Le Figaro du samedi est une somme
de littérature : pensez, pour 5,8€ (c’est cher mais c’est une seule fois
par semaine) on a le Journal du week-end avec ses nombreux suppléments, le
Figaro Monsieur, celui de Madame, et le must, le programme de télé de la
semaine !
Je trouve toujours quelque chose
d’inhabituel, en dehors de ce que l’on nous raconte sur l’Agriculture
française, à cause du salon de Paris, sujet dont à vrai dire on ne nous parle
qu’une fois par an…
Et pour la première fois de ma
vie, j’entends parler de la Bolivie. De la ville Sucre, sans omettre l’altiplano
de Potosi, une des plus hautes ville au monde, au motif que dans le coin, une
falaise é-nor-me est remplie de traces de pas de dinosaures… à tel point qu’un
parc (d’attractions) a été construit. Il se nomme en mémoire de Spielberg Parque cretacico (en Espagnol). Le site
est Cal Orock’o, une falaise quasi
verticale de 1500 m de long et 200 m de haut. Douze mille empreintes relevées.
465 individus, la plus grande trace d’empreintes de dinosaures au monde !
Le plus bizarre est que ces
traces ne soient pas horizontales : elles ont été faites il y a 68
millions d’années, et le temps a passé tellement que des plissements ont rendu
vertical ce qui était horizontal. Depuis en effet, la dérive des continents a
fait son œuvre, créant des cataclysmes nombreux et variés qui expliquent aussi
nos plissements des Pyrénées.
Pour être plus précis, on peut
observer la trace ininterrompue sur 500 m d’un petit tyrannosaure.
On reconstitue l’histoire des
traces : nous sommes donc à l’horizontale dans une espèce de boue. S’y
promènent nos dinosaures, laissant leurs empreintes de pas derrière eux. J’imagine qu’il
pleut. Que la poussière mouillée se transforme en boue qui recouvre et bouche
les traces. Le processus recommence. Ca sèche et ça déssèche, et la tectonique
nous redresse le tout, empêchant les successeurs des dinosaures disparus de
souiller la roche friable.
L’exploitation de la falaise pour
faire du ciment stoppée, on se retrouve devant un mille-feuilles de traces qui
change tout le temps au fur et à mesure que les glissements de terrain érodent les
couches qui s’écroulent et transforment le site à tout instant.
«C'est tout simplement incroyable», explique Maria Teresa Gamón,
guide en chef, alors qu'elle inspecte les dégâts. "Nous voyons tout le temps des empreintes de pas et des fossiles
frais, nous en perdons, nous en trouvons, cela change tout le temps." J’ai
extrait ces propos du journal local que je me suis procuré et ai traduit bien
évidemment, bon exercice linguistique pour le séjour prochain en Catalogne !
Le Parque Cretácico, ouvert en
2006, se trouve plus haut sur la colline, avec un musée, de vastes maquettes de
dinosaures et des rugissements de films de catégorie B diffusés par haut-parleurs. Mon témoin oculaire poursuit : -« Ce n'est que lorsque j'arrive à la plate-forme d'observation, à
150 mètres de la paroi rocheuse, qu'elle commence à devenir merveilleusement
réelle - une vue panoramique de la préhistoire. Mes yeux ont besoin de
s'ajuster. Cal Orko est un vaste puzzle optique qui nécessite du temps pour le déchiffrer. Ces points, traits et trous comme des empreintes de chevaux de
grande taille ne sont pas des conceptions aléatoires - ce sont des sémaphores
solides qui expliquent la vie au Crétacé . (ma traduction est assez littéraire comme vous le voyez). Les visiteurs ne sont
normalement pas autorisés à monter au mur, mais avec l'exploitation minière
temporairement suspendue, on me donne un accès rare poursuit le visiteur.
L'immense face rocheuse vertigineuse est légèrement écrasante, dans la
poussière et la chaleur brûlante. Maria, l'assistante des paléontologues,
utilise un miroir pour transformer les rayons du soleil en projecteur, en
choisissant des pistes spécifiques ».
C’est très explicite, du vécu à l’état pur,
Je vais ainsi avoir du temps pour monter mon voyage à Potosi
ce n’est pas une urgence !
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