Jésus dessine sur le sol |
J'interromps tous mes programmes pour la déclaration de François ce lundi 6 février : j'ai bien écouté, il rage d'une colère froide, avoue avoir été déstabilisé, avoir du passer 5 jours pour rassembler les agendas soigneusement conservés depuis 36 ans (il y a longtemps que j'ai jeté les miens), s'excuse d'avoir troublé les Français, et brise le silence.
Au moins, il donne sa version, très crédible : il parait tel qu'il est, un Mec-Bien, pas grand monde ne moufte des journalistes devant lui, devant des pratiques maintenant surannées des usages de nos Parlementaires, qu'il va falloir définitivement supprimer. Pénélope était bien salariée, déclarée, imposée, bien payée au salaire moyen de 3677,73, vive les époux qui rémunèrent leur épouse à ce niveau correspondant à leur diplôme de sortie d'études supérieures ! Et devant le risque que la moitié des Français ne puisse affirmer leur point de vue dans l'élection présidentielle.
Comme le passé me sert à décortiquer le présent, je pense aussitôt à Saint-Jean (8,1-11), et à la parabole de la femme adultère.
Attention ! il ne s'agit pas de Pénélope, c'est une comparaison d'un autre ordre, toute faute avouée étant à-demi pardonnée dit-on !
Attention ! il ne s'agit pas de Pénélope, c'est une comparaison d'un autre ordre, toute faute avouée étant à-demi pardonnée dit-on !
Voici l’histoire d’origine telle que la raconte Saint-Jean :
"Jésus s'était rendu au mont des
Oliviers ; de bon matin, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à
lui, il s'assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui
amènent une femme qu'on avait surprise en train de commettre l'adultère. Ils la
font avancer, et disent à Jésus : «
Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère. Or, dans la Loi,
Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu'en dis-tu ? » Ils
parlaient ainsi pour le mettre à l'épreuve, afin de pouvoir l'accuser. Mais
Jésus s'était baissé et, du doigt, il traçait des traits sur le sol.
encore les traits au sol de Pieter van Lint |
Nicolas Poussin, toujours les traits au sol |
il a écrit des trucs, on voudrait savoir ! |
Comme on
persistait à l'interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui
jeter la pierre. » Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le
sol. Quant à eux, sur cette réponse, ils s'en allaient l'un après l'autre, en
commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme en face de lui. Il
se redressa et lui demanda : « Femme, où
sont-il donc ? Alors, personne ne t'a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. »
Et Jésus lui dit
: « Moi non plus, je ne te condamne pas.
Va, et désormais ne pèche plus. »
Evidemment ce qu’omet de dire Jésus, grand sage, c’est qu’une
femme n’est adultère que dans la mesure où elle trompe son mari certes, mais
avec un autre homme. Ce dernier est a priori disculpé dans la mesure où tout le
monde considère que pour lui pécho une meuf , inclus la meuf d’un autre est un exploit. Il arrive
même qu’il s’agisse de la meuf d’un copain. L’exploit est de ce fait un peu
altéré; C'est encore pire s'il s'agit non plus d'un copain, mais d'un ami. Là si l'épouse est coupable, l'ami aussi, il peut mériter la mort donnée par le mari légitime : il bénéficiera de circonstances atténuantes : comme crime d'amour !
La morale est tellement fragile aujourd'hui, qu'elle nécessite de bien réfléchir au sens et au
contre-sens, ce qui est bon pour l’un devient mauvais pour l’autre.
Jésus
conclut en proposant que quand il y a erreur, on ne persévère pas,
c'est déjà pas mal !
Je conserve pour ma part
toute mon estime pour Ulysse
pas de souci : Thomas a été le premier à vérifier quand c'est bon c'est bon ! |
il Guercino (1591-1666) les visages sont étonnamment contemporains ! |
Harrich Jobst Nürnberg 1580-1617 |
PS : il faudrait relire : "La femme adultère" d’Albert Camus (Nouvelle n°1 du recueil :
L’exil et le royaume, Gallimard, 1957, Folio n° 78, 34 pages)
pour lire la déclaration de salaire et fortune d'Ulysse :