se peut-il que…
…d’autres artistes, d’autres contrées, aient représenté le mythe d’Europe, de l’enlèvement d’Europe, différemment, voire mieux qu’Abbal ? Question iconoclaste sans doute, mais je dois tenter de répondre, élargir mes connaissances ! Mieux, voudrait dire quoi d’abord ? Plus conforme aux textes ? Plus figuratif ?
Recherchant « l’enlèvement d’Europe », je tombe sur le bronze de Marcel DEBUT (Paris 1865-1933) Bronze à patine brune. Début XXe siècle. H. 30 cm , L. 43 cm , P. 20 cm . Marcel Debut, sociétaire des artistes français, mention honorable en 1895. Il lit Ovide, Métamorphoses, livre II. p. 833-75. Et comprend qu’Europe (vierge de Tyr), est totalement innocente. Elle ne se laisse pas faire quand Zeus s’empare d’elle, en se faisant passer pour un doux bovidé. Marcel la représente ligotée sur son dos. Qu’elle soit l’une des premières otages de l’histoire à ressentir le syndrome suédois, probable, mais elle est bel et bien soumise ! Le mot adéquat est : « subjugée », du latin subjugare, sub_jugum, sous le joug. Excusez moi, Zeus est manifestement machiste ! Naturellement, Europe devient (plus tard) consentante, pourquoi pas dépendante, en tous cas séduite. On comprend qu’il faille dépasser ces stades pour aboutir enfin à l’apaisement. Pour le bœuf, cette évolution ne se passe pas que dans la tête, il y a une (douloureuse) étape "physique" (mon chirurgien dit : « exérèse ») correspondant (quand-même) à un renoncement (irréversible) de ce qui faisait sa masculinité !
Je me fais l’observation que Zeus ne va quand-même pas se transformer directement en bœuf, et que (conservant sa prostate) il ne peut être (au moins au début) que taureau. Et que la Nation susceptible de représenter au mieux le taureau est notre voisin Espagnol ! Alors, en Espagne, qu’ont-ils fait d’Europa ?
Je découvre à Madrid Oscar Alvariño, et sa création monumentale : La bella y la bestia ou pour rester dans le sujet : O Rapto de Europa. Les architectes créateurs de l´édifice Calypso, à Punta del Este, Uruguay, ont décidé de faire un cadeau à la ville : un petit espace urbain plein de beauté et d´art. Face à la mer, depuis 1962, voici la version ibérique d’ Europe et Zeus. Je reproduis le texte d’origine, pour rester dans l’ambiance :
"La magnífica escultura fue hecha en bronce por Oscar Alvariño, en Madrid, España, en 1962. He aquí quien fue esta hermosa joven…
La leyenda cuenta que Zeus se había enamorado de la princesa Europa y decidió seducirla a toda costa. Entonces, él, rey del Olimpo, padre de los dioses, adoptó la apariencia de un toro y se mezcló con la tropilla de su padre. Un buen día, la bella princesa Europa y su corte recogían flores a orillas de la playa y de golpe descubre al animal y lo comenzó a acariciar. Como la bestia era dócil, Europa se entusiasmó y decidió montarla. Entonces, Zeus aprovechó la ocasión para correr hacia el agua y escapar nadando, raptando así a la doncella. Nadaron hacia la Isla de Creta. En un momento dado, Zeus reveló su verdadera identidad. Recuperó su forma humana y la princesa al verlo, se enamoró ella también de la divinidad. Europa se volvió así la primera reina de Creta."
Au contraire de l’apôtre de la taille directe qui ne fait pas dans le détail, Oscar reste dans la représentation la plus figurative qui soit : documentaire ! Le taureau a tous ses poils. Quant à Europe, heureusement qu’elle est en bronze, on comprend que Zeus ait pu s’éprendre d’elle : elle est femme dans toute l’expression de sa féminité, et visiblement, est passée du stade de la sidération initiale ; puis de la soumission ; au stade de la collaboration proactive avec son ex-ravisseur ! Comme nous sommes au bord de la mer, elle se vautre sur lui en perfectionnant son bronzage, n’attendant que l’apéritif (alcoolisé) du soir pour se livrer avec son ravisseur devenu amant, aux plus torrides exercices !
Au contraire de l’apôtre de la taille directe qui ne fait pas dans le détail, Oscar reste dans la représentation la plus figurative qui soit : documentaire ! Le taureau a tous ses poils. Quant à Europe, heureusement qu’elle est en bronze, on comprend que Zeus ait pu s’éprendre d’elle : elle est femme dans toute l’expression de sa féminité, et visiblement, est passée du stade de la sidération initiale ; puis de la soumission ; au stade de la collaboration proactive avec son ex-ravisseur ! Comme nous sommes au bord de la mer, elle se vautre sur lui en perfectionnant son bronzage, n’attendant que l’apéritif (alcoolisé) du soir pour se livrer avec son ravisseur devenu amant, aux plus torrides exercices !
alors, c’est mieux qu’Abbal…
…ou, sous des cieux plus torrides…
plus…ollé…ollé ?