Puisqu’on est au bord de la mer,
les hirondelles sont-elles de mer ? (non, ce seraient des sternes). Je les croyais inféodées aux endroits où vivent les vaches, motif elles mangent
les moustiques…. qui fréquentent les animaux, CQFD. Ici, pas de vaches, mais il
commence à y avoir des moustiques. Les estivants joueraient-ils le rôle dévolu
aux vaches dans les campagnes ? Il y a bien des hirondelles, elles
déboulent par dix groupées, poussant des cris stridents. Puis disparaissent
dans le ciel, à toute vitesse. Puis plus rien.
Sur le front de mer, sous les
balcons abrités, existent encore des nids. Faits de petites boules de sable prélevé sur la plage. Il suffit de se poster, et d’attendre patiemment. Voilà un vol à deux
qui passe une fois. Un couple ? L’une se retourne et passe à l’envers,
après un virage serré. Et d’un trait file vers le nid, elle l’a donc bien
reconnu, c’est le sien. Elle se pose, et disparait par l’orifice minuscule
dégagé en haut.
Dedans il doit faire tout noir.
Pas de télé. Un bébé ? Des œufs à couver ? On ignore ce qui se passe,
puis d’un coup la voilà qui sort. Parfois deux entrent à la queue-leu-leu et
ressortent une par une. Même question, que fabriquent-elles dedans ? Il
faut la patience du guetteur, le bras levé tenant l’appareil photo, pour saisir
l’arrivée, et le départ, rapides, brusques, inopinés.
en tous cas,
il y a encore des hirondelles.
pour combien de temps ?
René me fait découvrir le blog de
Michel Tarrier, qui se dit écodidacte.
Il a l’air d’avoir du caractère, (sans doute un sale caractère) ? Nous
partageons le même sentiment (rare) que la biodiversité en papillons d’un pays
traduit l’état physiologique de son environnement. Il a fait l’inventaire des
papillons du Maroc, (selon lui ils sont « sa
mémoire vive ») et observe le sur-pâturage des moutons, qui détruit
toute la végétation, et prive les chenilles de nourriture, aboutissant à leur
disparition pure et simple. Pourtant chez lui vivent les cousins de nos propres
papillons, fascinants car pas tout à fait pareils aux nôtres : notamment Machaon saharae, qui comme à Montalzat
dans le Tarn et Garonne pratique le hilltoping
des mâles sur certains monticules, et dont la chenille dévore les
ombellifères spécifiques à ces contrées désertiques : Devera chloranthus.
Je vais vous montrer
quelques-unes de ses photos dans un très prochain billet.
Même ici où l’urbanisation ronge
inexorablement tous les sites, banalise la végétation, et fait reculer les
biotopes méditerranéens originaux, l’impression est bien que l’activité humaine
s’étend sans limites et sans nuances. L’homme veut transformer la planète en
une immense zone urbaine plaquée de goudron, de béton, de zones d’activité,
d’immeubles d’habitation… et de panneaux de circulation. J’oubliais : les
routes barrées d’obstacles de plus en plus défensifs, pour empêcher les
voitures de rouler trop vite en ville.
des voitures il y en
plein partout !
et au milieu
volent les dernières hirondelles… !
peuvent-elles se révolter ?
(à suivre avec Michel Tarrier)