jeudi 12 octobre 2017

Gérard Largier et l'Aster des Pyrénées

Retour aux origines ! Hier soir, conférence du mercredi d'octobre à la SEC, la Société d'Etudes du Comminges ! au menu, Gérard Largier, le charismatique Directeur du conservatoire botanique des Pyrénées. 

Figurez-vous ma honte ! je passe désormais chaque mois à Bagnères de Bigorre rencontrer mon vertébrologue comme je vous ai raconté, j'y étais encore le midi même...et je passe forcément devant le Conservatoire botanique de Gérard dont j'ignorais l'existence ! 


On en apprend tous les jours !


Le but de cette vénérable institution ? Faire l'inventaire de la flore, bien entendu. En repérer les stations rares, comme celles de l'Aster des Pyrénées, à ne pas confondre (ce qui est difficile) avec son cousin des Alpes. Protéger les stations du broutage des moutons friands de cette jolie fleur. Voire replanter ce qui n'est pas facile dans les abrupts qu'elle préfère (la plante) quelques plants soigneusement élevés à partir de graines, pour conforter la présence de cette rareté.




Premier problème : les Pyrénées vivent du tourisme. Le tourisme c'est le ski. Le ski ce sont les stations. Pour que les skieurs reviennent, il faut soigneusement lisser les pentes avec des pelles mécaniques (l'été), ce qui fiche en l'air la végétation d'origine. Pas grave, on replante avec des semis importés, genre gazon pour terrains de foot en plaine, voyez le genre ! Or pour que les moutons aient le goût d'herbe sauvage (qui les distingue de la viande des moutons importés de Nouvelle Zélande) il faut que l'herbe soit d'origine locale. De l'herbe sauvage bien entendu, mélange harmonieux de la flore sauvage. Conséquence : il faut récolter les graines des pelouses naturelles. Et en faire des semis que les promoteurs des stations achèteront (s'ils le veulent bien) parce qu'elles se ré-implanteront plus facilement (car elles sont du pays) avec moins d'engrais (ce sera plus écolo ; moins cher ; avec un taux de réussite supérieur au gazon anglais).

récolte des graines sauvages avec une moissonneuse tirée par un quad

Le Conservatoire se trouve devenir l'impulseur de ce réaménagement sympa, et de la création d'une production de graines locales précieuses pour éviter d'importer des espèces étrangères. Voilà une institution indispensable !


Autre sujet, le réchauffement climatique...et le dérèglement climatique. A l'échelle de la planète, il y a réchauffement et déssèchement. Ici, si l'on observe le réchauffement, et le rétrécissement des glaciers, les précipitations sont identiques. L'astuce est d'observer le haut du haut, les combes à neige, où les effets seront plus visibles car la végétation soumise aux températures extrêmes, du chaud l'été et du froid l'hiver. Cela se fait sur des placettes comme on le fait pour les recherches archéologiques, mais va exiger du temps. 



Je pose la question : -"observe-t-on plus spécialement les plantes hébergeant des papillons" ? Réponse : non ! Donc pas les aristoloches, ni les sédum nourrissant Apollo, le Roi de la montagne.

dommage !

il va falloir associer botanistes et entomologistes !

ensemble ils seront plus forts ?


désormais en me rendant à Bagnères j'irai voir :