Il fallait absolument relever l’échec du 18 juin : nous sommes près d’un mois plus tard : il faut retourner vers le sud, maintenant que la Garonne est calmée. Revoir Saint-Béat autrement qu’en peinture, constater les dégâts des rez-de-chaussée encore remplis de boue. Des champs pleins de limon qu’on dirait abandonné par le Nil. Des chablis entassés partout sur les berges, avec les pelles mécaniques qui les mettent en tas pour les brûler. L’érosion des méandres a plusieurs fois coupé la route, encore soumise aux feux rouges de la circulation alternée. Même à l’ancienne frontière, à Fos, la Garonne a mangé son lit, et oblige à circuler à contre-sens au pied de la falaise. Entrés en Espagne, la situation ne s’arrange pas, tant le lit est encombré de cailloux énormes, qui ont joué comme autant de masses de bull-dozer pour entailler les berges. La route est coupée de-ci-delà, partout des pelles mécaniques énormes s’activent pour remettre les berges en ordre. On comprend que la situation a été et reste grave.
Enfin, nous atteignons Les, le centre commercial Boya a été épargné, et les Français achètent le whisky en bouteilles géantes. Bon, la vie ici a poursuivi son commerce industrieux, le porto coule à flots, accompagné de Sangria qu’on achète en bidons de 20 litres .
Er Occitan ré-ouvrait aujourd’hui, ce qui explique qu’il reste des tables vides. La carte a changé, c’est la carte d’été, différente, plus ouverte aux légumes, à la légèreté, et à de nouvelles surprises.
Il y a des merveilles, ce consommé à la tomate avec de petits morceaux d’anchois ; un autre avec des coques qui vous envoient dans le palais un goût d’iode d’Atlantique et même des salicornes. Du tartare de poulain avec son cornet de frites ! Du magret de canard. Les lamelles de chair d’esturgeon sont présentées différemment mais restent un délice. Les hommes (va savoir pourquoi) se rejoignent sur un duo Terre-Mer : terre, la viande moelleuse d es pieds de porc croustillante et croquante, associés à des muscles de coquilles Saint-Jacques qui sentent la mer. Je n’ai pas de mots pour qualifier cette merveille.
la nouvelle présentation de la chair d'esturgeon |
des grains de chocolat pour corser le magret ! |
terre au centre ; mer de part et d'autre ! |
Il reste des moments exceptionnels dans la vie. Les bâtisseurs de Er Occitan se sont méfiés de la Garonne qui partage Bossost en deux :