lundi 28 avril 2014

Retour du musée Ingres





tout ça pour dire qu’un musée

peut initier tout un chacun
à l’art, et à l’histoire (de l’art)


Le musée Ingres de Montauban présente une exposition des néo-grecs : un groupe qui eut son heure de gloire à Paris entre la fin des années 1840 et le milieu de la décennie suivante : les    «Néo-Grecs», ainsi nommés par Théophile Gautier, dans son compte-rendu du Salon de 1847. Le poète et critique d'art avait encensé une toile signée du jeune Jean-Léon Gérôme, « Jeunes Grecs faisant battre des coqs » : un jeune garçon très court-vêtu tente de séduire une jeune fille aux voiles transparents, en faisant battre deux coqs : on devine que les coqs se battent pour séduire une invisible poule, et que ce combat est censé éveiller chez la jeune grecque des sentiments amoureux.



L'oeuvre devient une sorte de manifeste pour les artistes réunis autour de Gérôme, Henry-Pierre Picou, Jean-Louis Hamon, Gustave Boulanger, Dominique Papety, Léopold Burthe, Auguste Toulmouche. Gérôme, Picou et Hamon vivaient et travaillaient ensemble dans une sorte de « phalanstère d'artistes ». Leur « chalet » de la rue de Fleurus était fréquenté par des peintres et des sculpteurs mais aussi des hommes de lettres tels Théodore de Banville, Charles Leconte de Lisle, Henry Murger ou Théophile Gautier, et des musiciens, Edmond Membrée, Édouard Lalo... L'esthétique littéraire de Gautier et des poètes parnasssiens est source d'inspiration pour nos jeunes peintres atticistes. Et leur principale référence en peinture, c'est Ingres. D’où l’exposition que leur consacre le musée de Montauban.
 
voilà le maître, Ingres, et Zeus en majesté
c'est Thétis qui lui tient la barbichette !
De son côté, le maître au faîte de sa gloire n'a cure de ces nouveaux venus sans doute trop frivoles à ses yeux. Car c'est là leur originalité et leur limite, ces Néo-Grecs entendent faire revivre l'Antiquité en la montrant sous l'angle de l'historiette anecdotique ou de la vie quotidienne. En somme, ils ramènent la peinture d'histoire et le grand style au niveau de la scène de genre.

A Montauban sont réunies quelques œuvres des musées de Nantes et Carcassonne, notamment Sapho jouant de la lyre, 1849, huile sur toile, 106 x 69 cm (Carcassonne, Musée des Beaux-arts), de Léopold Burthe.



Les artistes romantiques néo-grecs aiment la dimension dramatique de personnages comme Andromède, Angélique, Galathée, Virginie, archétypes de la victime. Généralement enchaînées, elles se trouvent soumises à la puissance aveugle de la vague ainsi qu’à la brutalité d’un monstre chtonien. Vous avez bien lu : un monstre chtonien. Belle expression ! De toutes ces figures, Sapho est celle qui incarne le mieux l’esprit romantique. La poétesse se précipite dans la mer, génitrice redoutable où l'esprit se noie, au propre comme au figuré, et seul tombeau digne de l'immensité de son talent et de l'affliction de son amour déçu.
 
toujours Burthe
Raillés par leurs contemporains pour leur vision trop anecdotique de l’Antiquité, les peintres «néo-grecs » eurent ainsi leur heure de gloire à Paris, autour de 1850.

On peut donc admirer les Grecs


A une demi-heure de Toulouse !

hors sujet, je suis hors sujet :
mais j'ai pensé que les amateurs apprécieraient cette belle grecque ...bien en chair !