La Gazette de Babo: Cardio

Google sait (presque) tout sur tout le monde !

Je reviens de mon bilan annuel, rendez-vous pris il y a trois mois. Le parking est plein, la seule place libre étant celle réservée à l’handicapé-moteur-absent (dont on espère qu’il dispose de toutes les autres facultés indispensables à la conduite d’un véhicule automobile). Plein comme la salle d’attente, au moins vingt personnes apparemment toutes convoquées à 9H30. Ma carte-vitale-verte a rejoint sur le bar les précédentes étalées comme au Casino, et au moins cinq hôtesses dirigent fermement l’accueil. En vérité, elles sont souriantes et jeunes, l’ambiance est sérieuse et paisible, à peine troublée par les nouveaux arrivants : le postier et ses paquets fichés Amazon ; la postière et ses lettres en kraft, et l’appel régulier de ceux qui vont passer derrière ...le rideau. En tendant l’oreille, on apprend certains motifs confidentiels : -« pose d’un appareil… d’un stan »…? J’ai apporté de quoi lire, et me sens tranquille dans cette ambiance feutrée….tendant pourtant l’oreille comme chacun dans l’espoir d’entendre prononcer son nom.

Une demie heure plus tard, ça y est : le patient c’est moi. Derrière il y a un couloir, et de là on accède à des portes contigües donnant sur les salles d’examen. La pièce est jolie, murs rouge et blanc, portes grises, lavabo triangulaire encastré dans un coin, un lit qu’on croirait de massage, et grand écran de télé allumé. Une jeune femme souriante, -auparavant à l’accueil au comptoir-, a quitté son poste, me fait mettre torse nu, m’allonger... avant de me frotter d’eau (froide), destinée à créer le contact avec de grosses pinces de couleur (comme celles que j’utilise pour raccorder les pôles de la batterie l’hiver quand j’ai oublié le plafonnier allumé) (ça m’est arrivé une fois). Mais en plus gros puisque par exemple les deux d’en bas enserrent les chevilles. Les courbes saccadées s’inscrivent toute seules sur le grand écran, mais ce sera au Maître-des-lieux de les interpréter, et de poursuivre l'examen.

Je vous passe la suite, dont l’écographie des carotides, seule occasion annuelle d’entendre battre son cœur, et le chuintement du passage dans les canalisations. –« bilan parfait » entends-je affirmer par le Patron, et je me dis in petto : -« pour le moment »...! Ressorti-rhabillé, j'attends l’enveloppe scellée où une des dames de l’accueil a dactylographié le rapport conclusif, terminé par une salutation amicale à mon médecin traitant.

je reconnais être très ému de tous ces soins bienveillants

dont on vient d'entourer ma modeste personne !

la panoplie des prises de courant (même pas mal) et des pinces de couleur

J'ai demandé à la dame-augmentée-de-Capio rencontrée à Futurapolis quand je pourrais disposer d'une montre connectée reliée en permanence à un central observant mon rythme cardiaque H24 : elle m'a dit -"pas de problème technique, mais la Sécu ne le finance pas. Je lui ai répondu -"que j'étais prêt à payer", mais chez nous on refuse que le malade participe volontairement à prendre ses soins en charge (alors qu'on va lui piquer sa CSG sans qu'il puisse contrôler
ce qu'on va faire de son argent)...

En attendant le dit rapport, je me livre à une drôle de comptabilité, visant à calculer (de tête) la multiplication qui suit :

75 x 365 x 24 x 60 x 90 = ?

Incroyable !

ça donne 3 milliards…547 millions 800 mille...

...battements (cumulés sans aucun arrêt) depuis mon origine ! !

Drôle de calcul qui donne une petite idée de l’immensité des nombres, non ?

Et je me dis que pour la suite

suite imprévisible sauf condamnée à s’interrompre un jour

mettons que par bonheur elle ne survienne que dans 20 ans donc en 2037

(trois ans avant l’arrêt prévu par Nicolas Hulot de la voiture à essence
et d'un réchauffement climatique dépassant 5°
avec les conséquences qu'on sait...)

...s’ajouterait presque… 1 milliard de plus !

Incroyable non ?
on comprend que ça ne puisse durer éternellement !

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tout le monde a plusieurs personnalités

c'est le cas de mon cardiologue :

https://www.youtube.com/watch?v=UAMC-JTMNy8

https://www.ladepeche.fr/article/2013/01/12/1534056-saint-gaudens-les-belles-histoires-de-claude-corman.html