Mosaïco de los Amores a Castulo, Andalucia

 

une photo bien intrigante : que fait cette doctorante en Archéologie

 allongée sur cette mosaîque ?

nous ne sommes pas en Italie, mais en Andalousie, pas loin de Linares

oui, une ville romaine avec ses vestiges de thermes, de colonnes, de maisons abattues par le temps

Cástulo avait un emplacement stratégique à la tête de la vallée du Guadalquivir, car c'était le dernier port navigable du Betis, une municipalité qui avait la capacité de frapper des pièces de monnaie et d'être un siège épiscopal à l'époque du Bas-Empire.

il faut toujours un phallus pour amuser les touristes

Il y a un musée pour abriter les découvertes

et la maison du Riche propriétaire des lieux (car il faut bien de riches propriétaires pour laisser des vestiges prestigieux) est couverte d'un toit pour protéger la mosaîque

car mosaïque entière et quasi intacte il y a !

notre Doctorante est donc en train de recoller quelques tesselles

formidable : une certaine confusion avec mes préférées Trois Grâces

puisqu'il s'agit d'Aphrodite (dénudée) ;  Hera (en toge) ; et Athena (en armure)

alors que c'est Aphrodite qui reçoit la pomme d'or de la main de Pâris, jeune prince Troyen

chargé du célèbre Jugement que nos amis anglais appellent

"apple of discord"

tout cela au milieu des animaux d'une ferme classique

entourée d'oliviers, l'arbre de l'Andalousie, dont on a retrouvé une stèle avec une inscription

comme toujours, la mosaïque représente plusieurs décors

La seconde scène centrale représente le mythe de Selene (déesse grecque qui dans la mythologie romaine était la Lune) et d'Endymion, un berger dont elle est tombée amoureuse et qui est tombé dans un sommeil profond ... dont il ne s'est réveillé que pour elle ! 

on comprend que nos amis Andalous aient donné à cette oeuvre si précise et documentée le titre

de los amores

A ce propos, vous aurez remarqué les Eros, nos amours, devenus chez nous Cupidons, armés de leur flèche, et faisant feu de tout bois en attrapant un lièvre ; une perdrix, un faisan, bref tout ce qui pouvait se manger dans ce coin bien sec aujourd'hui, mais certainemnet giboyeux autrefois.

l'histoire ne le dit pas mais je suggère cette interprétation : 

aux quatre coins, je verrais bien les quatre saisons, non ?

j'imagine bien que depuis lors, et ses habiles réparations, notre Doctorante a eu son doctorat, 

et qu'il faut l'appeler Señora Doctora ?

PS : belle continuité dans l'Art et la mythologie :

la même mosaïque dite d'Italica, à Séville

...mille six cent quarante ans plus tard, Alessandro Turchi peint la même scène !

on reconnait les Belles dans le même ordre