une main la bride d’une tigresse, de l’autre la chaîne de la reine captive. Ces combats se déroulent à la jonction des volutes d’acanthe issues de deux têtes barbues, végétalisées et coiffées du calathos qui, aux angles, donnent naissance aux rinceaux. 

car le Dieu Pan est là dans les coulisses, 
et fait en sorte que l'on rigole (jaune) de ce vaste marigot aux crocodiles

La bordure prolonge la signification du tableau en peuplant le rinceau de scènes symboliques de la victoire de Dionysos sur la nature sauvage ; de même, à l’entrée de la salle, la représentation de la chasse de Calydon, autre version du thème de la victoire sur la sauvagerie malfaisante, accueillait le visiteur.



Je reviens à la datation de l’ensemble avancée par M. Donderer. Elle se fonde sur l’observation des coiffures féminines : la liknophore est coiffée à la mode sévérienne, la ménade blonde également (on voit le chignon à l’arrière de la tête). Le chignon de la captive indienne semble remonter jusqu’à la couronne qu’elle porte : c’est la coiffure la plus tardive, qui permet d’avancer un terminus post quem au début du IVe siècle. Seul vestige connu d’un îlot, sans doute d’une vaste domiis, définitivement disparue sous le boulevard qui la longe, la mosaïque de Sétif ornait, nous l’avons vu, un vaste triclinium ; elle était entourée de deux larges bandes à motifs géométriques, pour les lits et la zone de circulation. L’organisation de l’espace, tout comme le style figuré, témoigne d’un très grand classicisme.

Beaucoup d’éléments du décor nous renvoient aux provinces orientales de l’Empire, en particulier le rinceau peuplé à fond noir, avec de grands mascarons. L’iconographie, singulièrement proche de celle de plusieurs sarcophages sévériens exalte la gloire du dieu conquérant, sa conquête civilisatrice, image de celle du pouvoir impérial, mais aussi la victoire de la sagesse que symbolise la grande dignité du Silène philosophe et éducateur, τροφενζ , ainsi que le dénomment les mosaïques de Néa Paphos.

ainsi donc, président comme une permanence, les trois vertur : Sagesse ; Force et Beauté


chers lecteurs, chères lectrices

Vous ne verrez plus les autres mosaîques dyonisiaques d'Algérie de la même manière !

vous ne verrez plus la préparation des Législatives de la même manière §

reste à savoir si Laurent est partant ?

ce serait une excellente nouvelle ! 

qu'il devienne (un peu) Dyonisos : 






il pourrait nous promettre ces six voeux




sinon,
Sétif, c'est aussi ces timbres :



grand merci à Mme Blanchard-Lemée Michèl !

il y aura une suite ... à Cherchell

... bientôt ! 


j'ai cherché des "bacchantes contemporaines"