Il me faut du temps, à moi
citoyen de province, pour capter les méchancetés parisiennes : je me fais
aider par le Figaro du dimanche, riche des journaux à rallonges et des magazines
pour Monsieur et Madame justifiant le prix (exorbitant) de 4,8 Euros hebdomadaires.
Cette fois je tombe sur deux
dessins assassins : les enfants reviennent de croisière, et c’est un peu
ça qu’ils nous décrivent : ils sont partis de Barcelone (une matinée de
route) dans un paquebot américain, apéritifs et repas à volonté, d’où ils
reviennent tout bronzés : croisière : Barcelone ; Gênes ; Rome ;
Naples, le périple habituel, clientèle internationale : on parle anglais,
espagnol, rarement français, ils sont minoritaires les français, 170 sur 4000
passagers ! Le retour se fait à Barcelone, le tout coûte à peine plus qu’une
semaine en France, et on n’a pas à faire les courses ni la cuisine : le rêve
de toute épouse en vacances !
L’arrogance française est moquée dans
les théâtres qui animent les soirées : les dits français ne savent même
pas qu’on se fiche d’eux, puisque la langue est l’anglais ; et qu’ils sont
minoritaires à ne rien comprendre de ce qui leur arrive.
Partout il y a des ports, où
débarquent les voyageurs, pour leur excursion (payante) de la journée. Partout
sauf à Cannes : cela amuse les passagers : dans cette ville connue du
monde entier, il n’existe pas de port : alors on descend les chaloupes, ce
qui permet un exercice de sauvetage ! Pas question de débarquer à
Marseille, on ne sait jamais si une grève subite ne prendrait pas le bateau en
otage.
Le dessin de Nicolas Vial page 26
du Figaro Magazine du 6 juin 2014 est terrible : "l'exception française" : un champ de ruines (sauf le
scooter dans la région Midi-Pyrénées prochainement élargie à Languedoc-Roussillon). Les ports restants sont bombardés, les bateaux coulent, nous sommes au bord de la
faillite.
Du coup je découvre le tome 1 de « moi Président », un blocage automatique
d’internet m’interdit de chercher les images. La police d’internet protège le Président,
il en a bien besoin. Et puis il y a un tome 2. Les parisiens deviendraient-ils si
dissidents qu’ils pratiquent le Hollande bashing ?
Ouf, on a un terme anglo-saxon pour désigner ces critiques un peu
systématiques. Trop facile le bashing !
Que feriez-vous de mieux si vous étiez aux commandes ? Hein ? Vous ne supprimeriez quand-même pas les Conseils généraux ? Les Sous-préfectures ? le Comité économique et social et autres organismes dont la Cour des Comptes ne cesse de stigmatiser l'inutilité ? Et le Sénat...vous y avez songé ? Nous ne sommes pas en Italie quand-même ?
L’auteur des BD est une femme, Marie-Eve
Malouines : « au début, comme je
n’avais jamais fait de BD, je ne comprenais pas ce que l’éditeur attendait de
moi. Je pensais qu’il voulait juste des conseils et après j’ai compris qu’il
fallait que je raconte une histoire. Et là ça m’intéressait car le style BD se
rapproche du cinéma ou de la télé ». Il faut dire qu’elle est journaliste
(comme Valérie), chef du service politique de France Info. Christophe Faraut,
alias Faro, est un dessinateur de presse, originaire de Nice. Ils en sont à
leur deuxième ouvrage.
Finalement, notre Président « normal » est soumis aux mêmes tracas
que le simple quidam quand il s’agit de la gestion des vicissitudes de la vie
conjugale. C’est terrible : on aurait besoin d’un sur-homme, et on n’a qu’un
homme normal ! Sa Julie, on l’a vue
à Cannes…elle parait du second choix : pas de quoi se vanter de l’avoir « pécho » !
La destinée politique du Président est particulièrement liée à l’influence de
celles pour lesquelles son cœur s’est emballé. Fort de ce constat les BD tissent le parcours politique de François
Hollande. On attend avec impatience le retour politique de Ségolène :
va-t-elle faire voter la loi sur la transition énergétique ou pas ? On
voudrait qu’elle réussisse ! On préfèrerait une vraie Présidente à un Président
normal !
Je viens de rencontrer un citoyen « normal »
aux Bielles du Comminges :
furieux,
il était furieux.
Il n’y
avait pas de visiteurs. Les gens restant chez eux. Fauchés, démoralisés.
Il
est marié (ce qui arrive couramment ici) à une portugaise :
Je vous
le disais : un citoyen « normal » :
« dès que je peux, nous filons nous installer au Portugal »
J’ai mal à la France !
Je retrouve
l’avis terrible du député Jean Lassale quand il a achevé son tour de France :
Ça va vraiment mal sur le terrain !