Ainsi donc François continue d’avancer,
pendant que François, lui, va déjeuner (en froid ?) avec Manuel remonté.
François, (adoubé), n’a pas fini de se faire critiquer, déjà de toutes parts
tombent les boulets : libéral (non, pire : ultra). Conservateur. (non, pire, ultra).
Destructeur, la Sécu n’a qu’à bien se tenir, le modèle social n’en n’a plus que
pour quelques mois : avec la TVA, (autrefois sociale), c’est le bouquet, les classes moyennes, déjà éprouvées, définitivement ruinées ? Quant aux fonctionnaires, à 39 heures, ne vont-ils pas craquer ?
Nombreux étaient ceux qui, du
temps de Monsieur Boileau (1636-1711, que c’est dépassé !) frondaient
Monsieur Molière, triomphant de sa comédie, l’Ecole des femmes.
Je propose à notre
nouveau futur François
ce poème de Boileau,
pour le réconforter :
En vain mille jaloux esprits,
Molière, osent avec mépris
Censurer ton plus bel ouvrage :
Sa charmante naïveté
S’en va pour jamais d’âge en âge
Divertir la postérité.
Que tu ris agréablement !
Que tu badines savamment !
Celui qui sut vaincre Numance,
Qui mit Carthage sous sa loi,
Jadis sous le nom de Térence (1)
Sut-il mieux badiner que toi ?
Ta muse avec utilité
Dit plaisamment la vérité.
Chacun profite à ton école :
Tout est beau, tout est bon,
Et ta plus burlesque parole
Est souvent un docte sermon.
Laisse gronder les envieux ;
Ils ont beau crier en tous lieux
Qu’en vain tu charmes le vulgaire,
Que tes vers n’ont rien de plaisant :
Si tu savais un peu moins plaire
Tu ne leurs déplairais pas tant.
Herbert Draper pendant qu'Icare s'écrase au sol consolé par ses meufs désolées... |
...la fortune sourit toujours aux audacieux |
(1) oui, je dois préciser que Térence est un poète comique latin, né en 190 (que c'est loin), mort en 159 (oui c'est avant Jésus-Christ), esclave affranchi, il fut admis dans le cercle de Scipion l'Africain le Jeune et de Lélius. Ce n'est pas une raison parce qu'il reçut leurs conseils pour que l'on attribue ses oeuvres à ses protecteurs.
Boileau avait une indépendance de caractère assez forte pour donner des leçons à Louis XIV : consulté sur des vers que l'imposant monarque soumettait à son jugement : -"Sire, lui répondit-il, rien n'est impossible à votre majesté ; elle a voulu faire de mauvais vers, elle a parfaitement réussi".