dimanche 12 janvier 2025

La maison des médecins, ou maison du docteur Bastin, Charleroi



Comme vous le voyez, je me suis remis aux vitraux : il en existe tellement de part le monde ! Le plus amusant, est le titre de cet immeuble de Charleroi, le même titre que celui de notre maison de santé, qui apparait comme le remède à la pénurie de médecins, en conduisant les survivants à se regrouper, de manière à retrouver un peu de chaleur humaine dans nos déserts médicaux !

La maison des médecins ou maison du docteur Jean-François Bastin, du nom de son commanditaire, est une habitation de style Art nouveau construite en 1908 à Charleroi. Elle est considérée comme une œuvre de l'architecte François Giuannotte, qui a réalisé nombre d'immeubles dans la même ville. Classée en 1993, elle se situe 40, rue Léon Bernus, au centre d'un ensemble de maisons de la même époque, classé comme ensemble architectural en 2010.



googlemap montre la porte en réfection actuellement

le grand vitrail au-dessus de la porte d'entrée éclaire l'escalier

La maison est construite en 1908 pour le docteur Jean-François Bastin (1867-1947), l'un des premiers radiologues de Belgique, amateur d'art et d'architecture. Il y a son cabinet médical, tout comme son fils, Frantz Bastin, également médecin, qui y demeure jusqu'à sa mort en 1958. D'où le nom : des médecins, mais ce n'est pas une maison de santé, et elle est transformée pour être louée en appartements, la mode planétaire du Bed and Breakfeast

La maison fut ensuite louée à la Société nationale des distributions d'eau, puis à un centre de guidance médicale. Abandonnée en 2009, elle est achetée en 2018 par l'historien de l’art et urbaniste bruxellois Antoine Struelens dans le but d’y aménager un espace culturel, ainsi que quatre chambres d’hôtes.

nous sommes en plein  Art nouveau

j'ai pu me procurer le plan :


l'arche principale du salon





Par sa disposition axiale —un hall central donnant accès à quatre pièces d'habitation— le plan reproduit le dispositif traditionnel des maisons bourgeoises à quatre façades, alors que l'immeuble est  mitoyen. Dans la partie droite se trouvent, en enfilade, le salon, la salle à manger et la véranda, entourée des vitraux que vous avez vu plus haut. À gauche du hall, une cage d'escalier placée perpendiculairement sépare une pièce avant et une pièce qui fut probablement l'office en relation avec les cuisines se trouvant au sous-sol.








Si nous revenons à la façade, asymétrique, elle se caractérise par sa polychromie et la grande variété des matériaux mis en œuvre. Elle se développe sur trois niveaux et quatre travées inégales, et est couronnée d'amortissements sphériques surplombant la corniche en bois. L'usage de la courbe y est omniprésent.

Les murs de briques jaunes sont entrecoupés de bandeaux de briques rouges et de pierres grises. Les châssis blancs se détachent par le jeu complexe des petits-bois courbes. La travée plus large de droite comporte à l'étage une grande baie circulaire intégrant un oriel en bois maintenu par des profils en fer forgés.


Des bas-reliefs en stuc couleur crème ponctuent la façade. Certains, comme ceux sous la corniche ou aux allèges des fenêtres du rez-de-chaussée, présentent des volutes, des fleurs ou des feuilles. Ceux de la travée centrale figurent le millésime « 1908 », deux guépards de profil et la coupe d'Hygie, symbole de la santé, qui, placé sous la fenêtre centrale du deuxième étage, fait référence à la profession du commanditaire Enfin, sous les fenêtres du deuxième étage, les bas-reliefs représentent deux artistes assis dans des médaillons. L'un est un peintre tenant sa palette, l'autre dessine sur sa feuille. Ils rappellent le lien étroit privilégié dans l'Art nouveau, entre l'architecture et l'artisanat.


Le fer forgé est utilisé pour la décoration de la porte d'entrée mais aussi des balcons.

Le verre coloré se retrouve dans le vitrail de l'imposte de la porte, mais aussi dans les fenêtres, où le verre translucide de couleur jaune, rose ou verte est présent dans les parties supérieure et inférieure, la partie centrale de la fenêtre étant réalisée en verre transparent incolore.



de l'intérieur, on devine la serre vers le jardin


de l'autre côté de la rue Bernus, il y a les jardins; 






Le chic est le jardin d'hiver, orné de vitraux des fenêtres au plafond, et qui permet d'admirer le jardin d'été trop froid en hiver, où surtout un médecin, est protégé au chaud, tout en voyant dehors.



les menuiseries sont toutes originales




j'adore le bow window

certes, il n'y a pas la mer,

pas le soleil, pas d'huile d'olive,

mais Charleroi est une superbe Ville Art nouveau




et il y a des médecins ! 


et des vitraux



c'était l'époque des maitres ferronniers


et des bijoutiers



l'écologie n'avait pas été inventée, le mouvement ne venait pas des Politiques

mais des artistes

et ils s'y connaissaient en Sciences Naturelles




les femmes ne se transformaient pas en pétasses

mais en papillons


on peut chez soi reconstituer cette ambiance :

par exemple, l'hiver et la neige froide


je n'arrive pas chez moi à éliminer totalement les araignées,

alors j'en ai rajouté dans tous les coins :



demain je joue les féministes

la peinture nous raconte l'histoire des femmes malmenées par les mecs ! 

et ça continue !