mercredi 17 avril 2019

Hauteville house sauvée !

Je ne croyais pas trop à l'altruisme des "premiers de cordée" : l'Etat offre une défiscalisation aux fortunés qui nous entourent, et qui consentent à investir dans le Patrimoine. Yes, François Pinaut est le plus engagé dans ce domaine, et a été le Premier à lancer la souscription nécessaire au sauvetage de Notre Dame de Paris ...en refusant d'être remboursé ... chapeau !

...et il le prouve : Hauteville house, la maison de Victor Hugo à Guernesey, 

vient de ré-ouvrir !






mieux encore, il vient de s'offrir une ballade sur place, 

avec l'heureuse propriétaire : Anne Hidalgo, !



j'adore, je reconnais mes erreurs, je kiffe ces deux-là !

je redeviens sérieux :

"Hauteville House, c'est la maison de Victor Hugo (1802-1885), quand il s'était exilé à Guernesey, île anglo-normande au large de la péninsule du Cotentin. Elle a ré-ouvrert dimanche 7 avril au public, après un an de travaux. Une rénovation rendu possible par le mécénat de 3,5 millions d'euros de l'homme d'affaires breton François Pinault. La bâtisse et sa décoration atypique restituent la créativité du grand écrivain français, qui a transformé les lieux en une œuvre romanesque". Reportage.

Je reprends in extenso les propos d' Ouest-France :

"L’impression du visiteur devant l’entrée exiguë donnant sur une ruelle, les vestibules et escaliers étroits, n’est pas celle d’une fastueuse demeure, comme par exemple la villa Arnaga d’Edmond Rostand à Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques), mais plutôt d’une caverne surchargée de tapisseries et meubles sombres. Un imbroglio de symboles et d’énigmes"...



"La luminosité du troisième étage de Hauteville House, où se trouve le « look-out » en verrières, adjacent à une chambre modeste, fait contraste avec cette obscurité presque funèbre. Le grand écrivain Victor Hugo y travaillait face à la mer et dormait dans un lit qu’il repliait, en compagnie d’une croix argentée que cet anticlérical-croyant gardait près de lui".









Victor Hugo s'est occupé lui-même de la décoration : jardin d’hiver, galerie de chêne, salon rouge et salon bleu. Panneaux de laque chinoise, colonnades et stalles néo-gothiques, faïences et céramiques, le tout assemblé de manière hétéroclite : ainsi l’avait voulu l’exilé qui avait fait décorer et souvent peint lui-même un décor faisant écho à son puissant imaginaire.





comment mieux écrire que Ouest-France ? Je poursuis la citation :

"En présence du bailli de l’île anglo-normande dont Hauteville House est l’attraction-phare, la maire de Paris, Anne Hidalgo, accompagnée de nombreux journalistes et du mécène et collectionneur milliardaire François Pinault, 82 ans, est venue vendredi célébrer la réouverture de cette villa de 1.150 mètres carrés, où l’opposant à Napoléon III a écrit entre 1856 et 1870 plusieurs de ses chefs-d’œuvre. Avec, dans le jardin, un souvenir symbolique évoqué à l’heure du Brexit : Hugo y avait planté en 1870 « le chêne des États-Unis d’Europe »…

"Hugo à Guernesey, c’est une « histoire profondément liée à Paris », a souligné Anne Hidalgo. Les Hugo avaient cédé Hauteville House en 1927 à la Ville de Paris, et elle est gérée, comme sa maison de la Place des Vosges, par Paris-Musées".









"Le chantier d’assainissement et de restauration a été rendu possible par les 3,5 millions d’euros déboursés par le mécène breton François Pinault, alors que Paris-Musées contribue à hauteur de 800.000 €. La Fondation du patrimoine a collecté 53.667 € auprès de 363 donateurs. « Au départ, notre ambition était modeste : rendre étanche un bâtiment en péril qui prenait l’eau, notamment du fait des adjonctions (comme le « look-out ») qu’avait faites Hugo et qui avaient créé les fragilités », explique à l’AFP Delphine Lévy, présidente de Paris-Musées, alors que pluie et vent glacés balaient l’île".

« Une fois restauré le bâti, on s’est dit que c’était l’occasion de retrouver les décors d’origine, poursuit-elle. Il a fallu mener des recherches scientifiques. Les peintures n’étaient plus visibles. On a enlevé le badigeon blanc datant des années 1950 sur la façade pour revenir à la patine grise d’origine. Ici même, François Pinault nous a demandé : quel est votre rêve ? Faites-moi une proposition. C’était en septembre 2017. On a signé en avril 2018. »

François exauce vos rêves :
(c'est moi qui ajoute cela, je dois être un peu jaloux !)

Une maison devenue une œuvre d'art extraordinaire

Hugo aimait retravailler les objets ordinaires, les détourner, leur apposer des légendes, dans ce qui était une œuvre d’art totale. Ainsi au deuxième étage, il crée un puits de lumière qui symbolise la montée vers l’illumination.



D’un curieux candélabre, il veut faire un arbre de feu à travers lequel faire surgir le gaz. Des inscriptions comme « Nox, Mors, Lux » (« Nuit, mort, lumière ») ou « Perge, surge » (« Lève-toi, reste debout ») disent ses obsessions. Pour Gérard Audinet, directeur des maisons de Victor Hugo, Hauteville House est « une maison écritoire ». « Des phrases avaient été effacées. Il fallait les reconstruire, retrouver l’œuvre telle qu’elle était sortie de ses mains. »



le palier-bibliothèque : ça n'est pas rien : la bibliothèque de Hugo !

Plus de 200 artisans ont travaillé sur les objets, sur place ou lors de leur transfert en région parisienne. « Soit photos, soit dessins, soit descriptions dans ses lettres : Hugo a tout pensé lui-même, en dix ans de travaux », souligne Delphine Levy. Comme les journalistes ont pu le constater en se bousculant dans les étroits couloirs, les visites (20 000 par an avant la rénovation entre avril et septembre) posent le problème non-résolu de la mise à distance des objets pour qu’ils ne s’abîment pas à nouveau. C’est pourquoi ces visites ne se feront que par groupes de dix.

Bâtie sur les hauteurs de Saint Peter Port, Hauteville House fut la demeure de Victor Hugo pendant son exil à Guernesey et la seule propriété de l’écrivain. Lieu d’écriture de nombreux chefs-d’œuvre – Les Misérables,  Les Travailleurs de la Mer, L'Homme qui rit, La Légende des siècles, Le Théâtre en liberté… – elle est aussi une œuvre d’art totale par son aménagement et ses décors conçus par Victor Hugo lui-même.


Nous étions allés à Jersey autrefois, par un voyage en Condor épique, dans les vagues énormes, la nuit noire, la tempête, et les vomissements des passagers, les estomacs tordus du mal de mer.

Sûr que la prochaine fois, nous poussons jusqu'à Guernesey !







demain : la Vierge de Notre-Dame sauvée !