la rue de l'ancien moulin à tabac |
Pourquoi le titre en Anglais ?
Si l'on veut voir le tableau, il faut donc prendre un billet d'avion, et se rendre à Buffalo ! Un musée construit par notre sculpteur-architecte Augustus Saint-Gaudens, et rempli de toiles européennes, dont notre Vincent. Du coup, je puis "voir" (en distanciel) la toile encadrée, et traduire la note descriptive
Le descriptif est typiquement pictural, s'attardant sur "l'épaisse application de peinture" ! Evidemment, il n'y a que moi pour m'intéresser au moulin, et à rechercher à quoi ressemblaient ses contemporains, peu à peu réhabilités, notamment le mécanisme intérieur si simple et si fascinant. Dans le coin, ne reste plus grand chose à part le moulin Daudet appartenant à la famille Bellon dont je vous ai souvent parlé
sur cette carte postale, Mireille est devant ! |
Il est bien rare de voir les pales revêtues de leurs toiles, (ou de leurs voiles), pour que le moulin tourne !
à Celoux, on peut faire tourner le sommet pour mettre les pales face au vent |
Montfuron |
Celoux : tous les engrenages sont en bois, technologie identique à celle des Romains |
Régusse, tout en bois |
Je trouve à Buffalo un renseignement amusant : le pauvre Vincent ne vendait pas ses toiles, il les donnait ! Voilà qu'il donne son moulin à Ernest Ponthier de Chamaillard, que je retrouve sans difficulté sur Wiki : Ernest Marie Félix Ponthier de Chamaillard est breton, encore mieux Finistérien, né le 9 décembre 1862 à Gourlizon et mort le 30 septembre 1931 à Eaubonne, c'est un peintre de l'École de Pont-Aven ! Tout s'explique, il connait Gauguin, et en 1888, la même année qui conduit Vincent en Arles, il est lui à Pont-Aven, il le rencontre et s'initie grâce à lui à la peinture. Il s'enthousiasme pour l'esthétique post-impressionniste et se lie d'amitié avec les autres hôtes de la pension Gloanec comme Charles Laval, Émile Bernard et Henry Moret. Il abandonne la carrière juridique et renonce à son métier d’avocat ! (Jamais un avocat ne ferait cela aujourd'hui, il se ferait élire Député) . Il fait également à Pont-Aven la connaissance de Louise Lamour qu’il épousera la même année 1888 à Jersey. Quand il ira, comme nous le faisons tous, visiter les remparts de Dinan, il peindra ce tableau :
Il se retrouvera donc en possession du moulin de la Crau, toile qui sera vendue plus tard, en 1927, à Joseph Bernheim jeune !
Voilà, je vous invite maintenant à lire la notice officielle, à part le nom précis du moulin "de la tabatière", (que venait faire le tabac dans cette aventure ?), ou moulin Jonquet qui doit être le nom du propriétaire, le propos reste sympathique, lyrique même, mais peu documenté, non ?
"En février 1888, Vincent van Gogh quitte l'hiver froid et morne de Paris et s'installe à Arles. Là, inspiré par le panache et la lumière du sud de la France, il réalise plus de 200 toiles en 15 mois, dont "Le Vieux Moulin". Van Gogh a représenté le moulin, populairement connu sous le nom de tabatière ou Jonquet, en utilisant une épaisse couche de peinture, des angles exagérés et des effets vibrants.
"Van Gogh a été l'un des premiers artistes à libérer la couleur d'une fonction purement descriptive. Les objets n'avaient pas à être reproduits sur la toile car ils étaient vus dans la vraie vie. Au lieu de cela, il a utilisé la couleur pour exprimer ses sentiments sur le sujet. Une chaîne de montagnes peinte en lapis contre un ciel d'écume de mer représente sa joie dans la beauté, la lumière et la chaleur du sud. Bien que Van Gogh ait souvent été critiqué pour avoir travaillé trop rapidement, le travail soigné de ce tableau révèle le contraire. Vous pouvez clairement voir où il a varié la direction de sa peinture pour délimiter différentes parties du paysage. Van Gogh a écrit un jour qu'il réfléchissait longuement à chaque tableau à l'avance, de sorte qu'il pouvait travailler assez rapidement lorsqu'il commençait enfin à peindre".
sa réponse aux critiques était,
«quand quelqu'un dit que tel ou tel est fait trop vite. . .
... ils l'ont regardé trop vite !