Cérémonie intime ce matin :
remise de son brevet à T. On a préparé un pot, avec de vraies charcuteries de
Didier F., (mon charcutier préféré). Cidre à volonté, faible degré alcoolisé :
il ne faut pas trop boire, si après on veut voler ! Le temps n’est pas
très beau, impossible de mettre un planeur dehors. Par contre, le tracteur lui peut voler, et, cadeau
imprévu, j’ai droit à une balade improvisée !
Quand je dis tracteur, il s’agit de l’ULM du club, qui a deux places, et peut
donc prendre un passager. Assez impressionnant : il ne faut (absolument)
pas mettre les pieds sur les commandes. Il ne faut pas toucher le manche,
encore moins s’y cramponner. Il ne faut pas tripoter le levier des volets (qui
est situé à la place du frein à main dans votre voiture). Conclusion numéro 1 :
surtout ne rien toucher, et se faire tout petit.
la goupille à droite, avec la poignée du parachute (à ne tirer qu'en cas de désespoir caractérisé) |
H. la pilote m’avertit de suite :
-« si jamais j’avais un malaise,
voici la goupille à dégoupiller ». Je réponds Yes pour montrer que je parle anglais. Elle poursuit. –« vérifier quand même que mon malaise
est vrai, mais sait-on jamais ? ». J’acquiesce toujours, elle
pourrait me demander la lune, je répondrais Oui !
Elle termine enfin : -« la
goupille dégoupillée, tirer sur la manette du parachute, il est prévu pour 3
personnes ». Devant mon air ahuri, elle précise : « vous ; moi ; et l’avion ».
Dès que les écouteurs et le micro sont sur les oreilles (et la bouche), je lui
précise que je me rendrai à ses ordres bien entendu, y compris si elle ne peut
m’en donner dans la mesure où elle serait empêchée (après l’avoir pincée pour
vérifier), mais que je formule des vœux pour que cette éventualité ne se
présente pas !
le temps n'est pas terrible, mais on découvre toutes ces gravières dans la Garonne ainsi que le Lycée technique de Gourdan |
Saint-Bertrand |
et Valcabrère |
Valmirande |
et les écuries |
l'usine EdF |
Saint-Go-pôle, la Ville nouvelle |
Un peu plus tard mes vœux sont
exaucés, la goupille est restée à sa place, et la pilote est en grande forme.
En avion, il faut en permanence anticiper sur ce qui peut arriver, et H. va psalmodier
tout le temps du vol sa check-list, vérifiant en permanence que l’essence
arrive par le réservoir droit ; que les volets sont en bonne position ;
que les voyants sont au vert (j’ai déjà entendu cette expression dans la bouche
de nombre de politiques). Que la vitesse est de 181 Km/H ; et j’en passe tellement
il y a de boutons : cet ULM est très sophistiqué, il y a un GPS qui vous
indique (au cas où vous seriez paumé) par quelle route il faut revenir au sol
ce qui peut être bien utile notamment pour un mec comme moi (même si je ne puis
rien toucher).
Fibre Excellence, la ville ancienne |
Nous restons à une altitude
raisonnable, car plus haut ça secoue et le passager est inexpérimenté (il n’a
pas pris de sac-idoine et il ne s’agit pas de saloper la cabine dont le sol est
propre), ce qui est constaté dans la check-list, je vous jure que c'est vrai !
nous volons à 181 Km/H |
Je plaisante mais c’est super :
on a échappé aux radars, et je vois dans un seul vol Saint-Bertrand et
Valcabrère. Le château de Madame la Baronne de Lassus (décédée à 92 ans la
semaine dernière, elle s’était montrée en pleine forme avec son fils dans une
vieille voiture lors des journées du patrimoine, et est partie au ciel
brutalement, comme ça, sans crier gare, je fais une prière pour elle). L’église
de Bordes Rivière. L’usine EdF. Fibre Excellence....
...et merveille des merveilles
notre Leclerc tout neuf au milieu de Saint-Gopole, la Ville nouvelle.
dernier virage, volets sortis, vitesse réduite, prêt à atterrir...dommage ! |
J’aime beaucoup le
Comminges au sol,
vu du ciel c’est
encore mieux,
C’est même super !
Ce matin j’ai entendu
cette parole de Pagnol :
Il faut se contenter de ce qu’on a…
…et embellir sa vie !
YES !
dernier check list : la goupille est intacte on la dégoupillera une autre fois ! |