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on repère la chapelle à sa cloche |
J'apprends le tuyau en consultant internet, un matin, chez Farinus:-«la messe dominicale, a lieu à 10H30 dans la chapelle de Tamarit » ! L'annonce concerne le Castell
de Tamarit, dont le marquis ouvrait la chapelle privée autrefois aux habitants du village ! Lui, ou du moins le riche Américain actuel propriétaire. C’est pile en face plein ouest, de notre balcon donnant
sur la mer, à vol d'oiseau je dirais un peu plus d'un Kilomètre, c’est là que chaque soir nous observons le coucher du soleil !
J’y suis déjà venu à pied, c’est rempli de campings, la route est difficile
d’accès, étroite, elle donne direct sur a plage de sable, je croyais impossible
d’y entrer en voiture, encore moins dans le château : il est construit sur
le rocher, des portes fermées partout, un petit chemin escarpé le contourne pour
accéder à une plage privée, un rocher sert d’ile, je me casse la figure et
tombe sur la fesse gauche, le bras droit en l’air pour protéger l’appareil
photo au zoom ouvert, ça fait mal ! J’écris ces lignes complètement
lordosé, colonne tordue, assis sur la fesse droite intacte, malgré les dix comprimes d’arnica montana ingurgités pourtant immédiatement après le
traumatisme fessier !
Nous sommes venus très en avance,
n’osant croire à l'information, suivant laquelle un parking privé serait offert aux paroissiens. Je
réussis à accéder gratuitement à un autre parking d'un camping situé bien avant celui du
château, et à pied nous sommes plus à l’aise. Arrivés en avance suivant notre
habituelle déplorable habitude, je tombe sur le Jardinier (du moins c’est le
titre qu’il me donne) que j’aide à tirer la chaine interdisant aux voitures de
se garer devant la porte, il parle un Français parfait, et m’explique qu’en
effet, le rétable de la chapelle est si extraordinaire qu’il date de 1620, édifié
par un architecte Français (donc très réputé et chic) nommé Jean Barrault, je
n’ai pu le retrouver, je passe sur l’orthographe peut-être erronée qui
sait ? Notre jardinier est très érudit, il veille à ce que la foule
n’entre pas avec mégots ; voitures ; chiens et autres attributs de la
foule qui ne respecte rien, et il nous fera sortir, après nous avoir indiqué
qui est qui sur le rétable, car il était présent lors d’une conférence d’une
savante-érudite venant de Lleida, expliquant l'hiver dernier en détail les lieux.
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le marquis est absent, sinon, il nous aurait ouvert |
En entrant dans une église ou
chapelle je me demande toujours si je saurai décrypter les statues, censées
expliquer aux ignorants les Personnes représentées à la gloire de Dieu.
Manifestement, c’est Marie-Reine
du Ciel qui est au centre, entourée de deux saintes. Je demande à une Dona qui
parait bien connaitre le prêtre qui sont les Dames qui l’entourent : la
Dame demande au prêtre, qui demande à une autre Dame un peu ronde mais parait
intime des lieux, puis encore une Dame, et la première me sert sans
sourciller : d’un côté c’est santa Técla, et de l’autre santa Clara. Je
m’enthousiasme, enfin je vois santa Tecla, avec ses deux bras, avant que l’un
d’eux soit transporté il y a 700 ans pile à Tarragone, en réalité sous forme de l'humérus contenu dedans ! Me méfiant car sous les pieds de la présumée Tecla un
affreux dragon avec ailes et queue retournée figure le malin, je retrouve le
jardinier érudit qui m’explique qu’il s’agit de Margarita : une femme
aussi érudite que lui, parlant aussi bien qu’écrivant, et en effet écrasant le
dragon symbolisé par une espèce de lézard volant et répugnant tout à la
fois !
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il y a toujours des mecs, qui comme moi sont fanas de Margarita ! |
Quant à Clara, ce n’est pas du tout elle, mais ma copine
Marie-Madeleine : j’ai bien vu la céramique peinte la représentant dans
l’entrée : elle est à nouveau là, on la reconnait aux huiles qu’elle porte
dans sa main droite, qui ont servi à oindre le corps du Christ après qu’il ait
été déclouté de la croix.
Voilà des explications qui me
conviennent mieux, comme au-dessus de Marie, c’est Pierre, qui porte sa clé à
la main droite. Ce n’est qu’au-dessus que l’on voit Marie reçue au Ciel par son
fils d’un côté, Dieu de l’autre, la fêtant comme Reine du Ciel. Tout au-dessus
figure le Christ en croix, avec deux femmes de part et d’autre normalement il
s’agit de Marie sa maman, et de Marie Madeleine encore elle ? Comme à St
Bertrand de Comminges, l’enceinte sacrée doit être préservée du Diable, et
Saint Michel l’Archange est bien tout en haut à gauche, veillant au bon ordre
des lieux. En face il y a Saint Christophe qui porte le bébé Christ sur son
épaule. Ouf ! l’essentiel est décrypté, cela n’a pas été sans mal !
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Saint-Michel veille au grain, le démon embroché à ses pieds |
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Margarita aussi tient l'affreux dragon sous le pied gauche |
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contrairement aux idées reçues, les Anges sont des garçons |
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l'Assomption de la Virgen |
Du coup je laisse passer des pans
entiers d’images, c’est peut-être une Cène qui orne le tabernacle ? Qui
sont ces autres figures de moines priant ? Quel est ce tableau à l’entrée
à gauche avec le Mont des oliviers, encore la croix, encore un crâne, une femme est-ce
Marie ? Un homme qui est-ce ? Un boulot à entreprendre serait
d’écrire une notice de cet endroit privilégié, en l’écrivant après avoir
retrouvé la Dame érudite de Lleida me permettrait de combler mes lacunes
d’aujourd’hui !
C’est toujours
pareil, on parcourt des kilomètres pour chercher l’imprévu
l’imprévu est en
face de chez soi !
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nativité et adoration des Mages |
au Nord une autre Marie
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Jacques toujours en route pour Compostelle |
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Christophe guide les voyageurs |
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le tabernacle présente logiquement la Cène |
vous vouliez voir le Padre-barbu lui-même,
couronnant la Vierge :
il y est !
quand je vous conduirai à Montserrat
vous verrez l'étonnante filiation avec Tamarit ...
cela ... grâce au Marquis !