dimanche 27 juillet 2014

Un peu d’orgue ?


Je vous ai déjà parlé de notre orgue, lors de son relevage. Vous pensez si ce jour n’était absolument pas propice à des photos détaillées, et si j’étais…frustré !


Je croise (ce n’est pas tout à fait juste car on monte ou on descend mais il n’y a de la place que pour une personne à la fois) l’organiste Gilbert Vergé-Borderolle dans l’escalier à vis qui mène au beffroi : en haut il y a l’étage du clavier des cloches. En dessous, l’étage de l’orgue de Dominique Cavaillé-Coll.

 
















Je vous ai montré le haut : voici le bas. On domine la nef. La tapisserie de Saint-Gaudens. L’organiste a le dos à l’église, mais un rétroviseur lui permet de suivre la messe. Trois claviers. Un pédalier, il faut être expert pour s’y retrouver, et tirer à bon escient sur les manettes !





























Ce qui est amusant : les coulisses !  Le soufflet d’origine, il fallait pédaler ferme, je verrais bien un travail d’intérêt général imposé à un sauvageon des banlieues pris en défaut par la Justice ! Hélas, l’électricité a rendu obsolètes ces tâches mécaniques !



















Gilbert qui a laissé la place pour un moment au carillon des cloches m’emmène à l’endroit secret où l’on peut voir les tuyaux. Des petits ; des gros. A une époque, on a baissé toutes les notes d’un demi-ton en coupant les tuyaux. Puis on a décidé de remettre le ton d’origine, ce qui explique que chaque tuyau soit rehaussé d’une partie neuve ! Quel travail de soudure !


Certains tuyaux sont bouchés : les bourdons : on aurait le même son avec un tuyau de longueur double ; donc économie. Mais le son est plus sourd, pensez à une trompette bouchée !

 












Les tuyaux en bois sont d’origine : à la Révolution, outre le fait que les révolutionnaires n’aimaient pas trop les curés, ils fauchaient les tuyaux de plomb pour en faire des balles…de fusil ! Impossible avec les tuyaux de bois qui ont donc été conservés !

Certains organistes ont eu une idée de génie : faire jouer la Marseillaise aux grandes orgues, devenues ainsi l’instrument de l’hymne révolutionnaire ! Il existe même une Marseillaise de Claude Balbastre, qui est parfois jouée en concert.

Par contre, si vous la jouez dans une église consacrée, cela ne plait pas forcément au curé !


Pas facile de contenter tout le monde !




Post Scriptum : Balbastre a fait fort à l'orgue, avec canonnade en do majeur https://www.youtube.com/watch?v=L8G1EqC4FAk