mardi 25 avril 2017

Premier tour

Journée terrible pour ceux qui tiennent un bureau ! Rendez-vous sur place, voiture garée, à 7H45 (il faut s’être levé auparavant, petit-déjeuner, douche et vêtements propres cela va sans dire). Début à 8 heures chrono : déjà la foule se presse, oubliant la grasse matinée du dimanche, zappant Catherine Ceillac et son invité Patrice Leconte à Thé ou café, pour tester l’horaire des bureaux, pour voter pile-poil au démarrage…et re-tester ainsi, opposition en première ligne, le respect (par  la majorité en place) de l’horaire matinal. Une fois voté, ils attendront un bon quart d’heure l’ouverture du supermarché local,  8H30, les caissières toutes fières qu’avant même d’avoir voté Macron, ce dernier les ait désennuyé d’un dimanche bien morne, en les faisant travailler le dimanche, plutôt qu’entendre la messe : vous vous souvenez la maxime ? "le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui (c’est le cas), le vice et le besoin " (elles sont payées double, du moins on le dit).



La journée se poursuit sans pause, sans boire, sans…(devinez...), pour recevoir la file des électeurs (trices), carte (nouvelle) à la main, carte d’identité confirmant l’identité de la carte d’électeur, le tout sous le contrôle des contrôleurs… il parait même qu’il rode dans la salle des mecs du Conseil Constitutionnel en goguette dans notre coin pyrénéen ? Le numéro de la carte permet de suivre sur le grand registre relié en spirale, les électeurs venant dans le désordre,  au lieu de se présenter dans l’ordre alphabétique, prenant un malin plaisir à mêler les A (au début) et les W (il y en a) à la fin. Il faut faire voter (encore faut-il avoir rempli l’enveloppe beaucoup oublient), et on dit : « a voté » ! Du coup l’électeur (trice) peut signer le registre, et comme les électeurs ont besoin de l’Etat Providence pour faire n’importe quoi, on leur marque par une règle trouée le trou idoine par lequel ils doivent enfiler le stylo (fourni) pour apposer leur paraphe ; -« à l’envers c’est bon ? ». -« on sait lire à l’envers », on sait lire le compteur de l’urne à l’envers pour renseigner l’IFOP bien que le décompte final démontre que le compteur est faux.

le compteur de l'urne se lit à l'envers
vous lisez comme moi : 308, 
évidemment il y a des mauvais esprits prêts à lire 803 !

j'ai expliqué aux présents que NIKE vient du Grec
qui signifie Victoire

en non pas niké comme nik ta mèr'

Tout se fait à la main, bien que je parie que la liste papier a été entrée dans un ordinateur, imprimée et reliée, et enfin soit ressaisie après pour conserver une archive de ce moment crucial. Tout est paraphé à la main par les Assesseurs qu’ils soient titulaires ou suppléants. Par les scrutateurs qui scrutent en permanence si les membres du Bureau ne bourrent pas l’urne pourtant transparente et à la vue de tous : je vous rassure, tout est d’une précision exemplaire, et codifié par un Code énorme des élections auquel on se réfère tout le temps pour vérifier par exemple qu'un ami Espagnol pourtant Conseiller Municipal parlant Français et Agent immobilier depuis 60 ans qu'il vit ici, ne peut voter puisqu'il est Espagnol et même Européen, il a le droit de voter aux Municipales mais pas aux Présidentielles. Il est disponible dans la salle, mais n'a pas le droit de compter les bulletins (puisqu'il est Espagnol), alors qu'il sait compter et même lire. On peut par contre voter quand on est fiché S du moment qu'on est Français (par le sol) bien qu'haïssant la France (je sais tout le monde s'y perd c'est ultra compliqué, ça explique ceux qui votent Le Pen)..


Plusieurs heures après, douze heures exactement alors que la durée légale est de huit heures, (mais ceux qui tiennent le bureau n’étant pas payés, le code du travail ne s’applique pas). Donc on entend au micro le Maire prononcer la formule magique –« il est vingt heures, le scrutin est clos ».


Ouf, dure journée !

elle n'est pas finie !


Il se passe alors plusieurs choses étonnantes : figurez -vous que l’on nous ressasse à la télé (je me fais téléphoner ces nouvelles puisque je suis enfermé dans le bureau de vote) que dans les autres villes, le scrutin est clos à 19 heures. Pourquoi ouvrons nous une heure de plus ? Car si l’on veut avoir les résultats à vingt heures, ce qui est le cas, il faut bien que les enveloppes aient été ouvertes, dépouillées, comptées et vérifiées, signées devant derrière, par tout le bureau ?

Nous, n’aurons abouti au comptage manuel, chaque candidat aboyé par « l’aboyeur » (il faut un ancien militaire doté d’une voix forte), qu’à vingt deux heures trente minimum !

Journée de 14 heures et demie !

Nous n’avons nos propres résultats que tardivement !

Comment se fait-il alors que se moquant de nous et de nos votes, Pujadas déclare à vingt heures tapant que Macron est Président ? On n’est qu’au premier tour, voilà qu’il nous avance de quinze jours !

Ce matin j’achète la Dépêche du Midi, dont le slogan du jour est « le Duel », et le mot décisif « les résultats commune par commune ».

Je n’ai pas eu le courage d’attendre minuit, pour savoir comment nous avions voté ici, observant que l’on savait donc à vingt heures les résultats de la France entière.

Voilà : nous sommes 8315 inscrits, dix fois plus que notre Bureau qui en comptabilise 10%. Exprimés 5791, je calcule, ça fait 69%. Pas mal non ?

voilà les quatre clans :

     Macron 1385
          Le Pen 1297
               Mélenchon 1074
                          et Fillon 1063

Nous sommes en terre de gauche, la gauche a voté Macron. Vous allez rétorquer, et Hamon ? Ah oui, la gauche est duale, Hamon a eu 416 voix. Manifestement la gauche s’est entendue pour préférer Macron, ce que confirme les propos de la Présidente d’Occitanie qui est en phase avec le Président (de la France) qui annonce soutenir Macron, pour dire que c'est bien qu'il arrive en tête puisque c'est l'héritier.

J’ai failli voter Jean Lassale : c’est un voisin, il parle comme nous, ancien berger, il sait tout des montagnes, des Pyrénées, des gens qui vivent ici, comme nous, loin de la Capitale, et un peu désespérés que tout le monde les snobe (sauf pendant les vacances). Nous fréquentons son fan-club, et savons sa difficulté de joindre les deux bouts, d’une campagne qui leur aura coûté 80.000 Euros.

Il a eu 188 voix à Saint-Gaudens

et en Occitanie : 74.664, soit 2,28%

Ah oui puisqu’il s’agit d’Occitanie : Marine est première avec 23,09%, devant Macron 22,26%, et Mélenchon 22,12%

nous sommes un peu « fissurés » non ?


Soyons beaux joueurs au second tour...

...on votera pour Jean Lassale 

au troisième tour !

on dirait pas mais il y en a 552
cinq enveloppes de 100
une enveloppe de 52
le compte est bon !