lundi 16 mars 2015

19è l’Union : les plus forts


les frères Pradelles

On nous parle au cinéma des frères Dardenne. Il y a eu les frères Karamazof. J’ai découvert les frères Pradelles, Bernard et Gérard.

Facile : je me balade dans le salon. Je vois (de loin) un thonier. Marqué G V. Pour un breton, de suite le cœur s’arrête, surtout quand on est comme moi, émigré en terre (étrangère) du cassoulet : Bretagne sud, le Guilvinec, j’ai bien connu Madame la Maire du Guilvinec, quand elle se plaignait du triste sort que la Civilisation moderne faisait à ses chers marins … du Guilvinec. Je revois des tas de langoustines roses toutes fraiches sur les assiettes avec leurs pinces ! Le pays des merveilles !




Qui donc a pu concevoir un modèle pareil, énorme car au 1/10è ? Une échelle presque aussi exigeante que mon cher 1/7è, qui exige que tout détail soit la reproduction minutieuse de la réalité ? Les lettres sont du modèle « à crochets » comme il se doit, pour favoriser une bonne pêche ! Voilà des modélistes qui connaissent les usages !

Je vais vous dire le détail qui change tout : m’exerçant au monde des poupées qui est réduit au 1/12è, quand j’ai construit (sans imprimante 3D)  ma remorque de camping derrière ma limousine, j’ai bien dû réaliser une bonbonne de gaz : il faut que la bonbonne soit peinte en bleu moucheté ; Il faut un dessous circulaire troué. Et surtout, le robinet laiton (fonctionnel) et le must, un vrai détendeur !


Il existe deux bonbonnes sur le toit du thonier, l’une raccordée, l’autre prête au cas où la première serait vide. Je me jette dessus : tout est parfait ! Le raccord hexagonal est fait à partir de 2 écrous juxtaposés, le tout enduit de résine imprégnée de fine limaille de laiton ! Du moins est-ce Bernard (sauf si c’est Gérard) qui m’explique tout ça : -« la première pièce, je l’écarte, elle n’est pas parfaite ! je la mets de côté, mais ne la jette pas, elle pourrait servir ? Quand je fais la seconde pièce, je la mets de côté aussi, je ne la jette pas, on ne sait jamais ! Si et seulement si la troisième pièce est parfaite (et qu’elle me plait) je la mets en place, c’est la bonne » !

Vous me connaissez : -« alors la première version, ou mieux encore la seconde, vous accepteriez de me les donner, je m’en satisferais sûrement » ?

Vous connaissez les hommes : il me regarde dans les yeux : pas de réponse !

Je n’ai qu’à m’y mettre moi-même !



















Petit à petit, Bernard, (sauf si c’est Gérard) me démonteront tout (car tout se démonte) et après avoir photographié la cabine depuis l’extérieur, je pourrai avoir un détail de la serrure, le ressort tiré d’un ressort de briquet, celui qui applique la pierre sur la roue dentée. Des cabillots tournés au tour. Du levier à ressort qui commande le cabestan. Les poulies débrayables ; le crabot. La table à cartes se replie comme en vrai, la radio fonctionne et vous annonce un coup de vent sur Ouessant ! Mieux vaut rester à terre, -« la langoustine ne rapporte plus le prix du gas-oil » !

























la table à cartes déployée, les cartes et le panneau des pavillons 

On peut coucher à l’avant, en passant par un poste d’équipage adorable sur le pont, avec tous ses rivets (il n’en manque pas un seul). Le caillebotis de l’arrière est démontable et parfaitement ajusté. Si la mer rentre, pas de souci, des dalots s’ouvrent pour évacuer les embruns. L’hélice est solidement chevillée à une quille qui permet l’affalage à marée basse, des béquilles latérales garantissant l’assiette.





















en mer, ce n'est jamais trop costaud





















Ah oui ! Le modèle n’est pas terminé ! Manquent les tangons qui vont permettre la pêche à la ligne. Et le chalut de côté, pour tirer un coup de filet. Manquent les voiles, j’imagine les coutures et les ralingues. Le tout s’éclaire, j’imagine le bruit du diesel, et la fumée au démarrage.











Bernard et Gérard (à moins que ce soit le contraire)

J’ai hâte de voir les langoustines …échelle un dixième

Est-ce qu’on va pouvoir les manger ?

Je vous déclare

Bretons d’honneur

Respect !

J’ai repéré une différence entre eux : c’est Bernard qui manie l’ordinateur
Gérard préfère bosser sur les détails techniques

(sauf si c’est le contraire ?)