mardi 17 mars 2020

La casa de Victor (3)

Depuis hier soir, le Président a déclaré avec gravité la guerre au covid-19, nous intimant l'ordre de rester chez soi. Les conséquences sont multiples, et nous n'avons pas fini d'en mesurer les effets : les questions basiques de ravitaillement, celles des entreprises et artisans fermés, et surtout, des soignants en première ligne. C'est drôle : il y a à peine quatre jours, nous vivions cent soixante dix sept ans en arrière ... sur les traces de Victor Hugo ! Les guerres nous tombent toujours dessus sans crier gare ! 

 Résistons tous ensemble !

nous sommes toujours vendredi 13 mars, 

je me doutais bien alors qu'il s'agissait d'un jour exceptionnel !

Dès la voiture garée, à défaut d'autre indication sur la direction à prendre, cette plaque nous rassure :





Pendant qu'il résidait à Saint-Sébastien l’été 1843, (très précisément, il est parti de Bayonne le 29 juillet, retour le 13 août suivant) le poète eut l'idée d'aller voir Pasages, qui n'en est qu'à cinq kilomètres. Le site lui parut si pittoresque, qu'il se décida à y faire une sorte de retraite ... durant six jours dit-on; c'est ce qu'il raconte avec beaucoup de charme dans quelques-unes des meilleures pages du recueil d'articles qui a pour titre: « Alpes et Pyrénées »

D'après les indications que donne Victor Hugo sur la place de la maison ainsi que sur les armoiries qui surmontent, en guise de chapiteau, deux pilastres dressés à gauche de la porte, on reconnait l'endroit. A l’époque, on se hâtait comme ,nous l'avons fait vers le restaurant hospitalier où, ..."sous une épaisse tonnelle de vigne, en face de rentrée du goulet, on se régale, en regardant entrer et sortir les barques chargées de soles, d'huîtres ou de langoustes".


Victor dépourvu d'appareil photo faisait des croquis très expressifs



comme toujours, on entre gratuitement, 

(ah ! comme on les soigne ici, les majores !)







est-ce : heureux ceux qui peuvent profiter du soleil ? ?

Permettez-moi de grands écrits











un peu plus loin, retour dans le réel : queue énorme à la station EXO :



on comprend : le même 95 est à 1,119 €/l

pourra-t-on revenir le 28 mai !


les premières giroflées blanches



nous sommes rentrés en Francia

l'escapade continue !



PS : pour relire le voyage de Victor, j'ai été rechercher ses billets sur les Pyrénées de l'été 1843 : 

c'est là que l'on apprend que Victor Hugo parlait un espagnol rayonnant


la gracieuse Pepa lui apporte des huitres à 10 heures !

il faut voir les menus de notre Victor : à côté, nous sommes des mauviettes !

il y a des tonnes de description, de balcons, de filles qui lavent, et de linges qui sèchent... 





Deux soeurs Pepa et Pepita hèlent le dessinateur :