pas facile à Toulouse de résider dans un cadre pareil, alors qu'ici...! |
Depuis que notre dentiste préféré de Toulouse est parti à la retraite, il nous fallait retrouver le même, voire mieux si cela était possible. Désemparés (un dentiste consulté depuis des années est devenu un puits de confiance, on n'a presque plus peur de le fréquenter, car on le connait depuis toujours, et s'il fait mal on lui pardonne pensant qu'un autre aurait fait pire), nous questionnons E, qui lui a son dentiste, forcément. Nous nous y rendons, la scène se passe à Gourdan-Polignan, commune connue pour ses grottes préhistoriques, vous devinez l'appréhension (injustifiée), mais passer de Toulouse à Gourdan, représente un saut psychologique énorme : vivant à Toulouse, vous êtes dans l'international, le rugby, l'airbus, forcément vous marchez avec Macron, vous n'avez peur de rien. Ailleurs c'est forcément le désert-rural, alors Gourdan...!
préjugés !
car...
Non seulement le dentiste est meilleur (la première visite, il vous fait une radio périphérique en cinémascope et vous dit tout ce que votre dentiste précédent-chic-et-toulousain avait oublié entre deux mondanités), mais il vous prescrit un traitement lourd nécessitant des soins hebdomadaires, d'autant plus faciles à pratiquer que nous sommes à dix minutes sans bouchons. On dit oui !
notre dentiste est exceptionnel !
Donc nous voilà enchantés, (nous sommes à mi-chantier). Je fais le taxi, et décide de me balader pendant les soins de la patiente. (si j'étais perso concerné, je ne ferais pas tant le fanfaron). Et E qui sait-tout, me dit : -"va chez Bernard, goûter son museau" !
je vous ai dit : bons produits, personnes d'exception
Il faut voir Bernard. Bernard réside quasiment en face du dentiste. Je lui rends donc visite. Déjà Bernard est un prénom empathique : on le donne aux Saints. On le donne à ces gros-bons chiens sympathiques qui offrent le cognac aux skieurs congelés dans les glaciers alpins. Par essence même Bernard est ce qu'on appelle : une personne-ressource sur qui l'on peut compter. Ici, on le consulte, on demande ses conseils. Des recettes. Des idées de menu. Il vous livre des plats-préparés. Avec son épouse Christine, il transforme le cochon, et en fait des merveilles.
D'où le museau, qui n'est pas le sien bien entendu mais celui du porc d'ici, forcément gascon. Je vous le conseille, il est naturellement entouré d'oignon doux. Sauce légère, goût moelleux, avec ces chaleurs en ce moment, on s'en est tapé une énorme barquette fraîche à midi avec V qui bien que breton ne crache pas dessus. Bernard me découpe trois tranches de jambon de "coche", (vous dites : truie) d'au moins deux ans d'âge, un animal rarissime inconnu du modèle breton, qui produit le jambon entouré du gras de mon enfance (ça date des années 50), que mangeait mon grand-père-sans-dents : quel souvenir !
Je suis revenu avec une figatelle de Gourdan, et plein d'autres produits d'exception, endroit béni, personnes rares.
mais que voudriez-vous que j'aille faire à Toulouse...
...quand mon dentiste est à Gourdan ?
....quant à Bernard...!
...le museau de Bernard...
allez-y de ma part !