Craponne

Je vous ai mis l’eau à la bouche en évoquant Craponne et l’aqueduc de Pont de Crau, mais n’ai pas eu la place de vous montrer une seule photo. Nous sommes en 1554, et un gentilhomme né à Salon, Adam de Craponne, se découvre une vocation romaine : réaliser un canal.  Nous sommes en Provence, l’aigo es d’or, et apporter l’eau en quantité, en ouvrant un canal de 60km à travers la Crau, est une œuvre à fins multiples : arroser les terres d’abord ; mais aussi permettre la création de moulins, nous y voilà encore,  et donc d’industries ; aider aussi au transport.

Je vous passe les déboires techniques, juridiques, financiers d’une telle réalisation, de droit privé qui plus est, dont l’âge canonique en fait un des plus vieux ouvrages de France : c’est l’œuvre Générale de Craponne.

Au cours de la création de la rocade de Pont de Crau, nos collègues de l’Equipement ont cassé l’aqueduc, mais en ont fait du coup le centre d’un rond-point comme on les affectionne : à la suédoise. Jamais on n’a aussi bien vu l’ouvrage, avec son radier suspendu et sec, rassurez vous l’eau passe toujours mais en siphon dans des grosses buses de ciment.

Comme je vous ai parlé de l’aqueduc romain sans vous le montrer, le voici : la section paraît toute petite : il ne s’agit que d’alimenter des thermes, des fontaines, et de faire boire une ville, rien de comparable avec l’irrigation des terres agricoles !

Tout près, les prés sont d’un vert intense, et la flore qu’affectionnait Van Gogh pousse naturellement dans les fossés : l’iris pseudacorus, et l’aristoloche qui nourrissait autrefois Thaïs hypsipile.

Si vous méfiant de la dette grecque, vous vouliez investir dans une oeuvre de longue haleine,

je puis vous procurer quelques actions comme celle-ci, à prix d'ami

il suffit de demander !

 
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http://mesamispapillons.blogspot.fr/2011/01/thais.html