après la charte (oubliée) de 2007…
…la charte de 2013 !
La charte affichée aujourd’hui dans toutes les écoles de France rappelle que «la Nation confie à l'école la mission de faire partager aux élèves les valeurs de la République ». L'article 1 stipule que «la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale», l'article 2 que «l'État est neutre à l'égard des convictions religieuses ou spirituelles». «Chacun est libre de croire ou de ne pas croire», martèle l'article 3, la laïcité de l'école ne visant qu'à les protéger «de tout prosélytisme et de toute pression qui les empêcheraient de faire leurs propres choix», selon l'article 6.
L'article 7 rappelle lui que «la laïcité assure aux élèves l'accès à une culture commune et partagée» et permet, selon l'article 8 «l'exercice de la liberté d'expression». Le texte rappelle en outre que les élèves ne doivent aucunement contester le programme d'une matière au nom de leurs convictions religieuses ou politiques: «aucun sujet n'est a priori exclu du questionnement scientifique et pédagogique», insiste l'article 12. Il est également mentionné que la laïcité garantit l'égalité entre les filles et les garçons et «implique le rejet de toutes les violences et toutes les discriminations». L'article 14 précise enfin que «le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit».
c’est la charte du vivre ensemble…
…une arme de l’intégration
C’est bien une charte, encore faut-il que tout le monde la comprenne : profs d’abord ; élèves ; et leurs parents. Vincent Peillon précise qu' «un texte de commentaire de la charte, article par article, sera disponible pour aider les professeurs, les CPE, les chefs d'établissement à se l'approprier». Il est vrai qu'en l'état, certains articles restent abscons. L'article 15 par exemple: «Par leurs réflexions et leurs activités, les élèves contribuent à faire vivre la laïcité au sein de leur établissement».
C'est «un rappel du droit, sous une forme pédagogique et pas dans le jargon juridique», a cependant estimé Jean-Pierre Obin, inspecteur général (honoraire) de l'Education nationale. La charte «peut paraître molle et peu précise» (pourquoi cette autoflagellation ?) mais «c'est le propre d'une charte qui rappelle des principes généraux et laisse une large place à la négociation», juge Philippe Portier, directeur du groupe société, religion et laïcité au CNRS, en faisant un parallèle avec la « charte pour la laïcité dans les services publics» établie en 2007, qui n'a été que peu diffusée (à part dans les hôpitaux où il vaut mieux que chacun accepte le médecin (quelque soit son sexe) qui va vous soigner, et consomme le repas préparé pour vous), charte qui a ainsi été quasi oubliée.
Ce n’est pas forcément inutile de se souvenir de quelques définitions : est un laïc celui qui ne relève pas du clergé, notamment dans une société chrétienne (autrefois : nous sommes devenus une société laïque). Les personnes qui n'en relèvent pas font partie du laïcat. Dans l'Église catholique romaine, on désigne comme « laïc » les personnes qui, tout en appartenant au sacerdoce commun des fidèles, n'ont pas la responsabilité du sacerdoce ministériel.
Cette simple complémentarité des genres clerc/laïc s'est finalement transformée, avec la loi de séparation des Églises et de l'État survenue en France le 9 décembre 1905, en opposition entre les deux : l'État laïc n'autorise plus aucune influence du religieux sur ses institutions comme l'école publique.
L'adjectif laïque désigne une société, ou une partie de la société, qui n'est pas sous la domination ou l'influence d'un clergé, quel qu'il soit. On parlera donc d'enseignement laïque, de société laïque, etc.
Par abus de langage, l'adjectif laïque désigne aussi un partisan ou un militant de la laïcité, c'est-à-dire de l'indépendance de la société civile à l'égard des institutions religieuses et du domaine religieux de façon générale, à la place du terme laïciste. Le terme tend cependant à être utilisé de façon abusive comme synonyme d'irréligieux, voire d'indifférence religieuse, alors que ce sont des notions très différentes.
J’ai parlé plus haut de l’école publique, mais vous savez tous qu’ il existe une école privée en France.
Quel culot : on utilise même l’expression : école libre… ! Vous savez pourquoi ? Le projet de loi Savary : la création d'un « grand service public unifié et laïc de l'éducation nationale » faisait partie des 110 propositions pour la France de François Mitterrand, candidat à l'élection présidentielle française de 1981.
Cet engagement s'est traduit par un projet de loi annoncé en décembre 1982, visant dans un premier temps la constitution d'« établissements d'intérêt public » (EIP) qui associeraient les écoles publiques, les écoles privées et les collectivités territoriales, avec la perspective d'intégrer les maîtres du privé dans la fonction publique.
Le 19 octobre 1983, le Premier ministre Pierre Mauroy annonce la titularisation de 15.000 maîtres du privé. Je vous passe la suite…la manifestation du 24 juin 1984 à Paris…et finalement la retraite : le 14 juillet 1984 sur TF1, le président de la République François Mitterrand, annonce le retrait du projet de loi Savary. Pierre Mauroy et Alain Savary démissionnent le 17 juillet, remplacés respectivement par Laurent Fabius et Jean-Pierre Chevènement. Le 13 décembre 1984, des parents d'élèves nantais construisent symboliquement une « école libre » devant la gare de Paris-Montparnasse à Paris, avant d'être chassés par la police.
Ecole libre ? on peut lire par exemple ces propos dans le Courrier Picard : « si la rentrée officielle n'a lieu que ce mardi 3 septembre, près de 50.000 élèves picards reprendront les chemins de l'école dès ce matin. Il s'agit des enfants scolarisés dans l'enseignement privé, concept synonyme en Picardie d'enseignement catholique, puisque la quasi-totalité des écoles privées de la région sont des écoles confessionnelles ».
Un enseignement dont le succès ne se dément décidément pas. Depuis quelques années, les effectifs qui avaient diminué - comme dans le public - ont retrouvé une pente ascendante. Sans qu'on sache mesurer précisément ce qui fait le succès de la formule : motivation purement idéologique, question de confort pour les familles, réputation de sérieux ? Probablement la réponse procède-t-elle d'un savant mélange des trois. Sachant que le privé a largement bâti sa réputation sur une conception « familiale » de l'enseignement, avec un suivi supposé très serré des élèves. Nous sommes en France : cette école est conventionnée, le statut des professeurs peut être privé certes, mais tout aussi bien d’Etat…qui finance tout le monde !
Fignolons encore une fois le vocabulaire : il s’agit d’un enseignement privé, ici catholique. Il peut être également agricole. Tiens, il existe un enseignement agricole ? donc professionnel ? Il peut être public, ou privé. Je salue par exemple le Lycée « les vergers » à Dol de Bretagne, qui publie dans son blog : « Published on: Jeudi 23 mai 2013. L 'ACTU, LA FORMATION BAC PRO, UNE FORMATION EN ACTION . La classe de première BAC PRO TCV va réaliser 4 séances sur la présentation et la vente d’un produit en anglais. Deux matières sont donc associées pour réaliser ce projet : l’anglais et les techniques commerciales.
Les élèves ont réalisé plusieurs recettes basées sur les cookies et pancakes, puis ont préparé un argumentaire de vente en anglais sur ces produits.
Chacun a participé à des jeux de rôles mettant en scène élèves et professeurs. L’objectif est de mettre les élèves en situation de vente, de les entraîner à argumenter, à répondre aux objections dans la langue de Shakespeare, et ainsi les préparer à l’épreuve certificative « anglais commercial » qui aura lieu en terminale.
Je ne vois pas trop là dedans de trace de catholicisme, mais je trouve un enseignement orienté vers un projet professionnel concret. Prodige, les enseignants parlent donc anglais ? Difficile à croire puisque seul le professeur d’anglais est censé avoir (ailleurs) cette spécialité ! Qu’est-ce donc que ces jeunes agriculteurs (bretons) qui préparent l’insertion de leur futur métier dans le Monde d’aujourd’hui ? Je les trouve gonflés de ne pas aller faire socio à la FAC de Rennes comme tout le monde ! (j’avoue penser : pour devenir jeunes chômeurs francophones, mais je retire cette pensée iconoclaste).
C’est ainsi qu’il existe deux enseignements professionnels agricoles, public (216 établissements) et privé (601 établissements), orientant 450.000 élèves de la 4è au doctorat (en passant par les BTS), vers une ouverture professionnelle qui sort largement de l’Agriculture pour embrasser l’ensemble du monde rural, notamment les Services et les sciences de l’environnement. J’oubliais : il y a là-dedans 36700 apprentis. Le taux d’emploi est de 85%, et 93% pour les BTS.
Pour être complet, il existe enfin un enseignement maritime, mais on n’en parle quasiment jamais ! Je pense par exemple à l’école de la Marine marchande de Saint-Malo. Quand on pense à la façade maritime de notre pays, on s’étonne… !
Enseignement public, privé. Général, professionnel
tous laïcs !
encore faut-il y respecter une morale…
…laïque !
Mais qu’est-ce-que-c’est (en langage SMS : QESQEC ?)
ce sera pour dans deux ans, en 2015…
…on a hâte de découvrir le contenu !
Rendez-vous au prochain épisode !