jeudi 12 décembre 2019

Des radeaux et des hommes à la médiathèque

C'est la dernière conférence de 2019 à la médiathèque : nous regardons en arrière... très loin ...459 ans ! (1560). Le conférencier est Marc Galy, arrière-arrière descendant de radelier par son épouse de Cazères. Des radeliers dont Christian Louis, dans la salle, raconte aussi l'histoire dans "l'assassinat de St Béat" et dédicace les trois tomes à mon copain René. Car si la Garonne est navigable à l'aval, permettant le passage de bateaux... qui descendent le courant, pour autant que le fleuve ne soit pas barré par des moulins... et des octrois percevant les taxes... (déjà !)... à l'amont, le cours est ce que les hydrologues nomment "torrentiel", et il faut être sacré radelier pour faire naviguer des radeaux de 5 m de large et 30 m de long : la longueur d'un mât de navire royal !


le secrétaire général annonce le conférencier

Nous sommes (disent les sondages), de tout coeur avec nos compatriotes de la SNCF et de la RATP, dont les métiers dits pénibles justifient totalement les régimes spéciaux de retraite. J'utilise bien entendu la langue de bois pratiquée par nos Gouvernants, mais également par les Syndicats. Eh bien dès que j'entends Marc Galy, je me dis que l'on a quand-même sacrément progressé dans la diminution drastique de la pénibilité ! ! Voilà des salariés qui créaient des radeaux approximatifs liés avec des branches, des endortes en Espagnol. Devant, huit rameurs guidaient le bateau improvisé dans les rochers ; entre les piles de pont ; dans les passages étroits ménagés par les mouliniers barrant la rivière. Derrière quatre copains faisaient de même ! Tout le monde était trempé, l'eau à mi-cuisse, cela pendant des heures ! A certains ports il fallait accoster alors que le radeau était dépourvu de freins. Il fallait montrer une "lettre de voiture" prouvant que le bois n'avait pas été volé et avait supporté les taxes royales. On se demande bien comment une telle lettre pouvait être conservée au sec ! Puis on repartait, tout cela jusqu'à Toulouse où une dernière chaussée coupait le fleuve au barrage du Bazacle....ensuite il fallait passer, démonter et remonter le radeau... et on pouvait descendre du marbre ou tout autre chargement à Bordeaux... et personne pour dire comment on revenait chez soi : pas de TGV du tout, pas de diligence, pas de portable, ... 

pénibilité maximale !

les Espagnols reconstituent tous les ans les radeaux de leurs ancêtres





du coup, il fallait des experts pour limiter les accidents


et devinez quoi : des syndicats s'organisent : ils ne datent pas uniquement de 1945 !


Le métier est très dangereux, et la condition des marins misérable




à St Martory, il faut passer par ce chas d'aiguille laissé par le propriétaire du moulin


et quand il faut acheminer à Versailles le marbre de Sarrancolin ou de Campan, on frôle l'exploit



pareil pour alimenter la flotte de Toulon





Le trafic est très intéressant à suivre ... et à comparer avec le trafic actuel
alimentant Fibre Excellence : quelques 1,5 millions de tonnes de bois
créant chaque année 300.000 tonnes de pâte blanche :

notre forêt pyrénéenne est aujourd'hui exploitée de manière durable



l'arrivée du chemin de fer stoppera rapidement la navigation sur la Garonne :

... c'est là que commença la pénibilité du métier de cheminot...

alimenter la chaudière en charbon !


il faut lire le livre de Max Galy


Le Président de la Société d'Etudes du Comminges recommande le livre, et annonce pour janvier une conférence sur
St-Bertrand, comparé à la Collégiale : on y sera tous !

la salle est intéressée, passionnée même, en tous cas joyeuse


à offrir à Noël