jeudi 5 septembre 2019

Jean me baptise à Ponlat

Dans les dernières pages de son tome 2, précisément page 134/139, Philippe Andréoli nous montre la fontaine de Saint-Jean, Jean le baptiste, perdue dans une forêt de chênes en forte pente proche de la chapelle du même Jean à Ponlat. La photo est noir et blanc, les indications sur internet sont sommaires, mais la carte IGN fait état d'une ancienne voie romaine  de Beauchalot à Lannemezan, rien que cette indication m'attire !


En pratique, la voie romaine a depuis longtemps été goudronnée, et il faut beaucoup d'imagination pour la deviner empierrée. Par contre, je trouve facilement la chapelle, on entre par l'Ouest, et la façade Est est fermée. De toute manière, la porte est bouclée, il faudra revenir pour entrer. 

si le Nord est à droite, c'est que l'Ouest est devant
Où donc est la fontaine ? En contre-bas forcément, dans les chênes centenaires, je cherche à m'orienter, nous sommes sur une hauteur et on observe les Pyrénées, direction Sud.


une vraie autoroute romaine !

Jean est de dos, en bas
un très vieux chêne à droite




L'eau a été captée à mi-pente, sourd par deux jets en bas d'une sorte d'autel surmonté d'un fronton, et alimente un filet d'eau à l'aval, qui se jette in fine dans le ruisseau de Saint-Jean marqué sur la carte.

j'imagine que les lettres J C signifient Jésus Christ en remplaçant le chrisme habituel ?



Cette fois-ci je m'asperge de l'eau fraiche, et prends le risque d'en boire dans le creux de la main, sous le regard bienveillant de Jean le Baptiste juché sur son piedestal : je suis re-baptisé !




Dans l'Évangile selon Matthieu (III:13-17), Jésus vient voir Jean pour être lui aussi baptisé. Jean lui dit : -« C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi », et Jésus lui répond : -« Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. » Jean baptise donc Jésus et c'est au sortir de l'eau que ce dernier voit « l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui (Mt 3:16) », tandis « qu'une voix venue des cieux disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur » (Mt 3:17). » Dans l'Évangile selon Jean, le baptême de Jésus par Jean disparaît, ce dernier se contente de reconnaître Jésus comme « l'agneau de Dieu ».


l'agneau aux pieds de Jean l'identifie formellement


Dans l'Évangile selon Marc (VI:14-29), Hérode (dont on suppose qu'il s'agit d'Hérode Antipas, malgré le titre de « roi » que lui donne l'évangéliste), excédé par les critiques au sujet de son mariage, ordonne l'arrestation de Jean et « le fait lier en prison ». Sa femme Hérodiade voulait faire tuer Jean mais Hérode Antipas le protégeait, car il le « connaissait pour un homme juste et saint » et « l'écoutait avec plaisir ».

Le Baptiste critique fortement ce mariage en disant à Antipas : « Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère (Mc 6:19) ». En effet, cette union choquait « en raison de l'interdiction légale du mariage avec la femme de son frère (Lév. 18, 16; 20, 21), que Jean Baptiste rappelait sans ménagement. Selon les Évangiles synoptiques, c'est à la suite de ces admonestations qu'Antipas le fait jeter en prison puis décapiter quelque temps plus tard.

Peu après, un récit « plus pittoresque que solide » rapporté par l'Évangile selon Marc, décrit les circonstances de la mise à mort de Jean.

« Or vint un jour propice, quand Hérode, à l'anniversaire de sa naissance (Mc 6:21) » donna « un banquet pour les grands de sa cour, les officiers et les principaux personnages de la Galilée (Mc 6:21)». La fille d'Hérodiade dansa et « elle plut à Hérode et à ses convives ». « Le roi » lui dit : « demande-moi ce que tu voudras… Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume ». La fille d'Hérodiade demanda pour sa mère la tête de Jean Baptiste présentée sur un plateau. Hérode, fort attristé, envoya cependant un garde décapiter Jean dans sa prison, placer sa tête sur un plateau et la présenter à la jeune danseuse qui l'offrit à sa mère Hérodiade. Dans les évangiles, le nom de la fille d'Hérodiade qui se livre à la danse n'est pas précisé. La tradition retient le nom de Salomé.

Je vous ai déjà rappelé que le fameux Hérode fut exilé à Lugdunum convenarum, avec Hérodiade, dont nous cherchons le tombeau royal quelque part dans l’une des sept collines qui entourent Saint-Bertrand de Comminges

Voilà pourquoi il m’était essentiel de retrouver la fontaine de Jean le Baptiste



je n'étais pas seul dans la clairière

Argynis paphia, un monsieur tout frais 

m'a accompagné