mercredi 3 août 2022

Julien Dupré montre les femmes ... au travail !

Dans les années 50, nous habitions voisins d'une grande ferme normande. J'ai fini par y faire un stage avant l'Agro. Il existait encore des chevaux même si les premiers tracteurs monocylindres SFV "le populaire" de la Société française de Vierzon lançaient leur teuf teuf chaque matin. J'ai le souvenir du cri des alouettes dans les moissons, agrémentées des coquelicots rouges et bleuets bleus éliminés par les pesticides modernes. Et la récolte des foins se faisait à la main, avec des fourches : on apprenait le mouvement souple consistant à tourner le corps pour balancer le tas de foin piqué de la fourche sur la meule, pour la constituer avant l'enlèvement vers le grenier :






Julien Dupré a su capter ce mouvement, et il montre non pas des hommes, mais des femmes en train de le réaliser. Aujourd'hui, on en ferait une discipline olympique ? Hier, les femmes n'étaient ni reconnues dans un statut, ni surtout rémunérées : elles faisaient leur travail de manoeuvre en plus des tâches domestiques !

on comprend la nécessité de temps en temps de reprendre des forces

Julien Dupré est un peintre français, né le 18 mars 1851 à Paris et mort dans la même ville le 15 avril 1910 : période typique des années 1900, avant la première guerre mondiale, la mécanisation n’avait pas été inventée, les fermes étaient toutes petites, les agriculteurs travaillaient d’abord avec… les agricultrices, les chevaux, les bœufs, le travail était pénible !

Notre Julien est donc Parisien, il étudie à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier d'Isidore Pils (1813-1875) et celui d'Henri Lehmann. Il étudie aussi avec son beau-père, Désiré François Laugée, dont il épouse la fille, Marie Laugée.

Peintre naturaliste, dans l'héritage de Jean-François Millet et de Jules Breton qu'il admire, il observe et peint la vie des paysans, jouant sur la lumière. Il donne du relief à sa peinture, accentuant les effets pour donner de la force à ses œuvres et commence à exposer au Salon des artistes français dès 1876 avec la toile La Moisson en Picardie. 




Il quitte souvent l'atelier (qu'il partage avec son beau-frère le peintre Georges Laugée) situé au no 20 boulevard Flandrin à Paris pour peindre la nature sur le motif à la campagne. Il peint tout d'abord des scènes de moisson, en Picardie particulièrement, puis, à partir de 1880, des animaux observés dans la campagne. 

En 1881, sa toile Les Foins lui vaut une médaille de 2e classe au Salon des artistes français. Très reconnu aux États-Unis, de nombreuses œuvres de Julien Dupré sont conservées dans les musées américains. Il expose au Salon des artistes français régulièrement jusqu'à sa mort, devient membre du Comité du Jury en 18903 et reçoit une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1889 à Paris, puis est décoré de la Légion d'honneur en 1892. 


pas de vaches Françaises Frisonnes Pie Noire à l'époque



les animaux restent farouches, il faut de la force pour les tenir !


Julien Dupré meurt le 15 avril 1910 en son domicile et atelier au no 20 Boulevard Flandrin dans le 16e arrondissement de Paris, et, est inhumé au Cimetière du Père-Lachaise (60e division).

pas de chèque restaurant le midi

le télé travail n'a pas encore été inventé



les femmes servent les hommes... mais il arrive déjà ...

... les prémices de la parité !


cent vingt ans après, il devient difficile de trouver les emplois

dans les territoires ruraux

pour effectuer les travaux mécanisés dans les champs.

Millet et Dupré sont dépassés : le bonheur est dans le détachement du travail

dans l'accomplissement personnel

puisque nombreux peuvent réussir à vivre

... sans travailler ! 


le progrès demain bientôt sera :

fini le jardin, fini le foin, finis les fruits, fini le vin, finies les moissons

déjà qu'il manque d'eau,

comment va-t-on manger demain ?


dans les années 50, notre père cultivait deux jardins, j'y ai appris les papillons
la famille élevait des lapins, je savais ramasser les herbes pour les nourrir
les poules picoraient les restes des repas, et les pommes étaient pressées pour faire le cidre
nous pratiquions l'autosuffisance, l'eau de pluie stockée dans la citerne

si le progrès consiste à avoir supprimé cela

pour dépendre de ressources fossiles finies détenues par des pouvoirs autoritaires

ce n'est pas un progrès, mais une perte de souveraineté

donc de liberté

merci Julien Dupré de nous le rappeler !





quand les romantiques nous montrent ces scènes idylliques

ce sont de jeunes femmes BOBO s'amusant à la campagne !