Comme tous les ans, nos amis de l'Association Zerynthia soumettent au grand débat de leurs membres quatre papillons à défendre en 2019 :
Naturellement, les informations officielles sont en langue espagnole, et il m'a semblé plus facile de vous les traduire. Attention, le robot de Google sème les pièges à foison, et il faut se méfier des propos qui suivent entre guillemets : "Le papillon capucin (Pieris
cheiranthi) est un endémisme canarien typique des environnements de
laurisilva, dont la population a diminué de façon alarmante ces dernières
années, de sorte qu’il ne subsiste plus qu'à Ténérife et à La Palma et a disparu
de La Gomera et Gran Canaria".
Commentaire, le papillon capucin vit bien sur les capucines, et est bien une fois de plus le résultat d'une évolution insulaire à la Wallace. Pas étonnant qu'il soit localisé, rare, et en voie d'extinction ! Quant à la laurisilva, le robot traducteur n'a pas tort : il s'agit bien de bois de lauriers, je suis rassuré que l'on ait encore besoin de véritables traducteurs et traductrices à l'ancienne, merci pour l'emploi des Universitaires lettrés doctorants ! Je n'oublie pas : cheiranthus, c'est la giroflée des murailles. Quel rapport avec les capucines ? .... désolé, je sèche !
point ou taches noir sur fonds blanc, quoi de mieux pour passer aperçu ? |
voici le type d'habitat hébergeant la plante alimentaire locale : Crambus strigosa à la Palma et Tenerife |
Second candidat, "le pequeno pavon, chez nous : petit paon de nuit (Saturnia pavonia) est la plus petite des six espèces de saturniens
présentes en Espagne, où elles sont réparties dans la plupart des provinces et
se déposent de nuit dans des zones de grande diversité végétale". Je compte sur les doigts : Pavonia ; pyri, tau ; Isabelle, cela fait quatre, quelles sont les deux autres ? Nous on a cynthia. Mais eux ? Pavoniella ? Yamamai que je sais vivre en Croatie ? Il va falloir creuser le sujet ! (1)
elles ont convenu d'ajouter leurs phéromones |
là elles s'y sont mises à plusieurs, j'imagine qu'elles sont toutes fécondées, à voir le seul mâle présent |
le résultat en cage d'élevage |
Troisième candidat : je reprends le texte traduit par Google : "La fourmilière sombre (Phengaris
nausithous), menacée par la détérioration des prés où elle vit, présente la
particularité de vivre en phase larvaire à l’intérieur des nids de certaines
espèces de fourmis et de se placer dans une plante spécifique, Sanguisorba officinalis, typique des
Asturies et de Castille et León". Jolie métaphore la fourmilière sombre, nous on parle de l'Azuré des paluds, les mythologistes comme moi de Nausithoos, roi des Phéaciens. Quant à la Sanguisorbe, c'est la grande pimprenelle. Les fourmis ? Myrmica rubra. Je vous ai expliqué la drôle de symbiose identique à celle d'Arion. La chenille et la fourmi :
voici justement la dite Sanguisorbe |
Quatrième papillon choisi par Zerinthia : "le papillon brun espagnol (Aricia morronensis) est réparti en groupes de quelques spécimens dans de
petites zones péninsulaires, ce qui le rend plus vulnérable, en particulier sur
les terrains rocheux et accidentés où le genre Erodium est présent, ce qui
constitue cent pour cent de sa superficie". Ce qui colle pile pour nous Français, c'est que nous le trouvons dans les Pyrénées orientales, où on le nomme : "l'argus castillan". Pour le trouver, nous allons en Andorre naturellement.
La péninsule ibérique compte 238
taxons de papillons diurnes (ropalóceros) et 20 autres sont présents
exclusivement aux îles Canaries, à Ceuta et à Melilla, ce qui fait de l'Espagne
le deuxième pays européen, derrière l'Italie, en matière de biodiversité des
lépidoptères diurnes.
Ce sont les Espagnols qui disent cela. En général, ils ne s'intéressent que peu à la France, les Français qui les visitent faisant trop de bruit et montrant visiblement que nous sommes exceptionnels, les plus forts pour le modèle social, nos TGV, nos voitures, notre cuisine surtout, sans omettre les performances amoureuses de nos mecs... et tutti quanti. Il est rarissime que les Français se vantent de la diversité de nos papillons... y compris dans le grand débat actuel, où il n'est question que de pouvoir d'achat, et du droit de rouler à 90Km/H sur les départementales, droit bientôt rétabli ?
Ah oui : je vote pour pavonia bien sûr !
Les papillons étant symétriques, il arrive qu'avant d'évoluer, (ce qui prend des milliers d'années), la division des chromosomes se passe mal, aboutissant à des gynandromorphes.
Défendant les hétéro, les bi, les trans et tout ce qui peut s'imaginer, je défends bien entendu les gynans, qu'ils soient papillons et bien entendu humanoïdes, où on les désigne sous le nom d'hermaphrodites, contracté en : hermas !
Les ocelles de pavonia me donnent une idée :
je vais vous montrer plusieurs cas où nos papillons
arborent des yeux impressionnants !
PS (1) : non seulement cela fait 6 saturnidae, mais manque Samia cynthia, 7ème !
http://www.european-lepidopteres.fr/Satyridae-Mimetisme-Chazara-briseis.html |
PS : (2) Antherea yamamai a bien été introduit en France en 1855 par Félix Edouard Guérin-Méneville, comme Samia cynthia, afin de trouver une espèce remplaçant le ver à soie, victime de la pébrine. Je n'ai aucune idée de l'endroit où il vit encore, (pas en France en tous cas, mais plus à l'Est à partir de l'Italie), alors que Samia cynthia reste le "chinois de Paris" !
cela nous fait deux yeux de plus !
PS (3) : c'est la quatrième année de mariposa del ano :
https://babone5go2.blogspot.com/2018/02/mariposa-de-lano-2018-votez.html
dans les billets qui suivent, j'ai prévu de vous montrer les yeux de toutes formes
qu'arborent nos papillons
étonnant !