mardi 3 avril 2018

France fracturée...




...société fracturée... 

Ca y est : une fois de plus, la glace de la Société française se fracture en larges plaques : il y avait déjà la plaque des jeunes, terminant leur parcours scolaire à l’Université : l’Université est en grève, et déjà les meilleurs (es) s’interrogent : comment passer les examens dans quelques semaines ?


Il y a les retraités : ils deviennent contributeurs des salariés, participent à diminuer les charges qui pèsent sur leurs salaires : après tout ils ont bénéficié des trente glorieuses, mais cette contribution passe mal, chez ceux qui ayant cotisé toute leur vie, s’inquiètent de finir leurs jours dépendants en EHPAD de salariés... mal payés, et ... en trop faible nombre !

Il y a les chômeurs, en trop immense nombre, sommés d'accepter des postes, de statut privé, trop loin de leur domicile, trop peu payés, aux horaires décalés, bref... ceux que ne veulent pas les autres...!

Et puis il y a les travailleurs. Je ne compte pas la catégorie somme toute peu nombreuse des actionnaires. Pourtant ils représentent un marché, celui du tourisme de luxe, des bateaux de luxe, des hôtels de luxe, de l’immobilier de luxe dans les capitales. Ceux-là tirent les ficelles, prélèvent leur pourcentage en premier, avant d'accorder des miettes aux salariés, aujourd’hui bénis par l’onction du Président les désignant comme « premiers de cordée ». Ils ne se plaignent pas. Ils ne font pas grève. Je ne m’intéresse pas trop à leur sort : j’en reviens aux travailleurs.



La SNCF nous aide à différencier les différentes catégories de salariés, car ils sont comme des castes en Inde : il y a les actuels, bénéficiant du statut : emploi à vie. retraite anticipée, transports gratuits. C’est le statut qui veut cela, ça s’appelle un avantage acquis, et on nous fait observer que celui des pilotes d’avion, du moins chez Air-France, est beaucoup plus avantageux encore …enfin, il le serait avec 6% de plus de salaires, s’ils les obtenaient, rien n’est parfait, ils font grève pour cela, il y a bien une raison ?

Et puis, il va y avoir le statut des futurs salariés (de la SNCF), du moins si la Loi passe, toute la question est là ! Un statut affreux puisque c’est celui du privé, celui des employés de Carrefour par exemple, eux on ne les ménage pas, c’est le licenciement ou rien d’autre, dégagement à la case chômeur, les actionnaires repus, il ne reste rien pour eux dans la caisse !

marrante la pub de la Lufthansa en pleine grève des pilotes d'Air-France !

J’observe avec vous que les Employeurs jouent de cette multiplicité, car il est des quantités de chômeurs qui préfèreraient le statut privé plutôt que rien : la SNCF, tiens, les recrute en masse en ce moment : ce sont les gilets rouges, qui guident les voyageurs égarés, pendant que les salariés-du-statut font grève… en ménageant leur temps pour limiter leurs pertes de salaire ! D’ici à ce que les gilets rouges conduisent les trains…ce serait la fin de la grève ? la fin du statut ? Vous me direz qu’il faut savoir conduire un train ? Question de statut ! retour à la case départ (apparemment les cadres de la SNCF ont le droit de conduire un train, puisqu’ils bénéficient alors d’une prime de 150€, y compris s’ils sont en grève de leur boulot de cadre, mais ont la gentillesse de conduire un train…ce seraient des briseurs de grève...ils refusent...on s’y perd !)

C’est compliqué, n’est-ce pas, ces différences dans la Société, qui nous offre tant de statuts différents, tant d’avantages statutaires différents, dans ce contexte théorique d'Egalité affichée !

Ainsi, c’est la SNCF qui nous vante tous ces jours prochains les avantages de l’avion ; du bus ; du covoiturage ; bref de tout ce qui n’est pas le train !

Paradoxal, non ?

La France est paradoxale, et nos voisins allemands nous regardent ahuris : demain, fin 2019, ils vont devenir nos transporteurs, sur nos propres voies ferrées, et ce sont eux qui nous mèneront sur nos lignes régionales ! Parlerons-nous Allemand pour nous rendre à Toulouse ?


Non ! on parle déjà Anglais !

Oui, go !

Liberté, égalité, fraternité !