mercredi 9 janvier 2013

Grand Palais Sale


 7 Feb 2013 16:30 CET Paris, The Grand Palais

vous avez un million ?

Cherchez le catalogue Bonhams, et go to number 588 http://www.bonhams.com/auctions/20924/#m1=1&k1=588&b1=list

 Ex Ettore Bugatti,1938 Bugatti Type 57 C Coupé Spécial Chassis no. 57335 Engine no. 340



Je vous en ai déjà parlé, …, mais le 7 février 2013, vous pouvez l’acheter ! http://babone5go.blogspot.fr/2012/03/le-coupe-vert-bugatti.html

 Il y a beaucoup de Bugatti spéciales. Il y a plus encore de propriétaires de Bugatti importants et célèbres. Mais aucune Bugatti, pas même les Type 41 « Royale » qui restèrent à Molsheim pendant des années, n'est plus liée avec Le Patron, Ettore Bugatti, que cette Type 57 C Coupé Spécial. Encore plus émouvant et significatif est ce rapprochement avec Jean, le fils aîné, talentueux auteur de cette carrosserie unique qui serait sa dernière création.



Elle est donc de retour en France, après un long séjour aux Etats-Unis. C’est un coach fluide et élégant, resté en usine où il servait de laboratoire, et doté de toutes les innovations équipant peu à peu les nouvelles voitures. Son histoire est unique, offerte par les ouvriers de l’usine à un anniversaire du Patron, Jean-Pierre Wimille, est photographié à son volant en 1939.

En 1940, les nazis réquisitionnent l’usine, mais Robert Benoist, pilote de chasse et de course, champion du monde, résistant pendant la guerre, réussit à filer le lundi 10 juin 1940, se voit intimer l'ordre de s'insérer dans une colonne de blindés ; est repéré ; bifurque à l'improviste, et file vers une cachette, anticipant ainsi ses futures actions en tant qu'agent secret du British Special Operations Executive (SOE), son arrestation par la Gestapo, avant son exécution au camp de Buchenwald. Après la guerre, ce coach spécial devient la voiture personnelle du directeur de l'Usine de Molsheim, Pierre Marco. Celui-ci circule encore dans les rues de Strasbourg au milieu des années 1950 avec les anciennes plaques « 3738 NV 3 », toujours en place.


En 1959, le grand négociant belge de Bugatti Jean De Dobbeleer se porte acquéreur de la voiture directement à l'Usine. Elle lui est décrite ainsi par une lettre du 30 janvier 1959 : « Vente de notre voiture 57 à compresseur , dans l'état ou elle se trouve et connu de vous et après essai, au prix de FRF 1,000,000 , numéro dans la série du type « 57335 », moteur 340, coupé Galibier vert et noir et nous vous confirmons que cette voiture a appartenu à Monsieur Ettore Bugatti et a été employée par la suite par notre directeur général , M. Pierre Marco ».

Plus tard, elle est cédée au collectionneur américain Lyman Greenlee d'Anderson (Indiana). Greenlee dorlote sa Bugatti  en la stockant et en l'entretenant soigneusement tout en l'utilisant avec parcimonie pendant 14 ans, mais en 1973, il accepte de la vendre à William Howell d'Oklahoma City. Greenlee sent que Howell, dont le mécanicien est Alf Francis, l'ancien mécanicien de Stirling Moss, apprécie l'histoire unique, l'originalité et les performances du modèle, et qu'il continuera à le préserver, soulignant à nouveau son importance dans une lettre qui, complétant une vaste documentation, accompagne la voiture. Le propriétaire suivant, Gary Kohs de Birmingham (Michigan), passe un examen semblable afin de vérifier, à la grande satisfaction de Howell, qu'il comprend et apprécie la voiture, et qu'il veut continuer à la préserver quand elle change de main en 1982. Greenlee le juge apte en partie en déclarant sans équivoque : « Le seul paiement du prix ne suffit pas à acquérir la voiture ...Vous devez aussi prouver que vous avez les qualités requises par votre comportement vis-à-vis d'elle. » Ce fut bien le cas car elle vécut vingt-sept ans sans changer de main - pour la quatrième fois seulement depuis son départ de Molsheim en 1959 – quand elle rejoint la collection de M. John O'Quinn en 2009.

Au cours de toutes ces années passées dans les collections de Greenlee, Howell, Kohs et O'Quinn, elle a été rarement exhibée, sauf au Concours d'élégance de Pebble Beach en 1985 en complément de l'apparition historique simultanée des six Royale Type 41.


Elle y fut examinée par les spécialistes dont Hugh Conway qui s'émerveilla de son fabuleux état d'origine. Conway nota son boîtier de direction Durand, une dérogation à la pratique Bugatti, mais il prit contact avec Noël Domboy qui confirma qu'il avait insisté auprès de Pierre Marco pour qu'il fît remplacer le boîtier Bugatti normal afin d'éviter un éventuel problème.

L'originalité de son état et son intégrité sont étonnantes et jusqu'au faisceau et aux organes électriques. Toutes les finitions sont telles qu'elles furent choisies par Bugatti il y a 75 ans. En plus de l'épais dossier de documentation, elle possède dans une trousse de cuir un jeu complet d'outils frappés « EB ». Les planchers, capot et caisse sont frappés de leurs numéros d'origine. Le toit en verre d'origine qui a été changé avant sa vente par l'usine peut être facilement refait sans gâcher le caractère par ailleurs préservé et original de la voiture.


Mais elle est aussi très rapide, résultat de la continuité de son développement par Molsheim et surtout de son moteur spécial, de son système d'alimentation et de son compresseur. Jamais démontée, c'est un plaisir de la conduire qui montre bien ce que l'on ressentait en pilotant une Type 57 C neuve sortant juste de l'usine Bugatti. On comprend qu'elle fut la Bugatti préférée de Pierre Marco.

Elle est donc à vendre… ! Peut-on imaginer qu’elle soit acquise par le Musée de Mulhouse…(qui emprunterait vraisemblablement le million nécessaire ?). Ou alors par un riche collectionneur français (en existe-t-il encore ?)


En tous cas, on devrait pouvoir la voir ; on devrait même pouvoir la toucher, et peut-être la photographier au Grand Palais, le 7 février prochain ?

Je vais tenter ma chance !

Vous vous rendez compte comme le temps avance :

dans un mois, c'est déjà  Rétromobile 2013 !

P.S : le catalogue est en ligne. Je vous signale quatre lots :

-la 588 a été vendue 690.000€ : je ne comprends jamais si les frais sont inclus ou non ! peu importe !

-le 585, c’est une réplique de la Kégresse de la Croisière Jaune, P19B : il ne faut pas la laisser partir, cela tombe bien si je puis dire : elle n'a pas été vendue (à 160.000€) !
-le 320, c’est une maquette unique : un des cinq châssis de 57Surbaissée de Jean-Paul Fontenelle ! Vendue 12.500€ !


-quant au lot qui précède, le 319, il est décrit comme magnifique modèle au 1/7° d’une limousine Citroën, superbement customisée, et radio-commandée ! J’ai le souvenir de l’avoir déjà vue quelque part ? Sympa Peter Wilson ! Dommage pour elle...que personne n'ait enchéri !