samedi 24 novembre 2018

Black saturday ; yellow vests



Deux France se côtoient aujourd’hui samedi : les fans de la société de consommation veulent nous faire acheter leurs soldes : pour être dans le coup, il faut copier l’Amérique : consommer, consommer, toujours acheter, une part de nos concitoyens (urbains) se roulent avec délices dans les affres délicieux de la dépense privée. Il en est de nombreux que les taxes ne concernent pas, ou bien ils n’en paient pas, ou bien leurs revenus sont suffisants pour qu’il leur reste assez de marges pour acheter, toujours acheter, après avoir réglé leurs charges.

Tout est astucieusement combiné pour les satisfaire : kérosène détaxé. Fuel lourd des cargos détaxé. Comme le moteur de notre croissance plate reste la consommation à crédit, il faut bien leur proposer des biens : alimentation importée, fringues importées, voitures  importées, smartphones importés, pour faire tourner l’économie.

Il faut libérer les Champs Elysées, avenue mondiale de la consommation parisienne :

la police veille à protéger la consommation de ceux qui peuvent consommer.


Quand j’ai évoqué la dépense privée de ceux qui peuvent dépenser, vous pensiez bien que j’avais en tête la dépense publique. Alors là, rien n’est fait pour la freiner, tout est fait pour la maintenir, et la libérer : pas question que l’on apprenne à conduire à l’école ? Non, on va financer l’apprentissage du code à l’extérieur de l’Education nationale. On a abandonné le service militaire ? Erreur, on va mettre un milliard dans un stage d’un mois destiné à apprendre la civilité, qu’on a abandonnée dans les cours d’éducation civique. Il faut se défendre contre les ennemis du dehors ? Pas de problème, il nous faut un second porte-avions. Il coûtera 5 milliards ? Pas de souci. Mieux vaut que ce soit nous qui le financions que l’Europe qui se désolidarise de sa propre défense de manière irréversible.

Et se révèle aux yeux médusés des Français (peu habitués aux comptes budgétaires) l’équation terrible : il faut bien financer le tiers de la taxe d’habitation dont le Président a planifié la (pseudo) disparition ? Il faut financer la dette de la SNCF ? Pas de problème ! Nicolas a confirmé l’intérêt à moyen terme de la taxe carbone : sous couvert d'écologie, on va faire supporter aux carburants des seuls contribuables les taxes destinées à combler le déficit budgétaire !

On comprend que Nicolas ait regimbé : il l’a presque reconnu l’autre jour, mais utiliser la taxe carbone pour rembourser la taxe d’habitation au lieu de promouvoir les économies de chauffage pour les Français est plutôt culotté ! On déshabille Pierre pour l'habiller autrement : le rural exonéré de taxe d'habitation la paie dans le supplément du prix du fuel ! Avant on "emmerdait" les Français, maintenant on les "piège" ! Les gilets jaunes l’ont compris, jamais les Parisiens n’auraient pu imaginer que la France rurale aurait ce discernement : on leur demande de jeter leurs diesels aux orties, pour éliminer les particules émises dans les villes ! 

C’est comme si on exigeait des agriculteurs des tracteurs électriques ! Ils crient au fou !

Le 2èjour de ce black Friday américain,

se télescope avec la 8è journée des gilets jaunes :

deux France se confrontent !

tout ça a été vraiment mal conçu !



C’est terrible, car les équilibres budgétaires étant ainsi préparés, il faut bien que les recettes compensent les dépenses programmées si l’on veut respecter le déficit des 3%, et limiter autant que faire se peut l’autre cancer du déficit de la Nation.

Je reprends : en 2019 il faut trouver les ressources de 2/3 de la taxe d’habitation ? Il faut des impôts supplémentaires. En 2020 il faut trouver le troisième tiers ? Les taxes sont désormais inclues dans notre ADN, le diesel, l’essence, le gaz, l’électricité, vont en être à nouveau le support,

what else ?

(il faut bien parler américain).

Si comme cela va survenir, des aides nouvelles vont être consenties aux démunis, les classes moyennes et supérieures ne vont pas s’en tirer sans dommages : 

je le reconnais, il est temps pour elles de consommer : 

allons vite profiter de ce second jour de black Saturday :

demain on devra bien ne se vêtir qu’en jaune !

Brigitte : ramène le à la raison !