mardi 27 mars 2012

Lycée Corneille



On met forcément les châteaux d'eau en hauteur (pour que l'eau descende par gravité). Ce qui explique qu'il faille descendre la pente depuis la fontaine Sainte-Marie pour passer devant le Lycée Corneille, puis arriver enfin à l'Hôtel de Ville, à côté de la cathédrale Saint-Ouen.


Mes parents m'ayant mené des petites classes de primaire jusqu'au concours de 6ème (oui, on passait alors un concours !) avaient décidé de me faire apprendre Corneille in situ, et m'avaient donc inscrit (interne) dans cet établissement où le philosophe Alain (alias Emile Chartier, philosophe et journaliste, 1868-1951) avait trainé ses guêtres. J'y suis donc arrivé à dix ans, y suis resté (enfermé) onze ans jusqu'en en prépa (horrible j'ai été cube), et y ai préparé une dizaine de concours comme Normale Sup (raté), et Géologie de Nancy (dixième, j'avais été major à L'ENSA de Montpellier !)...avant d'être reçu dixième (aussi) à l'Agro (de Paris c'était quand-même plus chic d'aller à l'Institut National Agronomique rue Claude Bernard !)


Je repasse donc ...soixante ans plus tard (mieux vaut écrire en lettres c'est moins impressionnant), et retrouve la loge du concierge inchangée (le concierge, lui, n'est plus le même...quoique ?). Et à gauche, la salle où les internes accumulent les valises avant de filer retrouver leurs familles !


Je n'ai pas eu le droit de pénétrer dans l'établissement, sans doute est-ce réservé aux deux jours de septembre des journées du patrimoine ? Mais figurez vous que pour moi, que de souvenirs (aussi) : rentré donc à dix ans, j'avais chopé une jaunisse (on dit aujourd'hui hépatite B). Régime drastique. Impossible à suivre dans un internat. C'est la femme du concierge qui me faisait manger, de repas diététiques ménageant mon foie ! Et comme je jouais (enfin c'est le mot officiel) du piano, je jouais dans la salle de gauche (j'ai mis les photos de la salle en question à gauche, et celle de la loge à droite, comme en vrai) sur le piano qui y était installé. Il y est toujours !

                                                             En voici un agrandissement :



Ce serait peut-être bien d'y faire poser une plaque (de laiton) :

ici a joué en 1952...


Post-scriptum : j'étais certain d'avoir conservé 2 diapo (pas davantage !) dans de vieux cartons à chaussures : les voici retrouvées et (mal) numérisées : nous devons être dans les années 60. Il y a les cours décalées selon l'altitude, et mieux, le dortoir ! Chacun son lit et l'armoire métallique derrière (avec la boite à manger dont le beurre coulant). On fait le dit-lit au carré le matin, et le couvre-lit rose fait un signe dérisoire aux filles absentes, puisque l'on reste entre garçons. La pièce derrière loge les lavabos collectifs, où l'eau des verres gèle le matin. C'est une éducation laïque dans un Lycée Jésuite.