Souvenez-vous ! Je vous ai déjà parlé d’Andrau !
Vous avez oublié ? La Garonne d’Andrau, à la Chambre de Commerce de
Toulouse ! Il y a deux ans…(comme le temps passe vite)… !
Je viens de vous montrer son
buste le soir du premier tour : la République d’Andrau. Honnêtement, bien
que séduit par cette sculpture, je n’avais pas pris le temps de tourner autour
du socle. Il est bien inscrit :
J. ANDRAU 1945.
Voici un commentaire sur ce
sculpteur toulousain, par Pierre Darques. On y trouve la rhétorique chère aux
descendants des troubadours, membres de l’Académie des Jeux floraux, et restés
poètes et amateurs d’Art :
« Président d’honneur de la
Société des Artistes Méridionaux, Président de l’Association des Ecoles des
Beaux-arts de Province, Membre de la Commission Nationale pour la réforme de
l’enseignement Artistique, Directeur de l’Ecole des Beaux-arts de Toulouse de
1949 à 1978, Joseph Andrau, (1907-1987)
était un exemple d’intégrité, de volonté et de clairvoyance.
« Né à Toulouse le 23 mars
1907, après des études à l’Ecole des Beaux-Arts de sa ville natale, Joseph
Andrau fréquente d’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris, dans les
ateliers de Coutan et Landowski. Après avoir participé brillamment aux épreuves
de sculpture du Grand Prix de Rome, il revient à Toulouse en 1931. Dès cette
époque il reçoit plusieurs commandes officielles et privées. En 1932 joseph
Andrau expose pour la première fois au Salon des Artistes Méridionaux.
« A 29 ans, en 1936, il est
nommé professeur de Dessin de la Ville de Toulouse qui reconnait ainsi ses
aptitudes de pédagogue. Cinq ans plus tard, résistant, il est membre du
Corps-Franc « Combat ». A la libération, la Mairie de Toulouse lui confie la
responsabilité des cours de l’Atelier Supérieur de Sculpture qui vient d’être
créé.
« Après avoir assuré, dès
1946, l’enseignement des 3ème et 4ème années de sculpture, il est nommé
Directeur de l’école des Beaux Arts de Toulouse en 1949, et se dévoue dès lors
totalement à « son » école qu’il place aussitôt parmi les plus brillantes des
écoles d’art de France.
« Profondément humain et
attentif à son prochain, il s’attache à l’amélioration des conditions
d’existence de ses étudiants.
« Soucieux de dispenser au
sein de l’Ecoles des Beaux Arts de Toulouse un enseignement de qualité, ses
efforts sont récompensés lorsqu’en 1967, un élève toulousain, Robert Montier,
reçoit le Prix de Rome.
« De son vivant, Joseph
Andrau a reçu l’approbation, la reconnaissance et la consécration de critiques
renommés avisés et exigeants. R. Loustaunau, dans un compte-rendu de l’Académie
des Arts écrit : « Dans sa sculpture Andrau recherche la beauté en même temps
que l’expression et le caractère. Quelle pureté de ligne… quelle palpitation de
vie… toute son œuvre est empreinte de finesse… tempérament qui donne à sa
sculpture une telle intensité de vie et de noblesse ».
« L’excellent critique d’art
Christian Schmidt, consacre des articles élogieux au maitre sculpteur « l’un de
nos grands artistes toulousains ». Il évoque la forte personnalité d’Andrau, en
fait l’égal de Pythagoras de Rhegium.
« Mademoiselle Schnir
l’apparente aux artistes grecs du Ive siècle avant J.C. et affirme que l’art
d’Andrau se rapproche, dans la pureté se son style, de celui de Praxitèle.
« Robert Mesuret écrit : «
Joseph Andrau, le plus modeste des hommes, nous en voudra-t-il de le comparer à
Michel-Ange ? ».
« Il a, à n’en pas douter,
le sens du monumental, et dans la pierre et le marbre, il sculpte la plénitude
des forces voluptueuses et somptueuses de la vie. »
« La force tranquille qui émanait de sa personne était le reflet de
la sagesse de Joseph Andrau. Son calme imperturbable dissimulait une bonté, une
délicatesse, une sensibilité sans égales. Tous ceux qui l’ont connu ont eu le
plaisir de découvrir en lui ces grandes vertus surannées, qui font cruellement
défaut chez trop de nos contemporains, et qui sont le privilège des grandes
âmes. »
« Aux heures les plus
sombres de la dernière guerre mondiale, les combattants traqués de tous côtés
savaient qu’il n’était de refuge plus sûr que dans l’atelier de « JO ». Combien
sont allés rue des Potiers se reposer auprès de cet homme discret aux solides
convictions, avant de repartir vers de secrètes missions ? »
En dehors de la Garonne déjà
citée, j’ai trouvé peu d’œuvres publiques : à l’École Nationale Supérieure
d’Électrotechnique, d’Électronique d’Informatique, d’Hydraulique et des
Télécommunications (ENSEEIHT), 2 rue Charles Camichel, BP 7122, Cedex 7, 31071
Toulouse, cette grande statue.
Et puis place du président
Wilson, ce buste d’Armand Silvestre (1827-1901).
J’ajoute un domaine
inattendu : le Scriptorium de Toulouse. Un des rares ateliers français où
l’on apprend l’art de la typographie et de la calligraphie ! Il a été créé à la demande de Joseph Andrau.
L’atelier d’Art graphique est dirigé par André Vernette, qui applique
l’enseignement de René Munsch, basé sur la géométrie. Il est assisté par
Bernard Arin.
Je vous avais dit que j’aimais les
République !