Retour aux origines...
Nous sommes dans les années 40-45 vous vous rendez compte ? Il faut aller au puits du château voisin pour y tirer l’eau potable, remplir le récipient de cuivre verdi fixé au dos comme un pulvérisateur (peut-être est-ce un pulvérisateur ?). Y prélever l’eau en question pour la verser dans les carafes sur la table. Plus tard, je me souviens très bien du progrès, consistant à récupérer l’eau de pluie, ruisselant sur le toit, filtrée par des galets dans un puisard (qu’il faut nettoyer de temps en temps), et recueillie dans la citerne (la nettoyer aussi en descendant dedans par l’échelle). Une pompe (Japy) (à main, avec un levier oscillant) dans le couloir refoulait l’eau de la citerne dans un baril métallique hissé dans le grenier. Par gravité, l’eau descendait dans des robinets nouvellement installés : déjà les prémices de l’eau courante : froide, mais quel progrès quand-même. Comme les salles de classe de l’école primaire étaient de l’autre côté du couloir, en face du logement de fonction de l’instituteur, la punition était facile : 300 coups de pompe (Japy). C’étaient les mauvais élèves punis (parfois les fils de l’instituteur) qui remplissaient le bassin dans le grenier. La dérive était évidente, le jeu consistant (pour les punis) à cumuler plus de coups de pompe que le baril contenait d’eau pour le faire déborder… dans le grenier, créant une fuite générale !
en semaine, l'instituteur est instituteur, secrétaire de mairie et vulgarisateur agricole. Le dimanche, il invite l'abbé Foulon à déjeuner, et le fils aîné sert la messe comme cérémoniaire (je vous laisse vous renseigner sur la signification). Ca s'appelle la tolérance dans une république laïque !
Alors nous quittons Rouen pour une ballade au pays de Bray : nous arrivons àla Vieux-Rue avec le porche de bois qui protège la façade de l’église. L’Ecole communale dont le premier étage fait office de Mairie est toujours à côté, l’enduit refait à la chaux, toute belle. J’y ai plein de souvenirs, de coups de pompe ; de cidre explosant dans le cellier de terre crue au retour de l’été à cause du trop de sucre introduit au remplissage des bouteilles. Le plus noble est le pilote de course Philippe Etancelin passant au volant de sa Bugatti 35, dans un bruit énorme (le fameux bruit d’un drap qu’on déchire), et changeant de vitesse dans le virage avant de repartir vers Rouen. Il faut dire qu’il arriva troisième au grand prix de Rouen de 1953 et qu’il devait s’entrainer pour maintenir sa forme.
Alors nous quittons Rouen pour une ballade au pays de Bray : nous arrivons à
Le printemps est là et les prés sont verts, des primevères et des stellaires holostées partout dans les sous-bois. Des violettes violettes et blanches aussi. Des vaches (normandes) authentiques dans les clôtures. Un âne brait furieux d’être célibataire. Du vrai camembert. Du Neuchâtel. La commune de Buchy avec ses halles de bois et sa pompe refoulant l’eau potable (toujours l’eau !)
Qu’elle est jolie la Normandie !