…fais ce qui te plait ?
tu parles ! ... survis surtout comme tu le peux !
C’était bien le moment de voir le
film de Christian Carion, un ancien de l’Agriculture, connu pour son film « une Hirondelle a fait le printemps », (quatorze ans déjà avec
Mathilde Seigner, et naturellement Michel Serrault). Cette fois ci les acteurs
sont toujours ceux qui nous touchent, la même Seigner quatorze ans plus tard
(elle tient un bar de campagne et est la parfaite épouse du Maire), et puis
tous ceux rassemblés ci-dessous. Le premier rôle c’est un Allemand polyglotte,
opposant à Hitler donc chassé par les Allemands. Il parle Allemand et est donc
emprisonné par les Français, toujours prompts à mettre en tôle les héros pourvu
qu’ils aient un faciès ne leur plaisant pas (je parle pendant la guerre de 40
bien entendu). Il parle un Anglais parfait.
Il devient copain avec un Ecossais bien sympathique,
Mattews Rhys, qui finit, pris par une patrouille Allemande qui filme l’humiliation
des captifs, par revêtir l’habit écossais de ses ancêtres tués en France en 14,
et à jouer la cornemuse conservée pendant 26 ans par Laurent Gerra. Bêtement
tué lui aussi. Pour rien, caprice du réalisateur des films de propagande
allemand. Quel salaud ce mec !
Le sujet, c’est l’exode, en pleine période des moissons.
Occasion de rappeler le bouquin d’Éric Alary :
« L’Exode, un drame oublié »
dont ceux nés dans les années après 40 comme moi ont encore dans les oreilles
les histoires racontées par des parents qui eux l’ont vécu : Huit à neuf
millions de réfugiés civils sur le sol français en mai-juin 1940, 10 000
personnes tuées par les bombes et les mitraillages des avions allemands Stuka,
90 000 enfants perdus recensés par la Croix-Rouge internationale : la grande
peur collective du peuple français fut un événement cauchemardesque que le
terme biblique d’« exode » servit à qualifier.
L’exode a blessé et tué sans
distinction, il a frappé des villes et des villages et fait exploser des
familles ; il a touché les personnes au plus profond d’elles-mêmes ; il a
traumatisé et humilié des millions de Français qui voulurent l’oublier. L’exode
fait partie des plaies mal cicatrisées de notre mémoire nationale.
Aujourd’hui, les convois à pied
des réfugiés accourant vers l’Europe et butant sur les barbelés tout neufs
érigés aux frontières nous rappellent cette histoire : c’était nos
parents, les réfugiés ! Et les victimes des Stuka qui les mitraillaient
ressemblent trait pour trait aux morts du Bataclan.
Que l’Histoire ne se répète pas
et pourtant
ça y ressemble tellement
nos anciens conduisaient leurs chevaux pour porter hommes, femmes,
enfants, matelas et victuailles !
les nouveaux réfugiés n’ont même plus
les chevaux de nos parents
un film magnifique !
et puis la musique
d'Ennio Morricone
reconnaissable entre toutes
de lentes mélodies poignantes sur un fonds grave
http://www.deezer.com/album/11421562
du Morricone quoi !