J'ai cru un moment à autre chose. Non, il ne s'agissait pas de cela. Simplement des initiales, celles de Beuchot Joseph.
Mon histoire est étonnante : Car voici qui est B.J, tiré d’un
article de Marie Dominique Jacomy : "Fraisans - L'usine miniature", Musée
des Arts et Métiers - La Revue n°11 - Juin 1995. Je cite, avec des guillemets :
« En 1983, l'Écomusée de la
communauté urbaine Le Creusot Montceau acquiert une maquette de plus de cinq
mètres de longueur sur trois mètres de largeur représentant les forges et
ateliers de construction du Creusot à la fin du XIXe siècle. Cette maquette,
qui compte une quarantaine de machines ou postes de travail, pour beaucoup en
fonctionnement, et autant de petits ouvriers, animés pour la plupart, n'est
banale ni par sa facture ni par son histoire.
"Bien que dénommée "du
Creusot", elle a été fabriquée à Fraisans, dans le Jura où son auteur,
Joseph Beuchot, d'abord mécanicien puis contremaître, a fait la plus grande
partie de sa carrière. Ouvrier expérimenté, minutieux jusqu'au perfectionnisme,
Joseph Beuchot occupe les loisirs que lui laissent les forges de Fraisans à
créer de toutes pièces son univers de travail en miniature. Commencée vers
1882, alors qu'il est jeune marié et encore sans enfant, la maquette est
terminée une vingtaine d'années plus tard. Joseph Beuchot a-t-il dès le départ
une idée d'ensemble de ce qu'il veut faire ? Avance-t-il pas à pas et son
projet se modifie-t-il au cours du temps ? Un examen de la maquette permet
d'avancer l'hypothèse d'une chronologie et d'une certaine progression dans la
difficulté. Certaines machines, plus complexes que les autres et d'une
réalisation remarquable, semblent avoir été exécutées vers la fin, alors que
Joseph Beuchot était passé maître dans la miniaturisation des machines et des
mécanismes.
Au début du siècle, lorsque
l'usine de Fraisans est sur le déclin, Joseph Beuchot et ses fils, qui ont reçu
une formation d'ajusteur, ne peuvent plus espérer faire carrière sur place. Ils
ont alors l'idée de montrer la maquette dans les fêtes foraines. L'aîné des
enfants, Fulbert, et son frère Henri exploitent déjà un "cinématographe
Lumière".
Un demi-siècle durant, la maquette reste dans la famille Beuchot. Joseph en est d'abord le directeur et la montre de fête en foire avec Fulbert et Henri. Durant la Première Guerre mondiale, la maquette sera rangée à Fraisans puis, en 1919, Joseph la cède à son fils Henri qui l'exploitera jusqu'en 1935. C'est Henri qui adaptera la maquette à son époque en remplaçant la machine à vapeur, fournissant l'énergie pour le mouvement des mécanismes et pour l'éclairage, par un moteur Diesel puis par un moteur électrique. Le frère cadet, Lucien, reprend à son tour l'attraction pour de nouvelles tournées, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
Vous avez bien noté ? La machine à vapeur est remplacée…
par un moteur électrique. Elle disparait donc….avant de réapparaitre … à
Tractomania… !
c'est exactement la même que ce modèle trouvé à vendre aux enchères en Grande-Bretagne |
Remisée durant les années de
guerre dans la région parisienne, la maquette sortira, dans les années 50, de
la famille Beuchot pour connaître divers propriétaires jusqu'à ce qu'elle entre
dans les collections de l'Écomusée. Les Beuchot père et fils ont toujours
insisté sur l'exactitude de ce qui était représenté, sur la qualité et la somme
de travail nécessaire à la réalisation d'une telle pièce. La maquette doit
attirer le chaland aussi bien par le thème, l'usine, que par la prouesse de sa
réalisation. Leurs successeurs abandonneront la référence à l'industrie et au
Creusot au profit du rêve et de l'imaginaire, incitant les badauds à venir voir
les "Lilliputiens" ou les "aciéries de Lilliput". Tant pis
si les machines ne sont pas celles d'une aciérie.
La maquette présente un ensemble
cohérent caractéristique de l'usine métallurgique de la fin du XIXe siècle.
Trois grands secteurs sont ainsi détaillés: la grosse forge, au centre de la
maquette, entourée par la forge à main et les ateliers de construction d'une
part, et par l'atelier de menuiserie d'autre part. S'y ajoutent quelques
machines et personnages, peut-être installés ultérieurement, qui donnent une
touche de fantaisie.
Dans la grosse forge, tout
s'articule autour du four à puddler où la fonte est remuée sans interruption
pour être affinée. Sortie du four, la loupe de fer est battue au marteau-pilon
pour parfaire l'affinage et la rendre plus homogène. Après un passage dans un
four à réchauffer, le fer peut être travaillé. Il sort des laminoirs en tôles,
en barres ou en fils de fer de différents diamètres. Des machines comme la scie
circulaire à pendule ou les cisailles permettent de couper ces produits dès la
sortie des laminoirs. Les pièces importantes sont déplacées par une grue
pivotante. Des générateurs de vapeur produisent de la vapeur, à partir de la
fumée s'échappant des fours à réchauffer, pour fournir, avec la machine de
Corliss et une grande machine verticale, l'énergie nécessaire aux machines. La
description est précise, elle évoque d’autres machines verticales existantes. J’en
déduis que notre Joseph, dont je partage le prénom, a fabriqué d’autres
exemplaires, ce qui explique que l’on en retrouvera plus tard dans des maisons
de vente anglaises comme celle-ci.
La forge à main et les ateliers
de construction permettent la réalisation des pièces servant à l'entretien des
autres ateliers. Très proche de la forge artisanale, la forge à main se
caractérise par le feu de forge au charbon et les enclumes qu'accompagnent les
outils à main. Dans les ateliers de construction, les mécaniciens travaillent
aux machines et à l'établi.
L'atelier de menuiserie, proche lui aussi de l'atelier
artisanal, met en valeur le geste des compagnons.
Le réseau des poulies et des
courroies actionnant les machines, celui des conduites de cuivre amenant la
vapeur des chaudières jusqu'aux différentes machines sont caractéristiques de
l'usine de la fin du XIXe siècle où se mêlent aussi archaïsme et modernité. Le
marteau à soulèvement de la grosse forge est un procédé archaïque pour l'époque
puisqu'il est remplacé depuis 1850 par le marteau-pilon. De même pour la
machine à vapeur verticale, d'un type antérieur à 1850. Par contre, les
lampadaires comme la machine de Corliss sont des éléments modernes.
La maquette est revenue
définitivement au Creusot juste avant qu'une nouvelle page de l'histoire de la
ville ne s'écrive avec le démantèlement du site usinier. Au fur et à mesure que
les ateliers fermaient et que les bâtiments disparaissaient, la population
ouvrière s'est approprié la maquette de la même façon que Joseph Beuchot l'avait
construite : pour garder une trace de ce qui s'en allait. Au-delà de l'attrait
courant que suscitent en général les miniaturisations, modèles réduits et
automates, la maquette véhicule bien d'autres valeurs pour les ouvriers
métallurgistes. Construite par un des leurs, elle leur renvoie leur propre
image. Ils se reconnaissent dans le geste ou la situation de tel compagnon, se
projettent dans une ambiance ou un passé parfois idéalisés ».
Fin de citation. Nous sommes à
Caussade samedi 14 octobre 2017, le premier jour d’une manifestation à la
gloire de la mécanique ; des vieux tracteurs ; et de tout ce qui
touche à la locomotion européenne, puisque environ 50.000 visiteurs
sont là, au milieu de la fumée des machines…et des barbecue. L’enjeu est de
visiter tous les stands confronté à la foule, et de voir ce que l’on ne s’attend
pas à voir, puisque comme chez un antiquaire on ne trouve jamais ce que l’on
était venu chercher. Mois je reviens après cinq ans d’absence, j’ai emporté un
peu d’argent liquide sur moi, avec la ferme intention de ne rien dépenser :
je sortirai après trois heures de déambulation en ayant respecté mon propre
engagement.
Pourtant je vous l'ai montré, il y avait de quoi me tenter, ainsi que tenter Antoine....(humour...la tentation d'A...) Or il m'accompagnait, et il n'a acheté que des journaux de tracteurs, pour y mettre en vente son Discovery.
les fils du propriétaire, Alain et Nicolas B. habitent Gaillac où est remisée cette merveille j'ai leur 06.... ...que fais-je ? |
PS : il y a en effet cinq ans :