Le plus simple est le meilleur,
comme toujours. Nous allons donc commencer par un apéritif sobre, valorisant un
premier fruit (des cinq qu’il nous faut manger chaque jour, restera quatre) :
la pastèque. Un morceau de pastèque (pourtant espagnole) emballé va coûter 3,8
Euros, donc nous allons acheter une pastèque entière, qui ne va coûter que 1,99
Euros, et nous en aurons au moins trois si ce n’est quatre fois plus. Une fois
de plus, nous aurons contourné l’habileté des commerçants à nous faire acheter
des vessies pour des lanternes !
Découpée en dés, (la pastèque) on
va pouvoir l’ingérer au bout d’un cure-dents. Elle est pleine d’eau, et
fraîche, sera très désaltérante. Déjà on est hydratés, après avoir mangé ce
premier fruit, on respecte les recommandations de l’OMS, et notre sens civique
va être apaisé. Il faut toujours avoir la morale de son côté. Le mieux est quand même de la tremper (la
pastèque) dans un jus composé de trois tiers : un tiers de campari. Un tiers de très bon porto
tel qu’on l’achète à Lès à la
frontière. Le troisième tiers sera composé de
gin, qui va donner le goût corsé un peu alcoolisé bien utile dans cette
période de morosité. Voilà un apéritif qui va nous redonner le peps nécessaire, et nous préparer à
la suite.
En été, le melon (de Lectoure)
est abondant et goûteux à souhait. Second légume, il nous entraîne sur la voie
de la sagesse. On le prendra donc comme entrée, mais s’il est accompagné d’un
véritable jambon de pays (avec du gras), il ne sera que meilleur. Comme notre
ami Frechoux se présente à nouveau
sur le marché du jeudi, et qu’il est vendredi, nous pouvons l’ajouter au melon
qui n’en est que plus bon.
Comme plat de résistance, pensons
à nos amis corses, si loin de tout, si éprouvés en période d’été : les
touristes les embêtent dans leur solitude privilégiée. La SNCM les embête en
les empêchant de s’expatrier, bref, ils ont un coup de spleen. La seule chose
qui puisse les consoler, est de faire griller quelques loups de Méditerranée, pêchés
par les pêcheurs qui, pour se distraire, ont jeté quelques filets le soir après
l’apéritif. Le loup vendu leur paie le repas, c’est déjà ça !
Pace e salute !
Emmanuel a déniché cinq loups
de Méditerranée tout frais. Il s’est fait enlever les écailles, ce qui explique
qu’à la cuisson on ne va pas obtenir la belle peau dorée qu’on aurait fait
croustiller sous la dent. Mais on aura une belle peau souple, plus facile à mâcher
même si elle est moins présentable. On ne fait pas tout ça seulement pour faire
de belles photos, mais pour manger et se redonner de l’énergie !
Les loups ont macéré la nuit dans
un jus d’huile d’olive ; de citrons (bio) de Menton ; et cuits à
point, sont d’une tendresse extrême, ravivés par le citron et une pincée de sel
de Guérande.
Comme breuvage, indispensable d’arroser
avec du vin de sable de Camargue, du Rosé de Listel, juste pointu, belle robe ;
bel arôme. Nous sommes entre spécialistes, et tout détail compte. Tout est
parfait, nous avons dévoré de belles graisses poly-insaturées, et la diététique
est scrupuleusement observée.
Il y avait dans le riz (de
Camargue) un peu de piment car il fallait un troisième légume. Il nous en
manque deux, mais nous ne sommes pas encore arrivés au dessert. Les framboises
s’imposent à l’évidence, pour faire quatre.
Il va falloir absolument manger
une pêche (le fruit) maintenant,
vers quatre heures, pour respecter les règles de l’OMS.
quel boulot pour manger
sainement !