Seconde journée, dès le matin, le festival continue : un documentaire explore la vie et l'oeuvre du peintre Bernard Koura, véritable patronyme Courapied. Né en 1923 à Alençon, décédé en 2018 à Vannes. Après la
guerre, Bernard Koura honore ses premières commandes de fresques pour des
ensembles immobiliers de la S.C.I.C. de la Caisse des dépôts et consignations
de Paris. (Chantiers de Draveil, Chatou, Colombes, Maisons-Alfort, Versailles,
Rueil-Malmaison, Le Vésinet). En 1953, il devient Compagnon de l’art monumental
de France. En 1954 il rencontre le peintre Gen Paul à Montmartre et part avec
lui réaliser des fresques dans la villa Dubonnet au Cap d’Antibes. Les fresques l'ont toujours attiré.
Lavandière à Vannes |
Il nous guide au travers de sa vie et de son oeuvre, et nous aide à comprendre la dynamique de son acte de création. Le livre renvoie au texte de Pasolini où il compare les lucioles à l'amour humain dans l'obscurité et la noirceur que sont le fascisme et la guerre, toutes les guerres en général. En 2011, Koura décide de peindre la résurrection des lucioles, en réponse à celles disparues du poète et cinéaste italien. Je vous remontre mes lucioles japonaises : là-bas, «Hotaru no
Hikari» («lueur de la luciole») est une chanson populaire entonnée pour un
départ, comme une cérémonie de diplôme à l'université, sur l'air de «Ce n'est
qu'un au revoir».
http://babone5go2.blogspot.com/2016/07/lucioles-japonaises.html |
Certes, les lucioles minuscules illuminent la nuit de leur lumière synthétique ...
... surprise, c'est vanessa urticae, à la fin du film, qui traverse l'écran,
symbolisant l'âme des disparus
PS : Février 1941, alors que Pier Paolo Pasolini observe les combats qui illuminent la nuit tragique de la guerre, il aperçoit une quantité énorme de petites lucioles dans les buissons. Ces lucioles révélent à ses yeux l’image de l’amour humain, la joie de l’innocence, un espoir fragile qui résistait au monde de la terreur. En 1975, considérant que le fascisme avait fini par tuer tout espoir, Pasolini prédit "la disparition des lucioles".
moi qui prédis la disparition des papillons,
je suis très ému :
il ne faudrait donc jamais douter que les choses puissent
s'arranger ???
Février 2011, Bernard Koura se souvient des
"Lucioles" du cinéaste italien et choisit de peindre La Résurrection
des Lucioles en réponse à celles disparues du poète. Car si les ténèbres du
"fascisme" ont plongé le monde dans l’obscurité, il est plus que
jamais nécessaire de croire. Le peintre nous guide alors à travers sa vie et
son œuvre pour nous aider à comprendre la dynamique intérieure de son acte de
création et relayer le message d’espérance qu’il tente de livrer à travers ses
toiles.
le culte de l'ailleurs, et le blog de Bernard Koura réalisé en 2012