Profites en bien !
Combien de fois j’entends répéter
cette phrase, à la radio, à la télé ! C’est le carpe diem des latinistes revisité, une nouvelle doctrine de
vie, le secret de l’optimisme. J’ajoute une raison plus conjoncturelle :
nous sommes gâtés par la vie, nous qui profitons des avantages de notre société
occidentale, que nous nommons les acquis sociaux. La phrase qui désigne
cette situation, car il y a toujours une maxime justifiant tout, c’est « nous le valons bien »…
...le valons nous vraiment ?
Il nous arrive comme un remords
parfois. Nous nous disons que nous laisserons une planète abîmée à
nos enfants. Une dette impossible à rembourser. Des inégalités entre continents
telles que les plus pauvres risquent de (continuer) de nous envahir. Alors que
va être l’avenir ? Qu’allons-nous faire en 2040, (c’est tout proche),
quand Paris sera définitivement interdit aux véhicules-privés-de-carburant-fossile-épuisé ?
En 2050 (c’est tout proche) quand il fera 50° dans la capitale (privée d’eau
potable) l’été ?
Profitons ... de suite !
La meilleure façon de conjurer les effets négatifs d'un monde condamné est de profiter de suite des avantages qu’il est
possible de grapiller autour de soi
Prenez l’exemple du
Ministre de l’écologie,
placé devant la disparition programmée des carburants fossiles
... et la difficulté de
succéder à Nicolas Hulot ...
« François Goullet de Rugy, plus connu sous le nom de François de
Rugy, né le 6 décembre 1973 à Nantes (Loire-Atlantique), est un homme politique
français ». (sic). Par une succession de démarches brillantes et
opportunistes que je ne souhaite pas décrire puisque wikipédia le fait si bien,
il devient Président de l’Assemblée Nationale. Quatrième Personnage de l’Etat.
Héritier (à durée limitée) de l’Hôtel de Lassay. D’un logement de fonction, pas
très entretenu par un prédécesseur pourtant célèbre mais peu enclin aux travaux
immobiliers, fonction qui incombe habituellement à la conjointe-en l'occurence-quatrième-dame...
-...la conjointe, Emmanuelle Bouchaud, journaliste, conseillère régionale des Pays de la
Loire, où elle siège d'abord comme élue d'Europe Écologie-Les Verts puis du Front démocrate. Non ! Erreur, je me trompe de journaliste ! Je confonds les épouses ! Je fais erreur
puisque le 16 décembre 2017, François épouse, à la mairie du 7è arrondissement
de Paris, la journaliste de Gala, Séverine Servat. Ah cette fascination qu’exercent
sur les plus grands ces (belles) journalistes (du sexe féminin), accédant ainsi elles-mêmes aux plus hauts destins ! Ah, cette fascination pour les femmes d'imiter Valérie Trierweiler,
de partager vie et privilèges des plus grands des hommes illustres, et de pouvoir plus tard, au
cas où elles seraient virées, écrire leur biopic et révéler leurs secrets d’alcôve !
-"Nous avons reçu une fois
par mois des personnalités diverses, qui toutes avaient quelque chose à nous
apprendre, à nous dire, à partager, nous voulions faire entrer la société et
ses problèmes à l'hôtel de Lassay", confie la principale intéressée au
journal Le Point. On apprendra plus tard que Séverine invitait ses amis de Gala, faciles à éblouir, pour les convaincre de son ascension sociale.
Les femmes, toujours les femmes… !
Pour recevoir les people à l’Hôtel de Lassay, il faut une (jolie) femme. Pour recevoir
professionnellement, car la fonction exige d’être professionnel quand-même, c’est le
boulot de base après tout, il faut aussi une femme… diplômée il va de soi,
énarque c’est mieux encore, ancienne Préfète, donc chevronnée :
voilà surgie de l’ombre Nicole Klein, née le 29 février 1952 à
Boulogne-Billancourt.
Son parcours est atypique. Elle
débute comme documentaliste à la Documentation française puis elle entre à
l'ENA et passe à la préfectorale. Je vous la fais courte ... En mars 2017, elle est nommée préfète
de région et préfète de Loire-Atlantique, département marqué par le projet d'aéroport de
Notre Dame des Landes. Elle est nommée directrice de cabinet du ministre d’État,
ministre de la transition écologique et solidaire le 1er novembre 2018. Son époux, lui, parait inconnu ...!
Elle n’était apparemment pas invitée à manger du homard lors des réceptions à l’Hôtel
de Lassay !
Selon le média BFM, elle est
épinglée le 10 juillet 2019 par Mediapart. Son HLM (car par modestie elle
dispose d’une HLM) serait inoccupé depuis plus de 10 ans ... puisqu’aussi bien elle
disposait d’autres logements de fonction. Impitoyable, le Ministre de Rugy (qui comme Zeus dispose de la foudre), la vire le 11 juillet.
Elle se venge illico, prétendant qu’il l’a sacrifiée pour faire oublier ses
propres turpitudes, à lui. Bonjour la solidarité, on ne se serre pas les coudes
là-haut, les homards se pincent dans le vivier !
Ah oui, c’est quoi ces histoires de homards ?
Le 10 juillet 2019, Mediapart
révèle que lorsqu'il était président de l’Assemblée nationale, François de Rugy
a organisé pour lui et sa femme (l’actuelle) plusieurs dizaines de somptueuses
soirées privées dans sa résidence administrative de l'hôtel de Lassay, en ayant
recours au personnel de l'Assemblée nationale ainsi qu'à du matériel et à des
consommables (notamment de grands Bordeaux, collectionnés par Chaban Delmas dans les caves de
l’Assemblée). De Rugy évoque un devoir de représentation et met en cause
l'impartialité du site d'information. Dans un autre article, publié le
lendemain, Mediapart fait état de dépenses s’élevant à 63.000 euros pour la
rénovation de son logement de fonction. Il est aussi mis en cause pour un dîner informel sur fonds publics avec des lobbyistes, pour lequel il a fait en
sorte qu’il n’apparaisse pas « dans l’agenda public ».
la seule photo que j'ai trouvée sur internet de la salle à manger de l'hôtel de Lassay. Je me méfie, car il n'y a pas de table : sans doute devrais-je lire davantage Gala ? |
La défense du Ministre est
imparable : bien que Breton, il n’aime pas le homard. Pas davantage le
caviar soit dit en passant... et le champagne... lui donne mal à la tête ! C’est comme nous un homme simple. Il se contente de
moules-frites, avec une ou deux bières pression fraiches, et s’éclate avec modestie. A ce propos, vous savez
comment ça se passe ? Le Chef (désoeuvré par la rigueur qui règne dans les cuisines) vient voir Séverine : -« Madame la
Ministre, mon cousin nantais m’a réservé quelques grands homards. Prix d’ami.
Très frais, que fait-on » ? Séverine le soir à François –« François-chéri, le Chef peut nous avoir 40 homards géants, on pourrait inviter nos amis » ?
François –« Séverine-chérie, tu as le feu vert, tu sais que je n’aime pas le homard, mais ça fera plaisir à nos amis, vas-y, profites en bien ».
Voilà prononcée la maxime :
profites en bien !
Voilà l'origine d'un drame
C'est l'histoire d'un homme qui veut faire
plaisir à sa femme-chérie, qui veut faire plaisir au Chef de l’Hôtel de Lassay, sollicité par un cousin nantais, qui a des homards géants à fourguer...
Il n’aime pas le
homard mais veut honorer ses amis...
...et des jaloux aigris (pas invités) lui reprochent de dépenser l’argent public !
Je vous le dis :
on vit dans un monde de mesquins !
Vous qui êtes en
vacances, profitez en bien
Vous qui ne l’êtes
pas, profitez de circuler en voiture, tant que cela reste autorisé, à Paris
Tout est question de
relativité :
il y a toujours moins
bien loti que soi :
C’est en bas qu’il
faut regarder :
voyez : les
homards par exemple
Comment font-ils donc pour profiter de la vie ?
PS : mes beaux homards dans la peinture
-quand on n'a pas de homards, on s'éclate avec des gambas