lundi 1 avril 2024

J’ai racheté le Dufy d’Alain D. !



J’admire et respecte Alain Delon comme nous tous, je suis avec passion la terrible bagarre avec ses futurs héritiers, je le fais d’autant plus qu’ayant sept ans de plus que moi, Alain est soumis au risque de mourir (avant moi), ce qui me rassure (un peu) au cas où il partirait …un jour ?

J’ai suivi sans vous en faire le compte-rendu les merveilleux objets de sa vente chez Bonhams du 22 juin 2023, à Paris, Avenue Hoche, et me flatte aujourd’hui de vous annoncer l’heureuse nouvelle : j’ai racheté (en sous main) son Dufy !

C’est toute une histoire !

Voici le récit de Bonhams :

Paris - « J'ai acheté mon premier dessin, en 1964 exactement, à Londres. » déclare Alain Delon qui aujourd'hui a décidé d'ouvrir ce jardin secret qu'est sa collection et qu'il cultive depuis plus de soixante ans. Il ajoute : « Au fil des années, j'ai acquis des dessins, des tableaux et des sculptures qui ont su m'émouvoir, me parler et même parfois me consoler. Ces œuvres m'ont accompagné pendant de nombreuses années et ont fait partie de ma vie. » 

Soixante ans plus tard, j'ai réalisé son rêve !

Aujourd'hui, il dévoile ces chefs-d'œuvre au monde entier à travers une exposition itinérante aux Etats-Unis, en Asie et en Europe organisée par Bonhams Cornette de Saint Cyr en mai et juin 2023.

Après une tournée internationale d'abord à Bruxelles les 19 et 20 avril, New York du 5 au 9 mai, puis à Hong Kong du 24 au 27 mai et enfin à Genève du 1er au 3 juin, Alain Delon, 60 ans de passion sera présentée au feu des enchères par Bonhams Cornette de Saint Cyr le jeudi 22 juin dans les salons de l'avenue Hoche.

Riche en œuvres sculptées et avec un beau corpus de dessins de la Renaissance italienne et de rares feuilles des grands maîtres français du XIXe siècle, la collection d'Alain Delon est composée de 80 chefs d'œuvre des plus grands noms de l'Histoire de l'Art : Véronèse, Beccafumi, Corot, Delacroix, Millet, Dufy, Gleizes et bien d'autres pour une estimation globale de 4 à 5 millions d'euros. 

c'est pour vous montrer le style de Dufy

Anouchka Delon, sa fille déclare : « Ces œuvres merveilleuses ont bercé mon enfance. Aujourd'hui, je suis infiniment heureuse que le monde les découvre, après toutes ces années passées dans l'intimité de la collection de mon père. Je sais qu'elles ont été pour lui de fidèles compagnons, qu'elles lui ont procuré des joies immenses. Aujourd'hui, et c'est le destin de toute œuvre d'art, elles vont partir vers de nouveaux horizons, rejoindre d'autres collections. Je souhaite de tout cœur qu'elles soient regardées avec autant d'amour qu'elles l'ont été ces soixante dernières années. » 

Arnaud Cornette de Saint Cyr, Président de Bonhams Cornette de Saint Cyr à Paris, a commenté : « Alain Delon est un vrai, un immense collectionneur. Son œil instinctif le guide infailliblement vers les chefs-d'œuvre, de ses premiers dessins anciens aux grands Maîtres Modernes. Il fait fi des modes, n'écoutant que son émotion, le dialogue intime qui se met en place avec ces grands créateurs. C'est aussi pour cela qu'il a d'abord aimé le dessin, la force de la ligne pure, la plus proche de la pensée de l'artiste et de ce jaillissement créatif. Patiemment, il a fait dialoguer, entre eux, à travers ses choix, les plus grands peintres, les plus grands sculpteurs. C'est pour nous un immense honneur de présenter ce sublime ensemble. » 

Pierre Cornette de Saint Cyr déclarait en février 2007 : « Il faut que je vous confie un secret : sa vraie famille en art, ses trois amis, sont Delacroix, Géricault et Millet... et il leur reste fidèle, comme toujours... »

toujours Dufy, toujours Paris

Parmi les Maîtres Anciens italiens, on remarque un petit dessin double face à la plume et lavis de bistre de Domenico Beccafumi (vers 1486-1551) représentant au recto Saint Antoine et au verso des Femmes agenouillées (estimation : 50 000-80 000€). Siennois, à peine plus jeune que Raphaël, Beccafumi a été dès l'enfance enclin au dessin. Plus tard, à Rome, il copia les peintures de Michel-Ange et de Raphaël ainsi que les œuvres antiques : il devint « fier dans le dessin, fécond dans l'invention, très séduisant par la couleur ». Rentré à Sienne, il éblouit ses contemporains par ses dons jusque dans le tracé de ses perspectives. Le vénitien Paolo Caliari dit Veronèse est également représenté avec un exceptionnel Saint Georges terrassant le dragon à la plume et à l'encre (estimation : 40 000-60 000€). 

Plusieurs feuilles de Jan Josefsz Van Goyen (1596-1665) seront proposées aux enchères dont Paysage d'hiver, aquarelle sur pierre noire de 1626. Peintre paysagiste et graveur très doué, Jan van Goyen incarne l'âge d'or néerlandais, avec ses représentations précises de la vie animée villageoise (estimation : 30 000-50 000€). 

Perpétuel itinérant, Camille Corot (1796-1875) séjourne à Rome, parcourt la province française de long en large, se rend en Suisse, aux Pays-Bas, puis en Angleterre. Habitant une partie de l'année à Ville-d'Avray, il peint abondamment, avec la notion la lumière crée la vie, ce qui fait de lui un précurseur des impressionnistes. Gênes, les Apennins est une délicate huile sur toile de Corot de 1834 estimée 100 000-150 000€. 

Cheval arabe attaché à un piquet, d'Eugène Delacroix (1798-1863) est une huile sur toile de 1825 réalisée après la série inspirée des événements de la guerre d'Indépendance de la Grèce, et avant sa mythique La Liberté guidant le peuple (estimation : 400 000-600 000€). Une belle aquarelle d'un Chef arabe (Maroc) réalisée en 1832, date de son voyage au Maroc alors qu'il accompagne l'émissaire du roi Louis-Philippe, le comte de Mornay (estimation : 50 000-80 000€). 

Quatre œuvres signées Jean-François Millet (1814-1875 sont proposées dans la vente dont Jeunes filles à Barbizon ou Paysannes au repos, vers 1850 (estimation : 200 000-300 000€) et La Laitière normande, dessin au fusain estimé 100 000 à 150 000€. Le thème de la laitière normande remonte à la jeunesse de Millet qui l'a traité tout au long de sa vie. Ce dessin date des années 1847-1849, époque à laquelle Millet traite les sujets paysans.

La plage de Sainte-Adresse, 1906 de Raoul Dufy (1877-1953) est l'un des lots phares de la vente. Sainte-Adresse devint au tournant des années 1860, la station balnéaire du Havre, attirant de nombreux touristes. Parmi les premiers artistes venus peindre la baie, Eugène Boudin, Johan Barthold Jongkind, et Claude Monet firent de ce lieu de villégiature un lieu incontournable de la peinture (estimation : 600 000-800 000€). Sainte Adresse est pour moi la villa extraordinaire des cousins P., venus d'Italie mettre en place leur art des carrelages. "En voiture Simone"... plaisait-on alors ! , Vit toujours Alain à Rouen ex Président de la Chambre de Commerce pour qui j'ai un durable respect, et qui a hérité du voilier de l'ancêtre Capitaine au long cours, voilier que je n'ai jamais vu, mais je me console avec mon Seagull au 1/10ème!

 

"Avant de découvrir le chef-d'œuvre de Matisse Luxe, calme et volupté lors du Salon des Indépendants de 1905, Dufy avait travaillé dans un style impressionniste, connaissant déjà la technique divisionniste utilisée, après avoir vu la grande exposition de Signac à la Galerie Druet en décembre 1904. Rendue par une mosaïque de pigments purs et libérée de toute représentation descriptive, c'est l'étonnante utilisation de la couleur par Matisse, plutôt que la technique néo-impressionniste, qui frappe Dufy le plus profondément et qui révolutionna son style par la suite. Vingt ans plus tard, Dufy reconnaît cette dette envers Matisse et l'effet catalyseur sur sa peinture : « toutes les nouvelles raisons de peindre, et le réalisme impressionniste ont perdu tout leur charme pour moi, lorsque j'ai contemplé le miracle de l'imagination qui avait pénétré à la fois la ligne et la couleur. Je compris immédiatement le mécanisme de la nouvelle peinture » (D. Perez-Tibi, ibid, p. 19). 

"En 1905, Dufy était revenu dans sa ville natale pour une courte période après plusieurs années passées à Paris. Doué d'un talent prodigieux dès son plus jeune âge, il s'inscrit à quinze ans dans une école d'art locale, mais obtient rapidement une bourse municipale pour étudier à l'École des Beaux-Arts de Paris. Dufy se montre cependant réfractaire à la formation académique qu'il y reçoit et, en 1903, décide d'exposer pour la première fois au Salon des Indépendants, un salon d'avant-garde, travaillant principalement dans un style dérivé des impressionnistes jusqu'en 1904. Appartenant à la génération qui suit Eugène Boudin et Claude Monet, Raoul Dufy fait partie d'un groupe d'artistes havrais qui émerge à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, parmi lesquels on trouve Othon Friesz et Georges Braque. 

L'année 1905, et plus particulièrement l'expérience transformatrice du paysage arcadien de Matisse, provoque un changement décisif dans la peinture de Dufy. Tout en revenant à des motifs familiers tels que les ports et les régions côtières de son enfance, Dufy a également rendu ses sujets préférés avec une palette revigorée et un traitement nouvellement moderniste de la forme : « Vers 1905-1906, je peignais sur la plage de Sainte-Adresse, j'avais déjà peint des plages à la manière des impressionnistes, j'étais arrivé à saturation et je me rendais compte que cette méthode de copie de la nature m'entraînait vers l'infini, avec ses tours et ses détours, ses détails les plus subtils et les plus fugitifs. Je me trouvais moi-même à l'extérieur du tableau. Arrivé à un sujet de plage ou à un autre, je m'asseyais et commençais à regarder mes tubes de peinture et mes pinceaux. Comment, avec ces choses, pourrais-je réussir à transmettre non pas ce que je vois, mais ce qui est, ce qui existe pour moi, ma réalité ? C'est là tout le problème [...] J'ai alors commencé à dessiner, en choisissant la nature qui me convenait [...] À partir de ce jour, je n'ai plus pu revenir à mes luttes stériles avec les éléments visibles à mon regard. Il n'était plus possible de les montrer sous leur forme extérieure » (D. Perez-Tibi, ibid, pp. 22-23). 

S'adressant plus tard à l'historien et critique d'art Pierre Courthion, Dufy a rappelé la source des principaux leitmotivs qui apparaissent dans l'ensemble de son œuvre : « Ma jeunesse a été bercée par la musique et la mer » (D. Perez-Tibi, ibid, p. 12). Dufy, empreint à nouveau de ce souvenir, dépeint la digue Nord avec une vitalité intense et cette scène joyeuse et animée a Sainte Adresse. Il ne cherche pas à imiter cette vision et surtout cette lumière qu'il peine à reproduire. A cette époque, il adopte et expérimente pleinement les préceptes du fauvisme. Tout en couleurs et en luminosité, Dufy ponctue les tons pastel de l'impressionnisme par des taches vives de pigments purs : jaune, noir, rouge et bleu - des couleurs qui galvanisent la surface de la toile, insufflent du dynamisme au tableau et font écho au mouvement implicite des danseurs et des joueurs. Conformément à la technique fauve, Dufy réduit également les formes à l'essentiel, distillant les personnages et leur environnement en blocs presque géométriques de couleurs juxtaposées, un effet qui est encore accentué par le point de vue surélevé et la perspective délibérément annulée qui servent à aplatir l'espace pictural. 

« Quand je parle de couleur », expliquera plus tard l'artiste, « on comprendra que je ne parle pas des couleurs de la nature, mais des couleurs des palettes, des mots à partir desquels nous formons notre langage pictural [...] Je considère la couleur elle-même comme un moyen de communication. Je considère que la couleur elle-même n'est rien d'autre qu'un générateur de lumière » (D. Perez-Tibi, ibid, p. 24).

1.016.400 plus les frais font quasi 1,2 millions :
iul a suffi de vendre le studio de Paris, il est parti en dix jours !
après tout, vu les circonstances, c'est un placement, non, et ça se roule dans un tube, s'il faut partir vite aveec !

voici la vue depuis la  Villa des cousins à Sainte-Adresse



l'estacade

Nous avons toujours le cadeau de mariage de Simone, mariée à Bruno P., offert en août 1966
et j'ai toujours en tête l'illumination des escaliers de la villa donnant sur la mer la nuit,
le spectacle de la Manche valait largement celui de la Côte d'Azur

maintenant, j'ai chez moi le tableau de Delon

au prix d'un studio à Paris

"je le valais bien" !